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Elle n’avait jusqu’alors vu la Ville que de loin, depuis les fenêtres de la Maison, et elle eût aimé marcher plus vite et visiter le plus de quartiers possible avant d’être retrouvée par les gardes.

Ou de décider de rentrer, à la tombée de la nuit. Ce qui l’attendait serait à la fois amusant et désagréable ; elle savait qu’elle aurait de sérieux problèmes. Il lui serait possible de revenir, se changer et regagner la Maison par les cuisines à la faveur de la panique générale. Mais cela révélerait qu’elle était très adroite et on la placerait sous étroite surveillance.

Non, il était préférable de se comporter comme une sorte de Sam et de se faire prendre.

Elle pourrait ainsi déclarer avoir obligé ses azis à lui obéir. Catlin et Florian n’auraient pas d’e

Elle souhaitait simplement joindre l’utile à l’agréable avant d’être capturée.

8

L’ordinateur travaillait en temps partagé et traitait moins rapidement les do

L’azi prit la tasse sans détacher les yeux de l’écran et but une gorgée de café.

Justin entendit des pas dans le couloir. Il se tourna vers le seuil de la pièce et vit entrer un homme en uniforme noir, suivi par deux de ses semblables.

La panique tendit ses muscles et noua son ventre.

— Vous êtes convoqués à la sécurité.

— Pourquoi ?

— Pas de questions. Suivez-nous.

Justin pensa au breuvage brûlant que contenait sa tasse. Grant sembla deviner ses pensées. Il se leva à l’instant où un quatrième garde faisait irruption dans le bureau.

— Allons voir de quoi il retourne, déclara-t-il.

Il posa sa tasse.

— Je dois faire une sauvegarde, protesta Grant.

— Immédiatement !

— Mon programmec

— Grant.

C’était Justin, qui gardait son calme sans trop savoir comment.

Cela venait de se produire, ce qu’ils redoutaient depuis si longtemps. Il envisagea de résister, mais espérait encore pouvoir se tirer de ce mauvais pas grâce à de simples explications. Et l’administration de Reseune avait à sa disposition assez d’hommes pour venir à bout de deux concepteurs de bandes sédentaires.

La docilité représentait pour eux l’unique solution, il l’avait compris bien des a

La porte de la cabine s’ouvrit et ils sortirent, encadrés par leur escorte.

— Les mains contre le mur, ordo

Justin perçut la nervosité de son ami et le prit par le bras.

— Tout va s’arranger. Nous allons dissiper ce malentendu.

Il se tourna vers la paroi et attendit pendant que deux hommes fouillaient l’azi puis lui mettaient des menottes. Ils vinrent ensuite s’occuper de lui.

— Je présume que vous ne savez pas de quoi il retourne ?

Il avait posé cette question sans céder à la panique, le visage collé au mur et les bras ramenés dans son dos. L’officier le fit tourner vers lui.

— Venez.

Aucune explication. Mais les gardes paraissaient moins tendus.

Ne pas s’écarter du scénario. Coopérer. Rester calme et ne pas faire de vagues.

Par une porte munie d’un verrou, dans une section de sécurité, à l’intérieur de corridors déserts. Justin ne s’était jamais aventuré dans cette partie des tu

Une autre porte verrouillée, un ascenseur, et l’inscription SECURITÉ 1 ON sur la paroi opposée : une information qui lui apporta du soulagement.





Vers le haut, ensuite, avec une rapidité surprenante. Les portes s’ouvrirent sur un passage qu’il reco

— C’est un lieu familier, dit-il à Grant avec une désinvolture feinte.

Puis deux gardes poussèrent son ami dans une pièce latérale, pendant que les autres l’entraînaient plus loin dans le corridor, en direction d’une salle d’interrogatoire dont il ne se souvenait que trop.

— Nous ne passons pas par le bureau des entrées ?

Il s’avérait difficile de ne pas céder à la panique et ses jambes vacillaient.

— Je ne suis pas du genre tatillon, mais je dois vous faire remarquer que vous ne respectez pas les règlements.

Aucune réponse. Ils le conduisirent dans la pièce et le firent asseoir sur une chaise avant de s’immobiliser derrière lui, menaçants et silencieux.

Quelqu’un entra. Il tourna la tête, vers Giraud.

— Dieu soit loué ! dit-il, presque avec sincérité. Je suis soulagé de voir quelqu’un qui pourra me fournir des explications. Auriez-vous l’amabilité de m’apprendre ce qui se passe ?

L’homme s’assit sur l’angle du bureau. Une posture d’intimidation, conjuguée à une attitude presque amicale.

— C’est à vous de me le dire.

— Je ne vois pas de quoi vous voulez parler. J’étais occupé à travailler quand vos sbires sont venus me chercher pour me conduire ici, sans faire enregistrer mon arrivée aux entrées. Quelle mouche vous pique ?

— Ou êtes-vous allé déjeuner ?

— Nulle part. Je suis resté dans mon bureau, avec Grant. Nous n’avons pas interrompu notre travail. Allons, Giraud, à quoi rime cette histoire ?

— Ari a disparu.

— Comment ça, disparu ?

Son cœur se mit à battre deux fois plus vite.

— Ellec est en retard pour se mettre à table ou elle s’est volatilisée ?

— Je vous soupço

— Seigneur, vous êtes dingue !

— Vous avez pu organiser cet enlèvement avec votre père.

— Comment, bon Dieu ? Interrogez les gardes de Planys. Ils ne nous ont pas lâchés d’une semelle. Pas une seconde.

— Il est exact qu’ils ne vous ont pas entendus échanger de propos suspects.

Ils étaient remontés jusqu’à Jordan !

— Nous allons fouiller votre appartement. Ne prenez pas la peine d’invoquer vos droits, car cette arrestation n’est pas officielle. Je vais vous dire ce que nous savons. Ari est sortie par les cuisines et nous avons retrouvé ses vêtements derrière la station de pompage.

— Je ne sais rien, bordel !

— Ce lieu est proche de la berge du fleuve, où un bateau pourrait accoster sans être vu. C’est cela ? Vous lui avez fixé un rendez-vous et un de vos complices l’attendait.

— Non. Non. Absolument pas. Elle doit vous faire une autre de ses farces. Elle a fait une fuguec N’êtes-vous jamais sorti de la Maison quand vous étiez gosse ?

— Nous organisons des battues sur la berge. Nous avons envoyé des patrouilles. Nous surveillons toutes les routes.

— Je ne lui ferais pas le moindre mal. Jamais !

Son interlocuteur l’étudiait. Son visage s’était empourpré et il devait faire un effort pour ne pas céder à la panique.

— Vous comprendrez que nous ne pouvons pas nous permettre de vous croire sur parole.

— Oui, bien sûr. Et je souhaite autant que vous qu’on la retrouve au plus vite !

— J’en doute.

— D’accord, Giraud. J’accepte de signer une décharge pour vous autoriser à me psychosonder, mais je vous supplie de permettre à Grant de rester près de moi.

L’homme se leva.

— Qu’est-ce que ça peut vous faire ? Est-ce trop vous demander ? Acceptez, bon Dieu !