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— Ne faites pas cette tête, Marie-Angéline, la rassura Adalbert. Je vous dirai de quoi il retourne en même temps qu’à Aldo quand il rentrera !

— Oh, mais je ne fais pas la tête ! Quelle idée !

« Ben voyons ! » pensa Adalbert en raccrochant avant de procéder en hâte à sa toilette puis de se ruer hors de l’hôtel pour rejoindre au pas de charge la jolie place octogonale au centre de laquelle régnaient un jardin et une grande statue en bronze de Hoche.

Après avoir so

— Ah, c’est vous ? marmotta l’homme. Eh bien, entrez puisque vous y tenez tellement !

Et il tourna le dos à son visiteur après avoir tout refermé soigneusement – y compris une chaîne épaisse dont le bruit avait déjà frappé les oreilles de celui-ci, qui à mesure que l’on marchait vers la lumière du jour éclairant une pièce à main droite –, put constater que son hôte était en négligé du matin : pantalon gris informe et tricot gris fatigué surmontés, en dépit de la douceur de cette matinée, d’un châle à franges noir comme en portaient les chaisières d’église. Une paire de savates qui avaient été dans un temps indéterminé des charentaises à carreaux complétaient l’ensemble. Le tout dégageant une exquise odeur de tabac froid…

— Croyez que je suis désolé de m’imposer de la sorte, professeur, plaida Adalbert, mais vous savez comme nous sommes, nous autres hommes de science. Quand un problème, même mineur en apparence, se présente à nous, il n’y a plus de cesse de le résoudre. Et c’est mon cas.

Durant ce petit discours, on l’introduisit dans le cabinet de travail du maître : un incroyable capharnaüm aux rayo

— De quoi s’agit-il ? Veuillez faire court : vous m’interrompez dans une étude des plus absorbantes…

— Soyez persuadé que j’en suis vraiment désolé mais il y a un point d’histoire qu’il me faut éclaircir et pour lequel vous me semblez incontournable étant do

Ponant-Saint-Germain se mit à renifler si bruyamment que son visiteur crut qu’il allait cracher. Ce qu’il fit d’ailleurs :

— Ce redoutable imbécile de Léonard ? Et c’est pour ça que vous me dérangez ?

— Ah ! C’est ainsi que vous le voyez ? fit Adalbert. Moi qui m’attendais à vous entendre chanter sa fidélité, son dévouement…

— Son dévouement ? À ce voleur ?

— Ce voleur, à présent ?



— Et pire encore !

— Voyons, voyons ! Nous parlons bien de la même perso

Le professeur se mit à tousser, se racla la gorge, prit une boule de gomme qu’il mâcha furieusement avant d’allumer un affreux cigare qui empestait. Et ce fut au tour d’Adalbert de tousser. L’autre cependant reprenait le fil de la conversation :

— C’est le même, sauf, mon cher monsieur, que vous n’y êtes pas du tout ! Ce n’est pas la Reine qui les lui a confiés – et encore pas tous heureusement ! – c’est le duc de Choiseul ! Je raconte : le 20 juin 1791 vers une heure de l’après-midi et avant de passer à table, la Reine fit appeler Léonard qui, à cette époque logeait aux Tuileries. Elle lui a remis une lettre à porter de toute urgence à M. de Choiseul, rue d’Artois, mais à lui seul. Au cas où il n’y serait pas, il devait le chercher chez Mme de Grammont. Mais il y était. La lettre remise, le duc la lut et en montra, au coiffeur, les dernières lignes qui lui recommandaient d’exécuter fidèlement les ordres qui lui seraient do

Après une nouvelle quinte de toux, le narrateur avala d’un seul coup le contenu de sa tisanière et se lança derechef dans son récit :

– Mais voilà qu’à Pont-de-Somme-Vesle, un incident se produit : les paysans se sont émus de la présence des hussards et s’attroupent en parlant de réquisition forcée. Choiseul fait de son mieux pour les apaiser, persuadé qu’il est de voir apparaître bientôt la berline royale. Mais celle-ci a déjà trois heures de retard. Il faut donc prévenir les autres troupes disposées sur la route de Paris à Montmédy que la voiture est en retard et qu’elles pre