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– Nous apportons ici l'animation et la gaieté, reprit la mère moineau. Les braves gens croient qu'un nid d'hirondelles porte bonheur, c'est pourquoi l'on ne nous tracasse pas; on nous aime au contraire, et l'on nous jette de temps en temps quelques bo
– J'ai fort bien compris le chant de cet oiseau des bois, dit l'un d'eux, sauf un mot qui n'a pas de sens pour moi: le beau: qu'est-ce cela?
– À vrai dire, ce n'est rien du tout, répondit-elle; c'est si fragile! Tenez, là-bas au château, où se trouve le pigeo
– Attendez, c'est moi qui leur arracherai leurs plumes! s'écria le petit moineau, qui n'avait lui-même encore qu'un mince duvet. Dans la maison habitaient un jeune fermier et sa femme; c'étaient de bien braves gens, ils travaillaient ferme; tout chez eux avait un air propre et gai. Tous les dimanches matin, la fermière allait cueillir un bouquet des plus belles roses et les mettait dans un vase plein d'eau sur le grand bahut.»Voilà mon véritable almanach, disait le mari; c'est à cela que je vois que c'est bien aujourd'hui dimanche.» Et il do
– Que c'est fastidieux, toujours des roses! dit la mère moineau. Tous les dimanches on renouvelait le bouquet; mais pour cela le rosier ne dégarnissait pas de fleurs. Dans l'intervalle il était poussé des plumes aux petits moineaux; ils demandèrent un jour à accompagner leur maman au fameux pigeo
– Ce n'est qu'un pierrot! dirent-ils. Mais ils ne le relâchèrent pas pour cela. Ils l'emportèrent à la maison, et chaque fois que le malheureux oiseau se démenait et criait, ils le secouaient. Chez eux ils trouvèrent un vieux colporteur, qui était en tournée. C'était un rieur; à l'aide de ses plaisanteries il vendait force morceaux de savon et pots de pommade. Les galopins lui montrèrent le moineau.
– Écoutez, dit-il, nous allons le faire bien beau, il ne se reco
– Maintenant, vous allez voir, dit-il, quel effet il produira quand il va voler! Et il laissa partir le moineau qui, éperdu de frayeur, se mit à tourner en rond, ne sachant plus où il était. Comme il brillait à la lumière du soleil! Toute la gent volatile, même une vieille corneille fut d'abord effarée à l'aspect de cet être extraordinaire. Le moineau s'était un peu remis et avait pris son vol vers son nid; mais toute la bande des moineaux d'alentour, les pinsons, les bouvreuils et aussi la corneille se mirent à sa poursuite pour apprendre de quel pays il venait. Au milieu de ce tohu-bohu, il se troubla de nouveau, l'épouvante commençait à paralyser ses ailes, son vol se ralentissait. Plusieurs oiseaux l'avaient rattrapé et lui do
– Tiens, se dirent-ils l'un à l'autre, c'est certainement un jeune paon. L'éclat de son plumage fait mal aux yeux. Te rappelles-tu ce que la mère nous a dit: «C'est le beau. À bas le beau! Sus, sus!» Et de leurs petits becs ils frappèrent l'oiseau épuisé qui n'avait plus assez de souffle pour dire pip, ce qui l'aurait peut-être fait reco
– Pauvre petite bête! dirent les roses. Cache-toi bien. Ils n'oseront pas te poursuivre plus loin. Notre père te défendra avec ses épines. Repose ta tête sur nous. Mais le pauvre moineau était dans les dernières convulsions, il étendit les ailes, puis les resserra; il était mort. Dans le nid, c'étaient des pip, pip continuels.
– Où peut donc rester la mère si longtemps? dit l'aîné des petits. Serait-ce avec intention qu'elle ne rentre pas? peut-être veut-elle nous signifier que nous sommes assez grands pour pourvoir nous-mêmes à notre entretien? Oui, ce doit être cela. Elle nous abando
– Moi, je vous ferai bien décamper, dit le plus jeune, quand je viendrai installer ici ma nichée.
– Tais-toi, blanc-bec, dit le second, je serai marié bien avant toi, et avec ma femme et mes petits je te ferai une belle conduite si tu viens ici.
– Et moi, je ne compte donc pour rien? s'écria l'aîné. La querelle s'envenima, ils se mirent à se battre des ailes, à se do