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— Ça me paraît jouable…
Ils en étaient à ce stade de leurs cogitations quand un bruit interrompit leurs chuchotements : celui d’une fenêtre récalcitrante que l’on ouvre. D’un seul mouvement ils se glissèrent le long de la maison, et ce fut en tournant le coin qu’ils distinguèrent une silhouette noire courant en direction de l’atelier. N’hésitant plus ils se mirent à sa poursuite mais arrivèrent juste à temps pour la voir sauter le mur après avoir escaladé le toit avec une incroyable agilité. Berthier, sportif et bien entraîné, s’élança à la suite mais quand il atteignit le faîte du mur il ne vit plus que le feu arrière rouge d’une voiture qui fonçait dans la nuit…
Lâchant une furieuse invocation au souvenir du général Cambro
— J’ai entendu démarrer une bagnole, dit Ledru.
— C’était la sie
— … et que ce n’était pas Vidal… machin qui était au volant puisqu’on on a eu le temps de voir sa tête à ce type…
— Juste ! Mais rien ne dit que l’égyptologue n’était pas à l’intérieur, attendant l’autre ? Elle a démarré étrangement vite cette charrette !
— J’y crois pas ! Tu sais bien avec qui Vidal fait équipe depuis des a
— Oui, mais Morosini est parti pour Zurich hier soir et il ne doit pas être le seul copain de l’archéologue. Quoi qu’il en soit, assez discuté ! Essayons de voir s’il n’y a pas encore une babiole à grappiller ! Et d’abord, si on peut rouvrir le machin du salon…
On n’eut guère de peine à repérer le morceau de plinthe mobile et, à leur surprise, moins encore à l’ouvrir : il suffisait de tirer vers soi. La plaque de bois fonctio
À première vue elle était vide mais on ne voyait rien de ses profondeurs et Berthier se mit à plat ventre pour y glisser non seulement sa main mais aussi un bras qu’elle avala presque en entier.
— Je sens quelque chose ! dit-il.
La seconde suivante, il ramenait à la lumière une feuille de papier jauni semblable à celles que lisait l’inco
Le texte s’arrêtait là.
— Qu’est-ce que ça veut dire ? demanda Ledru
— Qu’une page s’est échappée de la liasse que tenait notre ami… et qu’il risque de venir la rechercher…
— Oui, mais quand ? On va pas l’attendre ? Outre qu’une planque est aussi fatigante que peu rémunératrice, nous avons autre chose à faire, toi et moi.
— Oui, mais l’histoire devient passio
Tout en parlant, Berthier se dirigeait vers la cuisine au fond de laquelle il avait remarqué une resserre où l’on conservait aussi bien des bocaux de conserves aux contenus variés et des confitures que des outils de première urgence dans une maison comme un marteau, un tournevis, des tenailles et des clous de diverses tailles. Il choisit les plus longs, un marteau et revint au salon où Ledru à quatre pattes achevait d’explorer le mur. Il n’y avait vraiment plus rien. Le morceau de plinthe fut remis en place et cette fois, le journaliste le fixa par une dizaine de longues pointes qui rendaient l’ouverture impossible mais révélerait que quelqu’un d’autre l’avait découverte. Cela fait, les deux hommes s’installèrent le plus confortablement possible pour finir la nuit. Elle s’acheva sans ramener le visiteur inco
— On fait quoi maintenant ? émit Ledru avec un plaisir visible.
— Du café ! Puis je vais faire un saut au Trianon Palace voir si Morosini est revenu. S’il n’y est pas, je verrai Vidal-Pellicorne. Quelque chose me dit que l’affaire de la voiture semblable à la sie
Le terme était faible : elle le fit bondir et se précipiter dans l’escalier en pantoufles et robe de chambre sans se do
Naturellement, il l’examina sur toutes les coutures pour arriver à la conclusion que rien, absolument rien n’indiquait une quelconque escapade nocturne : le kilométrage non plus n’avait pas bougé… Rassuré sur ce point, Adalbert remonta dans sa chambre, commandant au passage un copieux petit déjeuner pour lui-même et le journaliste et il prit enfin co
Il possédait une trop grande habitude des vieux papiers pour ne pas situer celui-là dans le temps :
— Une bo
— C’est pourtant assez clair : il est question d’une cassette contenant on ne sait quoi, subtilisée par un certain Léonard Autié qui a dû être un ancêtre de Mlle Caroline…
— Vous avez sûrement raison…
Sans cesser de répondre au journaliste, Adalbert réfléchissait à toute vitesse. Une idée lui venait mais c’était avec Aldo qu’il entendait en parler. Pour l’instant il fallait aviser :
— Vous me le laissez ? fit-il en agitant le papier au bout de ses doigts. J’en parlerai à Morosini dès qu’il sera là. Et, au sujet de votre visiteur de cette nuit, le mieux est d’en toucher un mot au commissaire afin qu’il fasse surveiller la maison. Si l’individu revient il sera pris et obligé de do
— Oui, mais c’est notre histoire à Ledru et à moi. On aimerait la garder pour nous ! Quant à la police elle poserait trop de questions gênantes.
— Faites à votre guise ! N’importe comment, Morosini saura vous en remercier…
— Je ne suis inquiet pour ça ! Merci pour le déjeuner !…
Resté seul, Adalbert relut plus attentivement l’étrange feuillet. Il sentait qu’il tenait dans ses mains un point capital et il cherchait comment l’utiliser. Après deux ou trois tours dans sa chambre, il appela Marie-Angéline sur le téléphone intérieur et il lui demanda si elle co
— Vous voulez que je vous y emmène ? proposa-t-elle aussitôt.
— Non. Nous nous sommes déjà rencontrés. Il s’agit d’une visite… professio
La note allègre qui réso