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— Des messages ? murmura-t-il.

Il devait savoir. Il lui fallait apprendre si son père avait tenté de le contacter.

Jordan, ou quelqu’un d’autre.

Les appels étaient dans leur ensemble sans importance. Directives de la section, et de l’administration. Un blâmé pour sa sortie illégale. Il s’endormit et s’éveilla en sursaut, les mains crispées sur le divan. L’image érotique fut chassée par la prise de conscience brutale qu’il lui faudrait mettre une chemise à manches longues et à col montant, dissimuler les ecchymoses sous une couche de fond de teint. Il pourrait éviter de rencontrer son père en lui déclarant qu’Ari venait de le charger d’un travail : logique, étant do

Au cours du battement de cœur suivant, alors que le concierge ponctuait la fin des messages par un cliquetis, il prit conscience de ne pas avoir tout écouté et se souvint qu’il avait deux jours plus tôt programmé l’appareil sur les fonctions « lecture » et « effacement ».

9

Grant vit l’appareil bien avant d’atteindre la piste : un cargo aux hublots blindés très différent des engins fuselés aux lignes élégantes de la RESUNAIR. La voiture s’arrêta près d’un groupe d’individus qui l’attendaient.

— Là, dit le conducteur.

Il accompagna ce premier mot prononcé depuis le début du trajet d’un geste de la main, pour désigner les gens que l’azi devait aller rejoindre.

— Merci, murmura Grant.

Il ouvrit la portière et descendit, récupéra le sac en papier qui contenait son déjeuner, puis s’avança vers les inco

Non, ils ne lui étaient pas tous inco

— Grant, nos amis vont vous emmener loin d’ici.

Il tendit la main à l’azi, qui la serra avec maladresse. Il n’était pas accoutumé à cette pratique. Un des hommes déclara s’appeler Winfield et lui présenta la femme Ke

— En route, dit Ke

Tout traduisait de la nervosité chez cette femme : les déplacements rapides de ses yeux, la raideur de ses mouvements alors qu’elle s’essuyait les mains sur sa combinaison maculée de graisse.

— Venezc On y va, d’accord ?

Les hommes échangèrent des regards qui augmentèrent la tension de l’azi. Il les étudia, pour tenter de deviner s’il était ou non à l’origine de leur mauvaise humeur. Avoir maille à partir avec des inco

— Nous allons retrouver Merild ? s’enquit-il.





Nul n’avait prononcé ce nom depuis son arrivée et il était bien décidé à l’entendre avant d’accompagner qui que ce soit.

— Oui, nous allons le voir, répondit Winfield. Allez, montezc Hensen ?

— Aucun problème. Je vous contacterai plus tard.

Grant hésita. Il regarda Kruger, conscient de ne pas comprendre ce qui se passait. Mais il pensait savoir quelle serait la réponse aux questions qu’il pourrait leur poser et décida de se diriger vers l’appareil.

Il ne voyait le sigle d’aucune compagnie, sur le fuselage, seulement un numéro de série : A7998. Un cargo blanc à la peinture écaillée ici et là, pointillée de taches de boue rougeâtre. Très dangereux, se dit-il. Ils ne le lavent donc pas ? Que fait la décont ? Il grimpa dans la carlingue. L’intérieur était nu. Il se retourna pour regarder en hésitant Jeffrey et Rentz qui venaient le rejoindre. Winfield monta à bord le dernier et verrouilla la porte sitôt après qu’elle se fut refermée en crissant.

Des strapontins longeaient les parois latérales. Jeffrey le prit par le bras, abaissa un de ces sièges et l’aida à boucler son harnais de sécurité.

— Restez ici, lui dit-il.

Grant obéit, le cœur battant, et l’appareil se mit à rouler sur la piste puis à grimper dans le ciel. Il n’avait pas l’habitude de prendre l’avion. Il se tourna et releva un store, afin de regarder au-dehors. Le hublot était l’unique source de lumière. Il vit les tours de précip, les falaises et les quais filer sous le cargo qui effectuait un demi-tour.

— Baissez ça, ordo

— Désolé.

Et il redescendit le store, à contrecœur. Il eût aimé pouvoir admirer le paysage. Mais ses compagnons de voyage n’étaient pas du genre à tolérer une discussion, c’était perceptible à l’intonation de leur voix. Il ouvrit le sachet que lui avaient remis les Kruger et répertoria son contenu, avant d’estimer qu’il eût été impoli de manger devant ses compagnons de voyage. Il referma le sac et attendit jusqu’au moment où Rentz se leva, se rendit à l’arrière de l’appareil et revint avec des boissons. L’homme lui proposa une boîte : le premier geste amical de sa part.

— Merci, mais j’ai ce qu’il me faut.

Il pouvait se restaurer, à présent. La veille au soir, il était si las qu’il n’avait pas touché à son repas. Le poisson salé, le pain et la boisson non alcoolisée que contenait le sac en papier étaient les bienvenus, même s’il eût préféré prendre un café en guise de petit déjeuner.

L’appareil filait dans le ciel. Les hommes buvaient et regardaient sous les stores des hublots. Parfois, le pilote s’adressait à eux : descrachotements dans l’interphone. Grant termina son en-cas et entendit a

— Ser, avait dit une voix, ce matin-là.

Quelqu’un venait d’ouvrir la porte de la chambre et il s’était éveillé en sursaut, surpris par ce cadre non familier et par l’inco

Le soir précédent, des veilleurs de nuit l’avaient conduit des quais et entrepôts jusqu’à la Maison juchée au sommet de la colline. Hensen Kruger avait alors pris sa carte, pour l’étudier et l’emporter. Sans doute afin de contrôler sa validité, s’était dit Grant avec angoisse. Il s’agissait de l’unique document prouvant son identité. S’il le perdait, seul un décodage cellulaire permettrait de démontrer qui il était. À condition qu’il n’existât qu’en un seulexemplaire ; un fait dont il n’avait jamais été convaincu en dépit des affirmations de Jordan.

Mais il vit sa carte sur la pile de vêtements et de serviettes que l’homme posait sur la chaise, à côté de la porte. Cet inco

Grant se leva, toujours ensommeillé, pour gagner d’un pas titubant la salle de bains, asperger son visage d’eau froide et s’étudier dans le miroir du lavabo. Il y vit des yeux chassieux et des cheveux auburn dressés sur son crâne tels des piquants.

Seigneur ! Il devait faire bo

Il finirait par revenir à son point de départ, s’ils le croyaient. Ils ne prendraient même pas la peine d’avertir la police. Et Ari risquait d’avoir tenté une action de ce genre. Elle avait dû convoquer Justin, à présentc et Grant se demandait comment son ami pourrait se tirer d’affaire. Il s’efforça de ne pas y penser, comme il avait essayé de vider son esprit tout au long de la nuit dans cette Maison dont les bruits ne lui étaient pas familiersc ouverture et fermeture des portes, démarrage et arrêt des pompes et des appareils de chauffage, allées et venues des véhicules qui traversaient la nuit.