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Il se doucha sans perdre de temps puis enfila les vêtements apportés à son intention : une chemise à sa taille et un pantalon trop ample, ou à la coupe laissant à désirer. Il se peigna avec soin, étudia à nouveau son image dans le miroir et descendit au rez-de-chaussée.

— Bonjour, lui dit un jeune homme de la Maiso

Il avait peur, sans savoir pourquoi. Il était mal à l’aise pour la simple raison qu’il devait se hâter alors qu’il avait jusqu’à présent mené une existence paisible et ordo

Bercé par les ronro

Il s’éveilla en sentant l’avion s’incliner. Les moteurs changeaient de régime. Il fut pris de panique. Il savait Novgorod à trois heures de vol et un tel laps de temps n’avait pu s’écouler depuis leur décollage.

— Nous devons nous poser ? voulut-il savoir. Avons-nous des problèmes ?

— Tout va bien, répondit Winfield, avant d’ajouter : Ne touchez pas à ça !

Il venait de se pencher vers le store. Il avait cru cela sans importance, mais il s’était trompé.

L’avion se redressa, prit contact avec le sol, rebondit, freina et roula vers ce qui devait être le terminal de Novgorod. Le cargo s’immobilisa et tous se levèrent pendant que la porte s’ouvrait et que l’escalier hydraulique se déployait. Il imita ses compagnons de voyage et prit soin de récupérer le sac en papier, bien décidé à ne pas leur offrir la moindre opportunité de se plaindre d’un quelconque manque de savoir-vivre, puis il attendit jusqu’au moment où Winfield vint le prendre par le bras.

Il ne voyait aucun immeuble important, à l’extérieur, que des falaises et quelques hangars déserts. Le temps était gris, froid et sec. Un petit car s’arrêta au bas des marches.

— Où sommes-nous ? demanda-t-il, au bord de la panique. Chez Merild ?

— Ne vous inquiétez pas. Venez.

Il se figea. Il pourrait refuser d’avancer, se battrec et rien de plus. Il ignorait où il était et il n’aurait pas pu piloter le cargo même s’il avait pu s’en rendre maître. Le véhicule, en contrebasc il lui serait possible de fuir à son bord, mais faute de savoir dans quelle partie du monde il venait d’échouer il risquerait de tomber en pa

Il lui restait l’espoir de trouver un téléphone, s’ils le jugeaient assez docile pour lui tourner le dos. Il avait gravé l’indicatif de Merild dans sa mémoire. Grant eut toutes ces pensées pendant la seconde qui sépara l’instant où il découvrit l’extérieur de celui où l’homme le prit par le bras.

— Oui, ser, dit-il avec soumission.

Et il les accompagna. Peut-être le conduiraient-ils chez Merild, après tout ? Il l’espérait encore, sans trop y croire.

Winfield le guida jusqu’au car et le fit monter dans le véhicule, avant de le suivre avec Jeffrey et Rentz. Il y avait sept sièges, en plus de celui du conducteur. Grant prit le premier. Winfield s’installa à sa hauteur de l’autre côté de l’allée centrale et les autres prirent place derrière eux.

Il étudia les ouvertures : hermétiques. C’était un engin adapté aux déplacements hors des zones protégées.

Il croisa les mains sur ses genoux et resta assis sans rien dire, pendant que le chauffeur démarrait et que le car traversait le terrain d’atterrissage. Il ne se dirigeait pas vers les bâtiments et sans doute empruntait-il une des routes qui menaient aux stations de précip. Peu après ils prirent une piste de terre et quittèrent la plaine pour grimper vers les hauteurs situées au-delà de la zone de sécurité créée par les tours.

Ils s’engageaient dans le désert.

Peut-être le tueraient-ils, après avoir dépouillé son esprit de tout ce qu’il savait. Si ces gens étaient à la solde d’Ari, ils usaient de bien étranges méthodes. Il eût été plus simple de le ramener à Reseune, sans que Jordan ou Justin l’appre





Il en déduisit qu’il devait être en présence d’adversaires de cette femme, auquel cas il resterait à leur merci jusqu’au jour où ils l’élimineraient pour le réduire au silence.

C’était l’œuvre de Kruger. Cet homme avait pu agir ainsi dans un but lucratif. Les rumeurs qui lui attribuaient des idéaux humanitaires étaient peut-être sans fondement. Elles abondaient, à Reseune, mais Ari elle-même pouvait les entretenir. Kruger ne trompait-il pas tout le monde afin de se livrer à des activités illégales ? Ne falsifiait-il pas des contrats azis chaque fois qu’il trouvait un filon intéressant ? Peut-être serait-il revendu à une mine des régions intérieures ou, Seigneur, à un établissement où ils tenteraient de le rééduquer. Tenteraient.Il savait pouvoir contrer quiconque essayerait de modifier ses bandes-structures. D’autre partc

Il n’avait aucune certitude.

Ils étaient quatre, avec le chauffeur. De tels individus devaient être armés, mais ils hésiteraient à tirer car leurs vies dépendaient de l’étanchéité du véhicule.

Il joignit les mains et chercha désespérément des solutions. Trouver un téléphone était son meilleur espoir. Peut-être pourrait-il voler le car après avoir gagné leur confiance, appris dans quelle direction se trouvait la ville la plus proche et découvert si la réserve de carburant lui permettrait de l’atteindre. Mais une telle opportunité risquait de ne pas se présenter avant des jours, pour ne pas dire des semaines.

— Je suppose que tu as compris que nous n’allons pas là où nous étions censés nous rendre, lui dit Winfield.

— Oui, ser.

— Nous sommes des amis. Tu dois nous croire.

— Des amis de qui, ser ?

L’homme posa la main sur son bras.

—  Tesamis.

— Oui, ser.

Ne pas les contredire. Être docile. Oui, ser. Tout ce que vous voudrez, ser.

— Es-tu inquiet ?

Comme un surveillant de chantier qui se serait adressé à un Mu. Cet homme croyaitêtre le maître de la situation. C’était à la fois une bo

Un fait qu’il n’avait pas l’intention de leur révéler.

— Oui, ser, répéta-t-il d’une voix hachée.

Il feignait d’être aussi intimidé qu’un Thêta.

Winfield lui tapota le bras.

— Tout va bien. Tu es un homme libre, désormais. Tu le seras bientôt.

Il cilla. Sans devoir feindre la surprise. « Homme libre » apportait d’autres éléments à l’équation qu’il lui fallait résoudre, et aucun n’était à même de le rassurer.