Добавить в цитаты Настройки чтения

Страница 9 из 75



— Revenons-en à ta reine Sebe…

— Sebeknefrou ! Pauvre petite ! Elle m’a do

— Alors tu es allé explorer ?

— Non. Le temps qui m’était imparti pour mes fouilles prenait fin. C’était il y a quinze jours et je suis revenu ici me faire prolonger, après avoir refermé soigneusement l’accès que j’avais mis au jour.

— Et on t’a refusé la prolongation ?

— Non ! Un fonctio

— Un confrère ? Tu avais ce qu’il fallait pour le faire déguerpir !

— Justement non. J’ai omis de spécifier : un confrère brita

— Insensé ! Mais c’était qui, ce type ?

— L’honorable Freddy Duckworth, sixième ou septième rejeton d’un pair d’Angleterre, plus ou moins parachuté dans l’archéologie parce qu’on ne savait pas trop qu’en faire…

— Attends un peu ! L’archéologie n’est pas un truc dans lequel on peut entrer sans passeport. Il faut suivre des études et…

— Oh, il en a suivi… Négligemment mais suffisamment pour devenir l’enfant chéri du vieux Wharbutnot, le grand patron des Antiquités égyptie

— Et tu ne lui as pas flanqué la raclée qu’il mérite ? Si je m’en réfère à la façon dont tu as traité jadis La Tronchère…

— Évidemment, mais ça n’a rien arrangé. Si mon ambassadeur n’était pas intervenu, je n’y coupais pas de la prison…

Aldo lui offrit une cigarette, en prit une, alluma les deux et déclara finalement :

— Bon, j’admets que ce soit dur à avaler, mais ne me dis pas que c’est une raison pour prendre la cuite de ta vie ?

Adalbert se gratta le cuir chevelu, renifla puis, après un silence, se décida à lâcher :

— Il y a une autre raison mais, si tu permets, je la garderai pour moi… du moins pour un temps !

Co

— Comme tu voudras !

— Merci ! Mais si on parlait de toi ? Qu’est-ce que tu viens faire au Caire ?



— Une dame de l’entourage du roi m’a prié de lui rendre visite. Je viens d’arriver par le train-paquebot.

— C’est intéressant ?

— Je l’espère, sinon je ne serais pas là, mais je saurai ce soir de quoi il retourne… Comment te sens-tu ?

— Vaseux !

— Le contraire serait éto

— Non… Ça devrait aller !

— Bien. Moi, je vais me récurer, manger un morceau et filer à mon rendez-vous. En rentrant, je viendrai voir comment tu vas et on se retrouve demain matin… mais n’essaie pas de te faire monter du whisky ou de me filer entre les doigts ! J’ai peut-être quelque chose à te raconter…

— Quoi ? émit Adalbert.

— Pas question d’expliquer avant demain ! D’abord, je n’ai pas le temps ! Oh, et puis, après tout, conclut-il devant l’expression soudain frondeuse de son ami, je reviens t’apporter du Seconal… Je serai plus tranquille !

À peine eut-il disparu qu’Adalbert se leva, courut à la porte qu’il ferma à clef avant de regagner son lit avec la mine satisfaite d’un gamin qui fait une bo

— Pas de chance ! On partage le même balcon. Suffit d’enjamber !

— Tu ne peux pas me laisser tranquille ? grogna Adalbert.

— Mais je ne demande que cela : que tu restes tranquille !

Un moment plus tard, Adalbert dormait à poings fermés et Aldo repartait par où il était venu, mais cette fois il souriait. Chaque chose en son temps ! Avoir retrouvé Adalbert était déjà un cadeau du Ciel !

Dans l’île de Gesireh, la villa de la princesse Shakiar – le petit palais serait plus juste ! – était voisine du terrain de polo du Sporting Club. Deux heures après avoir neutralisé son ami, Morosini en smoking traversait un jardin ombré de tamaris d’où s’élevaient de grands palmiers dont l’élan répondait à celui des jets d’eau jaillissant des bassins en mosaïques bleues et or. La douceur de la nuit et l’odeur de terre mouillée – on avait dû arroser en fin de journée – composaient avec la maison aux blanches colo

Un serviteur noir habillé de rouge et chamarré d’or s’inclina devant lui au bas des marches de marbre et le précéda dans le salon mauresque, essentiellement meublé de divans de velours noir sous une multitude de coussins de brocart aux couleurs vives et de tables basses en ébène incrusté d’ivoire, où il l’abando

Elle parut presque aussitôt et ce fut au tour d’Aldo de s’incliner sur une main parfaite, ornée de rubis, qu’on lui offrait en souriant :

— Que c’est aimable à vous, prince, d’avoir répondu aussi vite à mon invitation ! Je sais – la rumeur me l’a appris – à quel point vous êtes absorbé par vos affaires et je suis d’autant plus touchée de votre… dirai-je empressement ? à venir jusqu’ici !

Grande et svelte dans une sorte de caftan de soie noire brodée d’or, elle était un exemple admirable de la beauté égyptie

Ses cheveux lisses couleur d’ébène érigeaient sur sa tête un chignon à la grecque fixé par de minces palmettes d’or qui rendait pleine justice à un profil d’une pureté toute hellénique. Des girandoles de rubis tremblaient le long de son cou.

Elle indiqua un divan à son visiteur, s’assit de l’autre côté d’une des tables basses, puis frappa dans ses mains un coup bref qui fit apparaître un plateau de café porté par un nouveau serviteur noir, celui-ci vêtu d’une galabieh blanche.

On sacrifia à l’incontournable rite de l’hospitalité égyptie

— Ce n’est pas sans de nombreuses hésitations que je me suis résolue à vous prier de venir jusqu’à moi, mais votre réputation d’expert infaillible et d’homme discret a emporté ma décision. Je me trouve dans une situation dont je vous ferai grâce et qui me contraint à… certains sacrifices.