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Mais que la dernière lieue de chemin était donc longue à parcourir !

Depuis la Croix de Thérondels, l'ancie

À l'idée de ce qui l'attendait à Montsalvy, le cœur de Catherine battait plus vite, à la fois d'espérance et de crainte. Espérance du foyer retrouvé, des rires de ses petits, de la chaude embrassade de Sara, de l'accueil des petites gens qui l'aimaient bien. Crainte de ce que seraient le premier mot, le premier geste d'Arnaud. Allait-il comme il l'avait juré la chasser loin de lui, la rejeter au hasard du chemin et des aventures sans fin ? Ou bien la douce et ferme influence de l'abbé Bernard lui aurait-elle enfin ouvert les yeux, fait comprendre que son épouse ne méritait pas le mal qu'il lui avait fait ? Mais peut-être ne serait-il même pas au logis ? Les derniers jours de son voyage avaient en effet appris à la jeune femme bien des choses inattendues concernant les événements de France.

Ainsi l'avant-veille, en arrivant à Aurillac pour y faire étape à la maison des hôtes de l'abbaye Saint- Géraud, les voyageurs avaient eu la surprise de trouver la ville en fête. Les consuls avaient ordo

En effet, revenant du long périple à travers la France qui l'avait amené jusqu'en Languedoc avec le dauphin Louis, Charles VII avait appris que le Castillan, profitant de son absence et toujours aussi sûr de lui, avait osé pénétrer en Berry et menacer la Touraine, la Touraine où résidaient la reine Marie et la dauphine Marguerite d'Écosse. On avait vu sa ba

Les ravages et les incendies qu'il déchaînait sur son passage avaient jeté l'alarme dans les résidences royales et les deux princesses avaient, par deux fois, écrit au Castillan pour lui demander de s'éloigner. Ce dont, naturellement, il n'avait rien fait. Il avait en effet la partie belle : le co

Le Roi alors, et pour la première fois de sa vie peut-être (mais ce ne serait pas la dernière !), était entré dans une grande colère. Il avait ordo

Or comme ses fourriers arrivaient au château d'Hérisson, non loin de la ville de Montluçon, en terre bourbo

Puisque le Roi s'affirmait enfin comme chef de guerre, puisqu'il avait enfin pris la décision de mettre la main à la pâte et de poursuivre en perso

A vrai dire, l'idée de retrouver Montsalvy sans son maître et livré à l'intelligente direction de l'abbé Bernard, coseigneur de la ville, lui souriait assez. Cela lui laisserait le temps de causer avec l'abbé, d'entendre ce que les gens de Montsalvy lui diraient touchant le comportement d'Arnaud et de préparer sa propre position pour le jour où il reviendrait. Et ce serait,



somme toute, bien agréable de retrouver le calme de sa maison sans avoir à soutenir, après une si longue route, une joute oratoire violente telle qu'Arnaud savait si bien lui en imposer. Rien qu'une bo

Bérenger chantait toujours en tête du petit cortège, laissant la bride sur le cou de son cheval qui suivait docilement le chemin. Mais soudain il s'arrêta et se dressant sur ses étriers désigna un point haut devant lui :

— Regardez, dame Catherine, voilà le grand chêne du Puy de l'Arbre ! Nous arrivons.

Le cœur de la jeune femme manqua un battement. Le page avait raison : encore quelques pas dans ce bois de châtaigniers et, après un large tournant, on pourrait apercevoir les tours, pas très élégantes mais solides, de Montsalvy, ses murailles de lave hérissées de douves de to

— Vous verrez, Gauthier, dit Catherine à son écuyer qui ouvrait sur ce pays si neuf pour lui des yeux passio

1 Clé du Rouergue, Montsalvy était une ville de passage où l'on payait.

amoindri... sans compter que certaines de nos filles sont bien jolies...

On venait de tourner la corne du bois quand un filet de musique nasillarde et mélancolique vint jusqu'à eux et fit tressaillir de joie Bérenger.

— Vous entendez, dame Catherine ? On nous joue un petit air de cabrette pour notre retour...

Et, incapable de maîtriser son impatience, il piqua son cheval qui partit d'un élan. Catherine le suivit, entraînant Gauthier, mais le tournant franchi trouva son page arrêté auprès d'un petit bonhomme en sarrau brun, bossu et contrefait, que cependant il embrassait avec ardeur.

— Regardez, dame Catherine ! s'écria-t-il en apercevant sa maîtresse, c'est notre i

mais qu'est-ce que tu as ?

Lâchant l'i