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— Regarde. Regarde-moi. D’accord ?

Il le fit.

— Mais si je te dis de sortirc

— Je partirai. C’est entendu. Veux-tu que je m’en aille tout de suite ?

— Arrêtez. Pour l’amour de Dieuc

— Je vais chercher Ivanov. Les salauds. Les salauds !

Justin se levait. Grant agrippa sa main, pour le retenir. Il la serra et ne lâcha pas prise. Son ami finit par se rasseoir, pour l’étreindre avec force.

— Ou

Sa souffrance paraissait bien réelle. Justin pourrait le ramener dans l’univers de la réalité. Il savait ce qu’il faisait, il co

— Un certain temps sera nécessaire.

— Tu pourras sortir d’ici dans une semaine, d’après Ari.

Il se rappela qu’il n’était pas le seul à avoir des e

— Elle t’a mené la vie dure ?

— Rien d’important.

Un mensonge. De plus en plus réel. S’il s’était agi d’une bande, son ami lui eût fait une réponse plus convaincante. Dans un moment il co

Non. Prudence.

Prudence.

— Qu’a-t-elle fait, après avoir découvert mon départ ?

— Je te le dirai plus tard.

Bon sang, craignait-il de le bouleverser ? Ces tergiversations évoquaient bien la Maison. Secrets, Ari, problèmes, et tous ceux qu’il aimait. Il prit une inspiration lente, profonde.

— Je tiendrai, dit-il en sachant que Justin comprendrait. Je ne veux plus qu’on me passe une seule de ces maudites bandes. Je ne veux plus de sédatifs. Je dois rester éveillé. Dis-leur de laisser la lumière. Tout le temps. Et oblige-les à retirer ce maudit tube de mon bras.

— Je ne peux pas leur do

Une piqûre.

— Il va se vider sur le sol.

— Oh, merde ! Ça y est.

Il arrêta le goutte-à-goutte.

— Au fait, ils comptent t’installer un téléphone. Et une vid.

Son cœur s’emballa. Il venait de se souvenir qu’il lui fallait contacter Merild. Mais non, il n’était plus dans le désert. À moins que rien de tout cela ne se fût jamais passé. Peut-être existait-il une autre possibilité qu’il n’avait pas envisagée.

— Tu sais que je manque de souplesse.

— Tiens, je ne l’avais pas noté.





Il fut heureux de constater que son ami pouvait encore plaisanter. Puis il prit conscience d’avoir passé un cap. La réponse de Justin venait de le déconcerter. Il s’était attendu à entendre des propos empreints de commisération aseptisée, professio

S’il s’était agi d’une bande, le simulacre de Justin n’aurait pu faire une chose que son esprit eût été dans l’impossibilité absolue de prévoir ; pas quand il résistait et que son subconscient refusait de coopérer.

Il rit. Son ami en parut terrifié et cela fit renaître l’espoir.

— C’est un ver, dit-il.

Et il rit de plus belle en voyant l’expression horrifiée de Justin.

— Espèce de dingue !

Il riait toujours. C’était douloureux, mais agréable. Il tenta de remonter ses jambes. Une erreur.

— Oh, merde ! Tu crois qu’ils refuseraient de détacher mes chevilles ?

— Ils le feront dès que tu sauras avec certitude où tu te trouves.

Il soupira et sentit la tension le quitter. Il se fondit dans le lit en mouvement et regarda Justin avec un calme différent de celui apporté par les tranks et les bandes. Il souffrait toujours. Tension musculaire. Foulure. Dieu seul savait ce qu’il s’était fait, ou ce qu’on lui avait fait.

— Je t’ai bien eu, pas vrai ?

— Si tu me joues une comédiec

— J’aimerais que ce soit le cas. Je suis dans le brouillard. Je sens que je vais avoir des flashes-bandes. Je ne pense pas que ça durera. Mais ce que je redoute, c’est que tu ne revie

— Il s’occupe de toi. Tu as confiance en lui, non ?

— Pas quand il obéit aux ordres d’Ari. J’ai peur. J’ai vraiment peur. J’aimerais que tu puisses rester près de moi.

— Je ne partirai qu’après le dîner. Et je reviendrai demain matin pour le petit déjeuner. Je passerai près de toi toutes mes heures de liberté, tant qu’ils ne me mettront pas à la porte. Je compte parler à Ivanov. Pourquoi ne pas essayer de te reposer, pendant que je suis là ? Je vais m’installer dans ce fauteuil, là-bas.

Ses yeux tentaient de se clore. Il en prit conscience et voulut résister.

— Réveille-moi, avant de partir.

— Je ne te laisserai pas dormir plus d’une demi-heure. Ils serviront bientôt le dîner, et tu dois manger quelque chose, c’est compris ? Tu ne dois plus refuser la nourriture qu’on t’apporte.

— Mmm.

Il permit à ses paupières de se clore et se laissa emporter loin de son inconfort. Il sentit son ami se lever et l’entendit s’asseoir dans le fauteuil. Un moment plus tard il entrouvrit les yeux pour s’assurer que Justin était toujours là, puis il prit encore du repos.

Il oubliait ses problèmes. Il éprouvait même une étrange sensation de sécurité. Il n’avait jamais douté que Justin, ou Jordan, viendrait le chercher pour le ramener vers la réalité. D’une manière ou d’une autre. Cela venait de se produire et il devait chasser ses doutes, sous peine de ne jamais revenir de ce voyage.

2

Les comptes rendus parvenaient à Giraud Nye. Il mordilla son style et étudia le moniteur pendant que la tension brassait son estomac.

Les médias signalaient l’enlèvement d’un azi de Reseune par des éléments extrémistes, ainsi qu’un raid mené par les forces de police et les services de sécurité des laboratoires contre une station de précip isolée sur les hauteurs qui surplombaient Grand Bleu. Ces propos étaient illustrés par des scènes de carnage filmées par les policiers : l’azi rouge du sang de ses ravisseurs, sauvé et évacué. C’était une opération de grande envergure. Les tireurs d’élite en scaphandre avaient dû se rapprocher de la station en rampant, forcer une porte latérale pour pénétrer dans le garage et se lancer à l’assaut dans un petit escalier. Un policier avait été blessé et trois abolitio

Cette action n’avait pas attiré à Rocher la sympathie des usagers des transports en commun, mais de telles manifestations de force impressio

Giraud pensa qu’il était presque temps de prendre des mesures contre cet homme, et contre DeForte. Jusqu’alors, ces individus leur avaient été utiles en plaçant dans l’embarras Corain et Merino et en discréditant les centristes aux yeux de l’opinion publique. Mais Rocher venait d’aller trop loin et devenait gênant.