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Le policier marchait à grands pas, tête basse et l’air très sombre, préoccupé au dernier chef, inquiet.

Juve se laissa lourdement tomber sur un talus gazo

— Parbleu, songea Juve, parbleu voici que l’aventure se corse tout à fait et devient extraordinaire, invraisemblable. Qu’est-ce que tout cela veut dire ? Où allons-nous ? Que va-t-il arriver ?

Juve, pourtant, avait de temps à autre un bon sourire qui égayait toute sa physionomie, qui suffisait à prouver qu’après tout, s’il était encore tourmenté de la marche des événements, il n’en était pas moins délivré de sa plus terrible inquiétude.

Ah ! c’est qu’en causant avec Winie, en l’interrogeant au sujet de l’extraordinaire indisposition de son amant, le lieutenant Wilson Drag, Juve avait appris une nouvelle qui l’avait comblé de joie.

Au hasard d’une phrase, incidemment, Winie lui avait parlé de Fandor.

Fandor était vivant. Fandor était aux environs.

Fandor était mêlé à l’extraordinaire aventure qui venait de se terminer par cette péripétie troublante et dramatique, l’empoiso

Juve, avant tout, et cela ne faisait pas question pour lui, voulait retrouver Fandor.

Mais, quand il aurait enfin retrouvé le journaliste, il conviendrait une bo

Sa situation perso

Juve n’avait rien promis pour l’avenir. Il avait accepté de croire à la mort de Fantômas, accepté de laisser enterrer Fantômas, et pour prix de son acceptation, Fandor devait lui être rendu… Tel était le pacte.

Juve avait tenu ses engagements. Si Fantômas quelque jour faisait que Juve pût retrouver Fandor, Juve n’aurait aucune obligation nouvelle vis-à-vis du bandit. Les deux hommes auraient alors respecté leurs promesses. Juve et Fantômas seraient quittes.

Et petit à petit, le policier en arrivait à cette conclusion :

— Fantômas estime peut-être qu’en m’amenant au Natal, il a fait assez pour que je retrouve Fandor, et que dès maintenant nous sommes quittes ?

Ce n’était à coup sûr pas sans raison grave que Fantômas avait envoyé Fandor au Natal…

Un motif puissant avait dû impérieusement lui dicter ce choix.

Mais quel était ce motif ? quel pouvait-il être ?

***

— Alors, mon vieux Ribo

— Peuh.

— Mais d’un autre côté, tu ne te plains pas de ton sort ?

— Peuh.

— Un verre de stout ?

— Je ne refuse jamais.

— Elle est bo

— Oui, en quantité.

— Comme partout ailleurs.

— Et tu n’as pas de nouvelles des copains ?

— Moi, non, et toi ?

— Oh ! tous fades.

— Ce que c’est que de nous, tout de même.

— Comme tu dis.

Ribo

Ribo





— Rien ne m’éto

À quoi, son interlocuteur, d’un petit rire tranquille et doux, s’était contenté d’approuver.

Ribo

Il n’avait point été flatté encore d’entendre qu’on lui disait bonjour, en l’appelant d’un nom qui n’était plus le sien.

— Comment, c’est toi Ribo

La surprise avait atteint un degré qui voisinait avec la stupéfaction lorsque, s’étant retourné, il avait parfaitement compris que celui qui l’accostait n’était aucunement de ses co

Ribo

— Ah, bien, mon colon, mince un peu de l’occase. Si je m’attendais à te rencontrer. Tu plantes donc tes choux par ici ?

Ribo

— Comment donc que tu t’appelles, toi, et d’où que tu me co

Là-dessus, son interlocuteur l’avait lâché, avait levé les bras au ciel en signe d’effarement, puis, d’un seul trait, s’était esclaffé :

Ah ! elle était raide, celle-là ! il ne fallait compter sur rien ! ni que la lune ne se décrocherait pas, ni que le soleil ne tomberait pas dans son assiette. Parbleu. Voilà qu’on ne le reco

Ribo

— Évidemment, pensait-il en considérant son interlocuteur, ce gars-là est un frère, qui m’a co

Ribo

— Voyons, interrompait-il, coupant court aux phrases de son loquace interlocuteur, dis-moi donc ton nom et où c’est qu’on s’est co

L’autre répondit sans sourciller :

— Mais je suis Pierre, voyons ? Pierre, dit Gueule-d’Empeigne ? le copain à Paulet, quoi… On s’est co

Là-dessus, Ribo

Ça c’était évidemment de la veine de rencontrer au Natal, à Durban, un ancien copain du Rendez-vous des Aminches.

Et, en deux mots, il racontait à ce Gueule-d’Empeigne, dont d’ailleurs il ne se souvenait pas du tout – mais cela n’avait guère d’importance, – l’histoire compliquée qui l’avait amené à venir s’établir au Natal :

— Moi, achevait-il, tu comprends, j’ai d’abord changé de nom, et je m’appelle plus Ribo

C’était sans la moindre méfiance que Ribo

Ah, certes, il eût été plus circonspect, s’il avait pu deviner l’émotion de son interlocuteur, tandis qu’il prononçait le nom de Hans Elders.

Cet interlocuteur était d’ailleurs digne de remarque.

Il était vêtu d’un pantalon de velours qui disparaissait dans de hautes bottes, qu’une ceinture de cuir serrait au ventre, une chemise rouge flottait sur sa poitrine, il avait jeté sur ses épaules une veste de toile dont il n’avait pas enfilé les manches, son chef disparaissait sous un grand chapeau mou marron.