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— Tu n’as pas entièrement tort. Allons voir Hilary ! J’avoue que ça m’amusera.

— Désolé j’y vais seul. Brownie a insisté sur ce point. Elle ne veut voir que moi et je t’en demande pardon au cas où cela déplairait à tes souvenirs. Peut-être craint-elle de retomber sous ton charme fatal ?

— Ou elle a peur de constater que je l’ai oubliée ! Les femmes n’aiment pas…

— Comme l’entretien sera court, elle doit plutôt penser qu’on se fait moins remarquer à deux qu’à trois. Mais au fait, l’as-tu vraiment oubliée ?

— En vertu du vieil adage qu’un clou chasse l’autre ? C’est oui. Ce mariage désespérait tellement Théobald.

— Penses-tu qu’un autre l’aurait moins touché ?

— Il n’a jamais été question de mariage entre Alice et moi, sinon sur le plan mystique. Elle est toujours en puissance de mari… et je l’aurais quittée. Sur le plan sentimental, elle ne sait pas ce qu’elle veut.

— Elle avait pourtant l’air de tenir à toi ?

— Oui mais elle tenait encore à Obolensky, son mari russe, quand un nouveau perso

— Hugo von Hofma

— Non, Raimund, son fils ! Qui a l’art de se servir des œuvres paternelles. Les derniers temps Alice en déclamait à longueur de journée. Seulement moi je continuais à lui être utile à cause de l’Égypte.

Aldo qui s’était assis sur son lit depuis un moment et avait offert à son ami une place auprès de lui, passa autour de ses épaules un bras fraternel :

— Tâche de l’oublier celle-là aussi et dis-toi que tu n’as pas fini de rencontrer de jolies femmes qui te mèneront par le bout du nez !…

— Possible !… Mais, à propos de jolies femmes, qu’est-ce qu’il y a au juste entre Pauline et toi ?

Aldo bénit la semi-obscurité de sa chambre éclairée seulement par une lampe à laquelle tous deux tournaient le dos : il se sentit rougir jusqu’aux oreilles.

— Que veux-tu qu’il y ait ? Nous sommes amis…





Confesser à Adalbert, qui avait toujours voué à Lisa une tendre admiration, son gros péché du matin eût été la dernière sottise à faire. Il co

— Amis ? Elle est folle de toi ! En l’ho

Et de rire ! Aldo réussit à y faire écho bien que le sien fût un peu plus jaune. Par chance Adalbert ne prolongea pas la séance. Il lui souhaita une bo

Le lendemain à trois heures moins cinq il était au rendez-vous. Il s’y était rendu à pied. Le temps était ensoleillé mais moins chaud que les deux derniers jours. Idéal pour une promenade et cela avait l’avantage de lui permettre de réfléchir beaucoup mieux que sur un vélo où il faut surveiller son équilibre.

Il avait déjà visité la Touro, synagogue la plus ancie

Elle s’arrêta devant la synagogue sans couper son moteur, les portières arrière s’ouvrirent ; deux hommes en jaillirent qui s’emparèrent d’Aldo avec une telle rapidité qu’il n’eut pas le temps de pousser un cri. On le fourra dans le véhicule où un troisième homme s’en saisit après l’avoir envoyé au pays des rêves d’un maître coup de poing. Les ravisseurs remontèrent et la camio

Aldo ne fut pas longtemps sans co

Il n’avait guère d’illusions sur ses ravisseurs : ils ne pouvaient appartenir qu’à Ricci. Pourtant la carotte qui l’avait amené là était signée Hilary et il imaginait mal la jeune femme faisant confidence de son passé ténébreux à un « fiancé » qu’elle entendait plumer selon ses propres règles.

Ignorant combien de temps il était resté sans co

Son voyage à dos d’homme dura un petit moment. On grimpa une pente difficile puis il y eut un bruit de clefs, des grincements de ferraille enfin on le largua sur ce qui lui parut être une paillasse où, à sa surprise, on le débarrassa de son bandeau, de son bâillon, de ses menottes et de la corde qui lui liait les jambes. Il vit alors qu’il se trouvait dans une cave vaste et fermée par une grille aux barreaux épais. Posée à même le sol avec un paquet de chandelles une lanterne éclairait l’endroit. Trois hommes le regardaient. Trois hommes dont aucun n’avait ouvert la bouche durant son transport et qui continuaient à garder le silence. Persuadé qu’il n’en obtiendrait aucune réponse, il n’essaya même pas de leur parler. D’ailleurs, l’un après l’autre ils s’en allèrent et le dernier referma derrière lui la lourde grille.

Ses ravisseurs ayant eu la bonté de lui laisser son fanal, il put voir qu’en fait, il devait s’agir d’une vieille prison où l’on enfermait jadis les esclaves. Les barreaux solides mais vieux et rouillés dataient peut-être du XVIIe ou XVIIIe siècle. Il n’y avait pas d’ouverture mais l’aération était assurée par la galerie d’accès. Outre la paillasse sur laquelle il était assis et la lanterne, il y avait un broc d’eau sur lequel était posé un gros morceau de pain, un seau d’aisances et une couverture. En résumé pas de quoi effrayer Morosini qui avait co