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— Aide-moi, voyons !...

— Non !... Si vous voulez me prendre prenez-moi, mais ne comptez pas sur moi pour vous y aider !

Il recula comme si elle l'avait giflé et elle vit les veines de ses tempes se gonfler sous une nouvelle poussée de colère.

— Tu ne veux pas être à moi ? Tu refuses, toi, ma maîtresse. ?

— Je ne suis plus votre maîtresse. Souvenez-vous, Philippe ! A Lille je vous ai bien dit qu'il s'agissait d'un adieu... définitif ! Je n'ai pas l'habitude des adieux successifs.

— Alors il ne fallait pas rester dans mes États, il fallait rentrer chez toi comme tu l'avais a

C'était bien de lui, à cette minute dramatique, de se préoccuper de ce détail bien masculin.

— Croyez-vous que cela ait beaucoup d'importance ?

— Cela en a pour moi. Après tout, en te do

?...

Sans le moindre respect, elle haussa les épaules.

Pour le prince le plus intelligent de la chrétienté, vous dites des pauvretés, monseigneur ! Et je croyais que vous me co

Vous avez été mon premier amant, Philippe... et jamais femme n'a eu amant plus merveilleux que vous. Cette nuit-là vous m'avez sans le savoir rendue à moi-même, à la vie dont je ne voulais plus... Ne me le reprochez pas, ce serait cruel.

Il revint vers elle, cherchant à l'attirer de nouveau à lui.

— Alors... pourquoi refuses-tu à présent ? Regarde ce lit couvert de fourrures, regarde cette chambre chaude, la belle lumière du feu.

Souviens-toi comme nous avons été heureux, à Lille, souviens-toi de notre joie, de nos caresses... j'en ai tant à te do

— L'apaisement ? L'oubli ? L'oubli de quoi ? De ce que vous avez fait aujourd'hui ?

— Ce que j'ai fait ? Je t'ai sauvée il me semble ?...

— Oui, vous m'avez sauvée... par-dessus le marché ! Ceux qui m'ont vraiment sauvée ce n'est pas vous : c'est Saint-Rémy, c'est le prieur des Augustins, c'est dame Béatrice, la Grande Dame du Béguinage qui m'a soignée. Quant à ce que vous avez fait, je vais vous le dire : au mépris de la parole do

— C'est à moi que tu do

Oui... et en dépit de leurs torts qui sont grands et nombreux ! Vous voyez que je suis juste. Je vous do

Le silence qui s'établit quand elle se tut lui parut énorme, écrasant.

Le Duc s'était détourné d'elle et, planté devant la cheminée, il regardait les flammes avec des yeux assombris... des yeux d'où, à nouveau, Catherine vit couler des larmes. Ce n'était plus le déluge de tout à l'heure. C'était une lente glissade silencieuse le long des joues pâles, creusées par la fatigue et ce chagrin qui ne se montrait pas réussit à éveiller sa pitié.



— Pardo

Il secoua ses épaules comme pour les décharger d'un fardeau puis, toujours sans la regarder :

— Tu ne m'aimes plus... fit-il douloureusement.

— Vous non plus, monseigneur, en dépit de ce que vous pouvez en penser, en dépit de ces chambres que vous avez refaites à l'image de la mie

plus maintenant et c'est très bien comme cela. Au fond, monseigneur, il n'y a guère que ses enfants que l'on peut arriver à aimer de cet amour total... À présent, je vous demande la permission de me retirer.

Je voudrais retrouver mon écuyer et mon page, savoir s'ils sont arrivés ici, comme je l'espère, avec Saint-Rémy et puis... prendre un peu de repos avant de continuer ma route !

— Vous voulez partir déjà ?...

Oui, cela vaut mieux. Il est inutile que l'on me sache auprès de vous...

et puis le chemin est long qui mène à mes montagnes.

Il eut un soupir qui parut venir des extrêmes profondeurs de sa poitrine.

— Eh bien partez, puisque rien ne peut vous retenir ! Je vais do

Il s'était retourné et à présent il la regardait s'avancer vers lui, se courber, s'agenouiller.

— Adieu, monseigneur...

Il eut un geste de protestation.

— Pourquoi, adieu ? France et Bourgogne sont en paix... Pourquoi devrais-je être condamné à ne plus vous revoir ? Quoi que vous en pensiez... j'en serai toujours infiniment heureux !...

— Alors... à s'il plaît à Dieu !...

Elle baisa la main qui pendait le long du corps du prince puis, se relevant, quitta la chambre sans se retourner, refusant même d'entendre le soupir qui saluait sa sortie. Il fallait que cette page-là soit définitivement tournée.

Bérenger chantait. La voix de l'adolescent avait perdu la fraîcheur fragile de l'enfance mais, encore un peu enrouée par la mue finissante, trouvait déjà des sonorités chaudes qui vibraient agréablement quand il était joyeux comme en ce moment.

Quan vey la lauzeta mover De joy sas alas contra7 rai, Que s'oblida e's laissa cazer Per la doussor qu'ai cor li vay Aï! tan grans enveya m'en ve De cui qu'en vey a jauzion Meravilhas

ay, quar desse La cor de dezirier no 'm fan 1.

1 Quand je vois l'alouette mouvoir de joie ses ailes à contrejour, qui s'oublie et se laisse choir pour la douceur qu'au cœur lui va hélas, je sens monter l'envie pour ceux que je vois heureux. C'est merveille qu'à l'instant le cœur de désir ne me fonde...

La langue d'oc sonore et musicale et surtout le ton de Bérenger prêtaient une gaieté à la célèbre chanson de Bernard de Ventadour dont le texte était plutôt mélancolique mais le page aimait cette chanson et il la lançai ^vigoureusement à tous les échos de ses montagnes natales.

Le long voyage s'achevait. On avait mis un grand mois à revenir des plaines de Flandre pour éviter le nord de Paris où les troupes du co