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– Si ton climat et tes matériaux ne valent rien, tu ne feras rien qui vaille, reprit le cinquième. Je vois bien, d'après tout ce que je viens d'entendre, qu'aucun de vous ne sera vraiment quelque chose, quoi que vous vous imaginiez. Pour être quelque chose, il faut se mettre au-dessus de toutes choses; faites à votre guise, travaillez selon vos aptitudes et vos goûts, moi je raiso

C'est, en effet, ce qu'il fit et non sans succès. On disait de lui: «Ce garçon est une forte tête, un homme entendu et capable, et cependant il ne produit rien.» C'était justement parce qu'il ne produisait rien qu'on le croyait quelque chose.

L'aîné, qui confectio

Marguerite la pauvresse voulait se bâtir une maiso

Le frère puîné savait certes mieux maço

«Pendant que je suis jeune, je veux voyager. Je vais construire des maisons à l'étranger. Je suis jeune, plein de force et de courage; j'irai de ville en ville et verrai du pays. Et quand je reviendrai, j'ai confiance en ma fiancée, je la retrouverai fidèle. Hourrah! le brave état que celui d'artisan! Maître, je le deviendrai bientôt.»

Il lui arriva, en effet, ce que dit la chanson. À son retour, il fut reçu maître. Il construisit plusieurs maisons l'une suivant l'autre, et elles formèrent une rue, qui n'était pas une des moins belles de la ville. Ces maisons finirent par lui en bâtir une à lui-même. Les bo

Ce n'était pas une grande maison, sans doute. Elle était dallée d'argile; mais lorsqu'on y eut bien dansé à sa noce, l'argile fut aussi polie et luisante qu'un parquet. Les murs étaient revêtus de carreaux de faïence, dont chacun portait une fleur; et cela ornait mieux la chambre que la plus riche draperie. C'était, en somme, une jolie maison et un couple heureux. Au fronton flottait la ba

Le troisième frère, après avoir été apprenti menuisier, après avoir porté la casquette et fait les commissions des compagnons, était entré, comme il l'avait dit, à l'Académie des beaux-arts, et avait obtenu le brevet d'architecte. Dès ce moment, quand on lui écrivait, on mettait sur l'adresse: «À Monsieur le très-bien et très-hautement né, etc.» Si la rue que le maçon avait bâtie lui avait rapporté une maison, cette rue reçut le nom du troisième frère et la plus belle maison de cette rue lui appartint. C'était être quelque chose, à coup sûr, que d'avoir de beaux titres à placer devant et après son nom. Sa femme était une dame de qualité, et ses enfants étaient considérés comme des enfants de la haute classe. Quand il mourut, son nom continua d'être inscrit au coin de la rue, et d'être prononcé par tous. Oui, celui-ci avait été quelque chose.

Le quatrième frère, l'homme de génie qui prétendait créer un style nouveau et original et orner les édifices d'un dernier étage qui devait l'immortaliser, n'atteignit pas tout à fait son but. En faisant construire cet étage de nouvelle forme, il tomba et se rompit le cou. Mais on lui fit un magnifique enterrement avec musique et ba



Il était donc mort, et ses trois frères aînés étaient aussi trépassés. Il ne survivait que le cinquième, le grand raiso

Son heure so

– C'est assurément un contraste frappant, dit le raiso

– Qui êtes-vous, brave femme, qui voulez entrer au paradis?

La bo

– Je ne suis qu'une pauvresse, dit-elle, seule et sans famille. C'est moi qu'on nommait la vieille Marguerite de la maison de la digue.

– Qu'avez-vous donc fait de bon et d'utile pendant votre vie sur la terre?

– Je n'ai rien fait pour mériter qu'on m'ouvre cette porte. Ce sera une bien grande grâce, si l'on me permet de me glisser inaperçue dans le paradis.

– Comment avez-vous donc quitté l'autre monde? reprit-il pour causer et se distraire un peu, car il s'e

– Comment je suis sortie de l'autre monde, je n'en sais trop rien. Pendant mes dernières a

«Tous les gens de la ville allèrent se promener sur ce miroir uni. Les uns couraient en traîneau; les autres dansaient sous la tente; d'autres se régalaient dans les buvettes qui s'y étaient installées. De ma pauvre chambrette où j'étais clouée, j'entendais les sons de la musique et les cris de joie.

«Cela dura ainsi jusqu'au soir. La lune s'était levée, elle était belle; pourtant elle n'avait point tout son éclat. De mon lit je regardais par-dessus la mer immense. Tout à coup, là où elle touchait le ciel, surgit un nuage blanc, d'un aspect singulier. Je le considérais avec attention, et j'y aperçus un point noir qui grandit de plus en plus. Je sus alors ce que cela a