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Mais Reseune veille à ce que rien ne disparaisse. Les laboratoires ont leurs arches, des sortes de boîtes de conserve remisées autour d’étoiles lointaines, des vaisseaux privés de propulseurs et en conséquence peu coûteux, de simples modules de stockage de matériel génétique situés en divers points de la galaxie, blindés et protégés des radiations. Ces arches contie

Il n’a fallu à l’humanité qu’un million d’a

Dans ces arches sont également conservés les codes fragmentaires récupérés sur des spécimens humains vieux de milliers d’a

Pouvons-nous imaginer ce que représenteraient de nos jours de telles arches contenant l’information génétique du passé géologique de la Terre, ce monde où se sont produites des extinctions cataclysmiques de formes de vie évoluées ? Grâce à de telles généthèques il serait possible de reconstituer tous les processus d’évolution et d’apporter des réponses aux nombreuses énigmes que pose son lointain passéc

Reseune n’a pas abando

Chapitre III

1

Le temps avait cessé de s’écouler. Il n’existait plus que les bandes, un flot tour à tour paisible ou plein de turbulences. Le courant était parfois interrompu par des interludes d’éveil brumeux, mais il sentait les effets des tranksc lorsqu’il remontait vers la surface.

— Allons, tu as de la visite, fit une voix.

Et un linge humide caressa son visage. Le lavage continua vers le bas, avec douceur, cou et poitrine. Il remarqua l’odeur d’un produit astringent.

— Réveille-toi.

Il entrouvrit les paupières et vit un plafond. On procédait toujours à sa toilette, et il espéra qu’on lui rendrait bientôt sa liberté, sans trop y croire. Il voulait recevoir d’autres tranks, car la peur venait de réapparaître et il se sentait bien mieux tant que duraient leurs effets.

Un courant d’air frais descendit effleurer son corps humide. Il frisso

— Là.

Le drap le recouvrit. Une petite tape claqua sur sa joue, mais il ne la sentit pas.

— Allons. Ouvre les yeux.

— Oui, murmura-t-il.

Il entrouvrit ses paupières puis les referma dès que le tech l’eut laissé seul.

Il entendit alors une autre voix, sur le seuil, jeune et masculine. Il redressa la tête, regarda, et vit Justin. Il douta aussitôt de la réalité de cette vision et tira sur ses liens.

Mais Justin vint vers lui, s’assit au bord du lit et prit sa main immobilisée par des sangles dans la sie

— Grant ?

— Arrêtez, par pitié.

— Grant, pour l’amour de Dieuc Grant, tu es revenu. Tu me comprends ?

Le simple fait d’admettre une telle possibilité était dangereux, comparable à un renoncement. Il n’existait pas le moindre signe de reco

— Grant ?

Les bandes l’incitaient à se croire éveillé, à imaginer que le matelas s’enfonçait et que Justin le tenait par l’épaule. Seul son dos douloureux paraissait être un fragment de réalité qui perçait l’illusion. Cette dernière n’était donc pas parfaite.

La réalitéc Elle abondait de telles discordances.

— Ils ne m’ont pas encore autorisé à te ramener chez nous. Ari s’y oppose. Que font-ils ? Est-ce que ça va ?





Des questions. Il ne pouvait établir de liens entre elles. Ses ravisseurs les enchaînaient selon un ordre logique, afin de leur apporter de la crédibilité. C’était la règle du jeu.

— Grant, bordel !

Justin lui do

— Allons. Ouvre les yeux. Ouvre les yeux.

Il résista et put constater qu’il venait d’effectuer des progrès. Il prit plusieurs inspirations et son dos et ses épaules le torturèrent. Il était en dangerc parce qu’il commençait à croire cette illusion réelle. Ou parce qu’il ne savait plus faire la distinction.

— Allons, bon sang.

Il ouvrit les yeux, avec méfiance. Et il vit le visage de son ami, son expression angoissée.

— Tu es revenu. À l’hôpital. Tu comprends ? Ari a envoyé tous ces salopards en enfer et t’a délivré.

(Du sang qui éclaboussait les murs. Une odeur âcre de brûlé.)

Ce lieu rappelait effectivement une chambre d’hôpital. Cet individu ressemblait à Justin. Il n’existait pour lui aucun moyen d’être fixé. Il n’aurait pu savoir, même s’ils l’avaient autorisé à aller se promener. Seul le temps lui permettrait de trier le vrai du faux, le temps qui se prolongeait bien au-delà de toute illusion.

— Allons, Grant. Dis-moi que ça va.

— Ça va.

Il prit une inspiration et la douleur qui s’éleva de sa colo

— Mon dos me torture. Et mes bras. Pourrais-tu remonter le lit ?

— Je vais leur dire de te retirer ces sangles.

— Je doute qu’ils acceptent. Mais j’aimerais me redresser un peu. Làc

Sous son corps, le matelas s’inclina et ondula tel un être vivant. Sa tête remonta. Le lit fut parcouru par une série de vagues qui massèrent ses muscles et fléchirent ses articulations.

— Oh ! Ça va mieux.

Justin se rassit, ce qui eut pour effet de perturber les ondes.

— Ari a suivi ta trace jusqu’à la mine de Kruger. Nous savons désormais que cet homme était soumis à un chantage. Il t’a livré à des abolitio

Cette période n’avait pour lui aucune structure temporelle et spatiale. Il reporta ses pensées sur le présent, et y réfléchit.

— Combien de temps ?

— Deux jours.

Possible.

— Tu es icidepuis vingt-quatre heures, ajouta Justin. J’ai été autorisé avec Jordan à venir te voir dès ton retour, et on m’a accordé un droit de visite permanent.

Grant prit peur. Cette illusion voulait donc s’installer à demeure dans son esprit, ce simulacre de réalité auquel il était vulnérable. Sa défaite s’a

— Grant.

— Ça va. Mais si je te demande de me laisser, ne discute pas.

— Ce n’est pas une bande, Grant. Tu es revenu, bon sang.

Justin serra sa main dans la sie