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– Qui ose battre l'appel? décria-t-il.

– Tais-toi, prends tes baguettes, et frappe quand on te l'ordo

Le timbalier tira de sa poche ses baguettes qu'il avait prises avec lui, sachant bien comment finissaient d'habitude de pareilles aventures. Les timbales réso

– Que signifie cette réunion, et que désirez-vous, seigneurs? demanda le kochévoï.

Les cris et les imprécations l'empêchèrent de continuer.

– Dépose ta massue, fils du diable; dépose ta massue, nous ne voulons plus de toi, s'écrièrent des voix nombreuses.

Quelques kouréni, de ceux qui n'avaient pas bu, semblaient être d'un avis contraire. Mais bientôt, ivres ou sobres, tous commencèrent à coups de poing, et la bagarre devint générale.

Le kochévoï avait eu un moment l'intention de parler; mais, sachant bien que cette foule furieuse et sans frein, pouvait aisément le battre jusqu'à mort, ce qui était souvent arrivé dans des cas pareils, il salua très bas, déposa sa massue, et disparut dans la foule.

– Nous ordo

– Non, restez, s'écrièrent des voix parties de la foule. Nous ne voulions chasser que le kochévoï, parce qu'il n'est qu'une femme, et qu'il nous faut un homme pour kochévoï.

– Qui choisirez-vous maintenant? demandèrent les chefs.

– Prenons Koukoubenko, s'écrièrent quelques-uns.

– Nous ne voulons pas de Koukoubenko répondirent les autres. Il est trop jeune; le lait de sa nourrice ne lui a pas encore séché sur les lèvres.

– Que Chilo soit notre ataman! s'écrièrent d'autres voix; faisons de Chilo un kochévoï.

– Un chilo [21] dans vos dos, répondit la foule jurant. Quel Cosaque est-ce, celui qui est parvenu en se faufilant comme un Tatar? Au diable l'ivrogne Chilo!

– Borodaty! choisissons Borodaty!

– Nous ne voulons pas de Borodaty; au diable Borodaty!

– Criez Kirdiaga, chuchota Tarass Boulba à l’oreille de ses affidés.

– Kirdiaga, Kirdiaga! s'écrièrent-ils.

– Kirdiaga! Borodaty! Borodaty! Kirdiaga! Chilo! Au diable Chilo! Kirdiaga!»

Les candidats dont les noms étaient ainsi proclamés sortirent tous de la foule, pour ne pas laisser croire qu'ils aidaient par leur influence à leur propre élection.

«Kirdiaga! Kirdiaga!» Ce nom retentissait plus fort que les autres. «Borodaty!» répondait-on. La question fut jugée à coups de poing, et Kirdiaga triompha.

– Amenez Kirdiaga, s'écria-t-on aussitôt.

Une dizaine de Cosaques quittèrent la foule. Plusieurs d'entre eux étaient tellement ivres, qu'ils pouvaient à peine se tenir sur leurs jambes. Ils se rendirent tous chez Kirdiaga, pour lui a

– Que désirez-vous, seigneur? demanda-t-il.

– Viens; on t'a fait kochévoï.

– Prenez pitié de moi, seigneurs. Comment est-il possible que je sois digne d'un tel ho

– Va donc, va donc, puisqu'on te le dit, lui répliquèrent les Zaporogues.

Deux d'entre eux le saisirent sous les bras, et, malgré sa résistance, il fut amené de force sur la place, bourré de coups de poing dans le dos, et accompagné de jurons et d'exhortations:

– Allons, ne recule pas, fils du diable! accepte, chien, l'ho

Voilà de quelle façon Kirdiaga fut amené dans le cercle des Cosaques.

– Eh bien! seigneurs, crièrent à pleine voix ceux qui l'avaient amené, consentez-vous à ce que ce Cosaque devie

– Oui! oui! nous consentons tous, tous! répondit la foule; et l'écho de ce cri unanime retentit longtemps dans la plaine.

L'un des chefs prit la massue et la présenta au nouveau kochévoï. Kirdiaga, d'après la coutume, refusa de l'accepter. Le chef la lui présenta une seconde fois; Kirdiaga la refusa encore, et ne l'accepta qu'à la troisième présentation. Un long cri de joie s'éleva dans la foule, et fit de nouveau retentir toute la plaine. Alors, du milieu du peuple, sortirent quatre vieux Cosaques à moustaches et cheveux griso