Добавить в цитаты Настройки чтения

Страница 32 из 133

— Ta place ne semble pas de tout repos. L ’aimes-tu ?

La première chose qu’il convient de bien assimiler, c’est qu’on peut faire cela avec n’importe qui. La deuxièmec qu’il s’établit des liens avec des gens qui ne font pas partie de la Famille et que cela fausse son jugement, hormis si on garde la règle précédente à l’esprit. Voilà la faveur que je te fais, mon chéri. Je t’évite de te méprendre sur la nature de ce qui va se passer entre nousc

Florian se contentait de le fixer, sans bouger. Son épaule devait le faire souffrir et il aurait pu se dégager sans difficulté de cette prise, et lui briser le bras par la même occasion. Un tel stoïcisme n’avait rien d’éto

— Que veut-elle que je fasse ? s’enquit-il. Le sais-tu ? Suis-je censé attendre son retour ou rentrer chez moi ?

Comme s’ils étaient semblables. Des conspirateurs, azis tous les deux. Cette pensée lui inspirait de la répugnance, mais. Florian était en quelque sorte son allié. Justin pouvait lire en lui et le manipuler, alors qu’Ari demeurait un mystère même lorsqu’elle acceptait de répondre à ses questions.

— Elle pense que vous regagnerez vos appartements, ser.

— Dois-je m’attendre à recevoir d’autres invitations de ce genre ?

— C’est probable.

— Ce soir ?

— Je l’ignore, répondit Florian, avant d’ajouter : Mais je présume qu’elle voudra rattraper son retard de sommeil.

Comme si ce qui venait de se produire n’avait rien d’exceptio

Justin éprouva un malaise. Ils se trouvaient tous pris au piège.

L’attitude, eût dit Jordan. Tout repose sur cela. Peu importent les actes, dès l’instant où l’on garde la situation sous contrôle. Il convient de bien savoir si on a intérêt à agir de la sorte, c’est tout.

Vendre son âme contre la vie représentait un marché de dupes. Mais l’échanger contre la puissancec le pouvoir de modifier le cours du destin, la possibilité d’exercer une vengeance, cela pouvait justifier une telle tractation. Assurer la sécurité de son père également. L’espoir d’accéder un jour à une position qui lui permettrait de contrecarrer les projets d’Ariane Emoryc voilà qui l’était encore plus.

— Je rentre chez moi, déclara-t-il. Pour tenter de me débarrasser de ma migraine et voir si j’ai reçu des messages, avant de me rendre au bureau. Je ne pense pas que mon père ait voulu me contacter.

— Je l’ignore, ser.

— J’aurais cru que tu te tenais informé de ces choses, rétorqua Justin d’une voix douce et tranchante comme un coupe-papier.

Il posa la tasse, se remémora l’emplacement de la porte d’entrée, et emprunta le couloir avec Florian sur ses talonsc le garde du corps d’Ari, trop bien élevé pour ne pas dissimuler qu’il n’osait le laisser sans surveillance dans les appartements de sa maîtresse.

Le temps d’un battement de cœur Justin assimila son logement perso

Ensuite, une triple voûte puis des piliers carrés en travertin. Et l’entrée qui servait au décorum, à en croire Catlin. Il se souvint d’une mise en garde, au sujet du tapis, puis il gravit les marches de pierre en direction de la porte.

Il tendit la main vers le verrou mais Florian le prit de vitesse.

— Soyez prudent, ser, lui dit-il.

Et il ne semblait pas se référer à son retour vers son logement.

Justin se rappela l’enfant de neuf ans, les adultes dont Ariane avait ordo





Ce fut avec de telles pensées qu’il quitta les appartements de cette femme, la vision brouillée et la démarche titubante de faiblesse. C’était un cauchemar qui affectait la totalité de ses sensc flashes-bandes et épuisement physique.

Florian devait à Ari les deux facettes de sa perso

Afin d’avoir eh permanence un souffre-douleur à sa disposition ? se demanda-t-il.

Un cobayec pour un projet en cours ?

Interface,fut la réponse qui remonta à la surface de son esprit avant de replonger dans ses profondeurs, cauchemardesque comme le cadavre d’un noyé. À califourchon sur une frontière.

La vérité se situe entre les extrêmes.

Les opposés sont complémentaires.

Plaisir et souffrance, mon cœur.

Tout oscille constamment entre le bien et le malc faute de quoi il n’y a que le néant. Tout doit pouvoir changer d’état, sinon tout reste statique. Les vaisseaux spatiaux se déplacent selon ce principe. Les étoiles se consument. Les espèces évoluent.

Il atteignit l’ascenseur et resta adossé à la paroi de la cabine tant qu’il ne fut pas arrivé à destination. Il emprunta un couloir qui paraissait tanguer, parvint à conserver son équilibre jusqu’à son appartement et réussit à insérer sa carte dans la fente de la porte.

—  Aucune entrée depuis la dernière utilisation de cette clé.

Impossible de s’y fier,pensa-t-il. Il eut un étourdissement. Le divan semblait plus éloigné que d’habitude, à cause de sa faiblesse. Impossible de se fier à quoi que ce soit. Elle a accès à tout, même aux systèmes de sécurité. Elle a dû mettre à profit mon absence pour faire installer des micros partout. Certainement. Et comment puis-je savoir si le concierge est capable de détecter la présence des appareils quelle utilise ? Le dernier cri de la technique. Du matériel hors de prix et top secret qu’elle peut se procurer sans peine.

Jordan aussi, peut-être.

Il s’assit sur le sofa, puis s’y allongea et ferma les yeux.

Et si je n’étais pas le seul ?

La voix d’Ari, douce et odieuse :

J’ai manipulé ton père. Chacune de ses actions. Même s’il est impossible de prédire quelles seront les microstructures, l’importance de ces dernières est secondaire.

Des aphorismes de concepteurs de bandes : la macrostructure détermine la microstructure et l’infrastructure des valeurs se charge du reste.

Tu me dois ton existence, mon chéri. J’ai fait naître en ton père le désir de se dupliquer. Mon attitude est à l’origine de son puissant besoin de compagnie. Est-ce que je mens ? Tu me dois la vie.

Le temps d’un battement de cœur il crut que Grant allait sortir de sa chambre et lui demander quels étaient ses problèmes, l’aider à débrouiller l’écheveau de ses pensées confuses. Son ami était un expert en bandes-profondes. Il en avait reçu un grand nombre, bien trop souvent.

Mais il n’était plus qu’un spectre, une habitude dont il ne pouvait se débarrasser.

Et Grant aussi. Je l’ai créé de mes propres mains.

Il devait aller au labo, rompre cet isolement au sein duquel les bandes-structures suppuraient et contaminaient la totalité de son être. Il lui fallait reprendre son travail, occuper son esprit, accorder à ce dernier du repos et effectuer un tri dans ses pensées.

Mais son corps refusait d’effectuer un seul pas.