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– Quel effet pittoresque font ces fleurs épanouies devant ces ruines! s'écria un passant. Il me faut dessiner cela. Et il tira d'un cahier une feuille de papier et se mit à tracer un croquis: c'était un peintre. Il dessina les restes de la maison, la cheminée qui menaçait de s'écrouler, les débris de toute sorte, et en avant le magnifique rosier couvert de fleurs. Ce contraste entre la nature, toujours belle et vivante, et l'oeuvre de l'homme, si périssable, était saisissant. Dans la journée, les deux jeunes moineaux envolés de la veille vinrent faire un tour aux lieux de leur naissance.

– Qu'est devenue la maison? s'écrièrent-ils. Et le nid? Tout a péri, et notre frère le querelleur aussi. C'est bien fait pour lui. Mais faut-il que ces maudites roses aient seules échappé au feu! Et le malheur des autres ne les chagrine pas, ni ne les fait maigrir, elles ont toujours leurs grosses joues bouffies!

– Je ne puis les voir, dit l'aîné. Allons-nous-en, c'est maintenant un séjour affreux. Et ils s'envolèrent. Par une belle journée d'automne, une bande de pigeons, noirs, blancs, tachetés, sautillaient dans la basse-cour du château. Leur plumage bien lissé brillait au soleil. On venait de leur jeter des pois et des graines. Ils couraient çà et là en désordre.

– En groupes! en groupes! dit une vieille mère pigeo

– Quelles sont ces petites bêtes grises qui gambadent toujours derrière nous? demanda un jeune pigeon au plumage rouge et vert.

– Venez, gris-gris. Ce sont des moineaux. Comme notre race a la réputation d'être douce et affable, nous les laissons picorer quelques graines. En effet, voilà que deux des moineaux qui venaient d'arriver de côtés différents se mirent pour se saluer, à gratter trois fois de la patte gauche et à pousser un pip en point d'orgue.

– On fait bombance ici, se dirent-ils. Les pigeons d'un air protecteur se rengorgeaient et se promenaient fiers et hautains. Quand on les observe de près, on les trouve remplis de défauts; entre eux, quand ils se croient seuls, ils sont toujours à se quereller, à se do

– Regarde un peu celui qui a une si grosse gorge! dit un des jeunes pigeons à la vieille grand-mère. Comme il avale des pois! son jabot en crève presque! Allons, do

– En groupes! s'écria la vieille. Venez, gris-gris! Courez, courez, courez! Les moineaux faisaient ripaille; ils avaient mis de côté leur effronterie native, et se tenaient convenablement pour qu'on les tolérât; ils se plaçaient même dans les groupes au commandement de la vieille. Une fois bien repus, ils déguerpirent; quand ils furent un peu loin, ils échangèrent leurs idées sur les pigeons, dont ils se moquèrent à plaisir. Ils allèrent, pour faire la sieste, se reposer sur le rebord d'une fenêtre: elle était ouverte. Quand on a le ventre plein, on se sent hardi; aussi l'un d'eux se risqua bravement dans la chambre.

– Pip, pip, dit le second, j'en ferais bien autant et même plus. Et il s'avança jusqu'au milieu de l'appartement. Il ne s'y trouvait perso

– Tiens! qu'est cela? s'écrièrent-ils. Devant eux se trouvait un rosier dont les centaines de fleurs se reflétaient dans l'eau; à côté, quelques poutres calcinées étaient adossées contre un reste de cheminée; derrière, un bouquet de bois et un ciel splendide. Les moineaux prirent leur élan pour voler vers les arbres; mais ils vinrent se cogner contre une toile. Tout ce paysage n'était qu'un beau et grand tableau; l'artiste l'avait peint d'après le croquis qu'il avait dessiné.

– Pip! dit un des moineaux. Ce n'est rien qu'une pure apparence. Pip, pip! C'est peut-être le beau? C'est ainsi que le définissait notre aïeule, une perso





– Comme tout cela brille! dit la pierrette en voyant le soleil se refléter dans les vastes fenêtres du château. Ne serait-ce pas le beau? Dans notre famille on sait le reco

– Oh! c'est bien ici qu'il se trouve, dit l'aîné des frères. Tout est sole

– Tiens, dirent les moineaux, vous avez trouvé un bon emploi en ville. Les roses reco

– Quelle joie de revoir d'anciens amis! Il ne manquait plus que cela à notre bonheur. Que l'existence est belle! Tous les jours ici sont des jours de fête.


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