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Dieu que cet « à moins que » rendait un son désagréable ! Son ravisseur n’était pas idiot et devait avoir pris quelques précautions pour éviter d’avoir à répondre à des demandes d’explications ? D’ail­leurs c’était à un rendez-vous d’Hilary qu’il s’était rendu, dédaignant celui que lui offrait Ricci et celui-ci aurait la partie belle de jouer l’i

Aldo en était là de ses cogitations quand deux de ses ravisseurs reparurent. L’un était le colosse qui l’avait porté, l’autre celui qui semblait le chef. Il tenait en main un bloc de papier et un stylo qu’il tendit au priso

— On ne voudrait pas que, chez vous, on se fasse de la bile à cause de vous alors vous allez leur écrire un mot, fit-il d’une voix traînante.

Aldo haussa les épaules :

— Vous plaisantez, je suppose ?

— Oh non ! Je n’ai jamais su plaisanter.

À voir sa figure massive aux yeux froids, Morosini voulait bien le croire :

— Tant pis, fit-il. C’est sans importance et je n’écrirai pas.

— Oh si ! Venez un peu par ici !

On lui fit quitter sa geôle après lui avoir remis les menottes et on lui fit faire quelques pas dans la galerie souterraine jusqu’à ce que l’on se trouve devant l’exacte réplique de sa prison. À cette différence que, sur une paillasse identique à la sie

— Vous la reco

— En effet mais que fait-elle là ?

— Elle avait découvert l’entrée de notre souterrain alors on le lui a fait visiter de plus près.

— Et que voulez-vous en faire ?

— La tuer évidemment mais plus tard. Le patron pense qu’elle peut nous rendre des services. Comme par exemple vous obliger à faire ce qu’on vous demande.

— Si de toute façon elle est condamnée, que j’accepte ou non n’a pas d’importance…

— Pour elle si ! Parce que si vous ne faites pas ce qu’on vous dit, je lui loge une balle dans le corps. Là où ça fait mal mais ne rétame pas. Dans le ventre par exemple ?… Si vous avez envie de l’entendre gueuler pendant des heures et des heures…

Il n’y avait pas à se tromper sur la détermination du sbire. Il était de ceux qui aiment voir souffrir les autres… Le cœur au bord des lèvres Aldo capitula :

— Que faut-il écrire ?





— On va vous le dire.

Ramené dans sa prison, on lui tendit un papier où il put lire : « Ne vous inquiétez pas. Nous avons vraiment besoin d’aide et je fais un saut à New York pour en chercher. Je reviendrai très vite. A. »

Sans émettre de protestations qui auraient été inutiles, il transcrivit le court texte sur le bloc puis traça sur une enveloppe le nom et l’adresse momentanée d’Adalbert, mit le papier dans l’enveloppe, referma et remit le tout à son geôlier mais celui-ci n’en avait pas encore fini avec ses exigences :

— Maintenant déshabillez-vous !

— Que je…

— Oui et plus vite que ça ! Vous mettrez ça à la place.

« Ça » c’était un bleu de mécanicien qui par chance était propre. Il n’était pas difficile de deviner pourquoi on lui demandait ses vêtements : quelqu’un les revêtirait et coifferait son chapeau resté dans la camio

— Vous devriez peut-être do

— Vous inquiétez pas, on vous rendra vos frusques quand on vous fera passer à l’état de cadavre.

— Ah tant mieux ! Nous autres Morosini avons toujours eu pour habitude de soigner notre apparence.

— Oh ça va ! Fermez-la ! Tâchez de dormir, tiens ! C’est terminé pour aujourd’hui ! Demain on vous apportera à manger.

— Seulement demain ? Votre hôtel n’est vraiment pas à recommander !

— Le pain est frais, l’eau aussi et une diète ne vous fera pas de mal.

Resté seul en compagnie de la lanterne qu’on lui avait laissée, à son soulagement, Aldo alla s’étendre sur son matelas de paille après s’être enveloppé dans la couverture qu’il aurait souhaitée plus épaisse. Depuis son retour de la guerre il était sensible au froid et à l’humidité. Ce caveau était relativement sec mais il y régnait une fraîcheur dont son « bleu » était insuffisant à le protéger. Avec ce morceau de laine usagée cela allait mieux et, roulé en boule sur lui-même il s’efforça de réfléchir en privilégiant autant que possible les pensées positives. Ce qui n’était pas facile, les mesures de l’e

Médiocrement réchauffé, il mangea son pain, but de l’eau, alla examiner attentivement le système de fermeture de sa grille, une énorme serrure contre laquelle il ne pouvait rien : avec ce qu’on lui avait pris, il y avait son portefeuille, son mouchoir, son couteau suisse et son étui à cigarettes. Au fond c’était ce dernier qu’il regrettait le plus non parce qu’il était en or frappé à ses armes et que sans doute il ne le reverrait jamais mais à cause des petits rouleaux de tabac fin qui, dans les instants de crise, s’ils lui jaunissaient les doigts, savaient aussi l’apaiser et l’aider à penser. Au bout d’un moment n’ayant rien de mieux à faire, il choisit de s’endormir. C’était la seule chose intelligente puisque au moins elle préserverait ses forces…

Il dormit même si profondément que son geôlier dut le secouer pour le réveiller :

— Buvez ! grogna celui-ci en lui tendant un bol de thé.

Aldo n’aimait ni le thé ni cette manie anglaise implantée aux U. S. A. qui consistait à vous en faire avaler quasiment de force l’œil à peine ouvert, mais c’était chaud, sucré et tout compte fait réconfortant. Après quoi on lui remit les menottes et on l’emmena, sans lui bander les yeux. Il en fut satisfait parce que cela lui permit de découvrir l’ampleur du souterrain qui devait s’étendre en long et en large sur une vaste superficie. Tous les dix mètres environ il y avait des intersections, des pièces obscures dans lesquelles s’entassaient des caisses, des to

On marcha ainsi pendant plusieurs minutes jusqu’à ce que l’on parvie