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– Bonjour. Crois-tu en Jésus-Christ?

– J'y crois, répondait l'arrivant.

– Et à la Sainte Trinité?

– J'y crois de même.

– Vas-tu à l'église?

– J'y vais.

– Fais le signe de la croix.

L'arrivant le faisait.

– Bien, reprenait le kochévoï, va au kourèn qu'il te plaît de choisir.

À cela se bornait la cérémonie de la réception.

Toute la setch priait dans la même église, prête à la défendre jusqu'à la dernière goutte de sang, bien que ces gens ne voulussent jamais entendre parler de carême et d'abstinence. Il n'y avait que des juifs, des Arméniens et des Tatars qui, séduits par l'appât du gain, se décidaient à faire leur commerce dans le faubourg, parce que les Zaporogues n'aimaient pas à marchander, et payaient chaque objet juste avec l'argent que leur main tirait de la poche. Du reste, le sort de ces commerçants avides était très précaire et très digne de pitié. Il ressemblait à celui des gens qui habitent au pied du Vésuve, car dès que les Zaporogues n'avaient plus d'argent, ils brisaient leurs boutiques et prenaient tout sans rien payer. La setch se composait d'au moins soixante kouréni, qui étaient autant de petites républiques indépendantes, ressemblant aussi à des écoles d'enfants qui n'ont rien à eux, parce qu'on leur fournit tout. Perso

Les deux jeunes Cosaques se firent promptement aimer de leurs camarades. Souvent, avec d'autres membre du même kourèn, ou avec le kourèn tout entier, ou même avec les kouréni voisins, ils s'en allaient dans la steppe à la chasse des i

– Eh bien, kochévoï, il serait temps que les Zaporogues allassent un peu se promener.

– Il n'y a pas où se promener, répondit le kochévoï en ôtant de sa bouche une petite pipe, et en crachant de côté.

– Comment, il n'y a pas où? On peut aller du côté des Turcs, ou du côté des Tatars.

– On ne peut ni du côté des Turcs, ni du côté des Tatars, répondit le kochévoï en remettant, d'un grand sang-froid, sa pipe entre ses dents.

– Mais pourquoi ne peut-on pas?

– Parce que… nous avons promis la paix au sultan.

– Mais c'est un païen, dit Boulba; Dieu et la sainte Écriture ordo

– Nous n'en avons pas le droit. Si nous n'avions pas juré sur notre religion, peut-être serait-ce possible. Mais maintenant, non, c'est impossible.

– Comment, impossible! Voilà que tu dis que nous n'avons pas le droit; et moi j'ai deux fils, jeunes tous les deux, qui n'ont encore été ni l'un ni l'autre à la guerre. Et voilà que tu dis que nous n'avons pas le droit, et voilà que tu dis qu'il ne faut pas que les Zaporogues aillent à la guerre!

– Non, ça ne convient pas.

– Il faut donc que la force cosaque se perde inutilement; il faut donc qu'un homme périsse comme un chien sans avoir fait une bo

Le kochévoï fit attendre sa réponse. C'était un Cosaque obstiné. Après s'être tu longtemps, il finit par dire:

– Et cependant, il n'y aura pas de guerre.

– Il n'y aura pas de guerre? demanda de nouveau Tarass.

– Non.

– Il ne faut plus y penser?

– Il ne faut plus y penser.

– Attends, se dit Boulba, attends, tête du diable, tu auras de mes nouvelles.

Et il le quitta, bien décidé à se venger.

Après s'être concerté avec quelques-uns de ses amis, il invita tout le monde à boire. Les Cosaques, un peu ivres, s'en allèrent tous sur la place, où se trouvaient, attachées à des poteaux, les timbales qu'on frappait pour réunir le conseil. N'ayant pas trouvé les baguettes que gardait chez lui le timbalier, ils saisirent chacun un bâton, et se mirent à frapper sur les timbales. L'homme aux baguettes arriva le premier; c'était un gaillard de haute taille, qui n'avait plus qu'un œil, et non fort éveillé.