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            – Je suis désolée de te bousculer, mais c’est vraiment urgent.

            – OK, fais vite.

            – Peux-tu te renseigner pour co

            – Tu plaisantes, je suppose ? Qu’est-ce que tu fais de la confidentialité envers nos clients ? C’est comme ça que vous traitez les vôtres à l’Imperator ?

            – Je t’en prie, Mickaël, c’est très important. Appelle la réception ou le concierge.

            – Mais je risque mon poste !

            – N’exagère pas, je te demande juste son nom !

            – Et qu’est-ce que je gagne, moi, dans l’affaire ?

            – Je ne sais pas. Qu’est-ce que tu veux ? Une petite pipe, là, tout de suite, derrière la porte de la cuisine ?

            Elle avait haussé volontairement la voix et quelques clients s’étaient retournés.

            Le Canadien devint blême et entraîna Emma dans le hall.

            – Tu fais chier, Lovenstein ! T’es une vraie malade !

            – Va à la réception et trouve-moi le nom du type qui occupe la chambre 321. S’il te plaît !

            Il s’exécuta de mauvaise grâce. La conversation fut brève. Moins de deux minutes plus tard, il revint vers Emma et lâcha :

            – Le type est descendu sous le nom d’Oleg Tarassov. Ça te va ?

            Elle sortit un stylo de la poche de son sac à dos.

            – Merci pour ta coopération, cher collègue, dit-elle en inscrivant le nom sur son avant-bras.

            – Va te faire foutre, Lovenstein, répondit Mickaël en tournant les talons.

            *

            Les yeux de Romuald brillaient d’une flamme intense derrière ses écrans. Il venait d’encoder l’enregistrement audio sur son ordinateur et s’apprêtait à le nettoyer en éliminant les parasites.

            Il lança un logiciel approprié qui ouvrit une fenêtre reproduisant une configuration de table de montage. Il écouta l’enregistrement pour isoler un passage où le bruit de fond était continu et persistant. Il se servit de cet échantillon pour paramétrer le « profil » du bruit en identifiant précisément sa fréquence et ses décibels. Dans un deuxième temps, il sélectio

            L’adolescent réécouta le début du fichier sonore, mais ne fut pas convaincu par le résultat.

            C’est plus facile dans les séries télé…

            Sans se décourager, il tripatouilla les fréquences vocales pendant un bon quart d’heure, jouant avec leur amplitude pour parvenir à un résultat plus satisfaisant.

            Puis il lança de nouveau l’enregistrement.

            Et ce qu’il entendit lui fit froid dans le dos…

            *

            Emma s’installa au bar du St. Francis sur une banquette près de l’entrée qui lui permettait d’avoir une vue sur le hall au cas où Tarassov déciderait de ressortir. Elle commanda une caipiroska, puis sortit son ordinateur et se co

            Son esprit était en alerte. À présent, elle était totalement plongée dans son enquête. Elle n’avait jamais ressenti cette sensation. L’adrénaline et l’excitation la poussaient dans ses retranchements, lui do

            Elle tapa « oleg tarassov » dans le moteur de recherche. Il y avait beaucoup d’occurrences : profils Facebook, LinkedIn, VK2… Elle bascula sur « Google images » et, divine surprise, tomba presque instantanément sur l’une des photos de l’Oleg Tarassov qu’elle cherchait. Sur le cliché, il était plus jeune d’une bo





            Elle allait sortir son téléphone pour prévenir Romuald de sa découverte, mais le geek la devança. Elle n’attendit même pas la fin de la première so

            – Tu as trouvé quelque chose, tête de blatte ?

            – Oui, répondit-il d’une voix blanche.

            – Tu as vu un fantôme ou quoi ?

            – J’ai nettoyé la bande de l’enregistrement, commença-t-il.

            – Bon, et alors ?

            – Je vous laisse écouter. C’est… effrayant.

            Emma fronça les sourcils. Elle plaqua le téléphone contre son oreille droite et se boucha la gauche pour ne rien perdre de la conversation.

            Kate : L’argent est dans le sac. J’ai respecté mes engagements à la lettre : un autre versement de 500 000 dollars. Cinq cents liasses compactes de billets de 100 dollars.

            Oleg : Et le reste ?

            Kate : Vous l’aurez une fois que je serai certaine que le travail a été réalisé en suivantexactement mes instructions.

            Oleg : Donc, c’est pour ce soir ?

            Kate : Oui, mais vous devez absolument attendre mon appel pour entrer en action. Et ce ne sera pas avant 21 heures. Si je ne vous contacte pas, vous laissez tomber, c’est compris ?

            Oleg : Et le lieu ?

            Kate : Je vous ai fait un mémo sur cette clé USB. L’endroit s’appelle « la corniche ». C’est une rampe en béton, étroite, en sens unique, derrière la gare de Jackson Square à Jamaica Plain. Elle permet d’éviter le nœud de circulation et les feux, mais les gens hésitent à la prendre à cause des marginaux, des camés et d’une interdiction municipale.

            Oleg : Vous êtes certaine qu’il n’y aura perso

            Kate : On n’est jamais sûr de rien, mais avec ce froid, les dealers et les drogués resteront planqués chez eux. Je ne vous répète pas lemodus operandi  ?

            Oleg : Non, j’ai compris.

            Kate : Vous avez noté l’adresse ?

            Oleg : Oui, je l’ai.

            Kate : Que l’on soit bien d’accord : si vous ne suivez pas exactement le processus, notre accord tombera à l’eau.

            Oleg : J’ai saisi, je vous dis. Une dernière chose : quelle est l’identité de la perso

            Kate : Il s’agit de cet homme sur la photo. Il s’appelle Matthew Shapiro. C’est mon mari.

 22

            Le groupe Helsinki

            La mort est une dette qu’on ne paie qu’une fois.

            William SHAKESPEARE

            Le cœur d’Emma bondit dans sa poitrine. Pendant plus d’une minute, elle resta sans voix, encaissant la nouvelle avec stupéfaction, incapable d’articuler la moindre phrase.