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Avec sa noblesse et sa beauté, Madame Honesta avait apporté dans la maison de Roderigo un orgueil si démesuré, que Lucifer n'en eut jamais un pareil. Roderigo, qui pouvait comparer l'un et l'autre, regardait celui de sa femme comme infiniment supérieur; mais il devint plus grand encore lorsqu'elle s'aperçut de l'amour que son mari ressentait pour elle; croyant en être de tout point l'absolue maîtresse, elle lui do

Bientôt après, pour conserver la paix du ménage, il fallut envoyer un des frères de sa femme dans le Levant, avec des marchandises, ouvrir à l'autre, dans Florence, une boutique de batteur d'or: opérations dans lesquelles il vit passer la majeure partie de sa fortune.

Ce n'est pas tout: lorsque venait le carnaval ou la Saint-Jean, époque où toute la ville se met en fête, et où les citoyens nobles et riches se font réciproquement les ho

Au milieu de cette vie tumultueuse et agitée, Roderigo, grâce à ses prodigalités désordo

Roderigo, de son côté, ne voyant aucun remède à son mal, et sachant à quoi les lois de l'enfer le contraignaient, pensa à fuir à tout prix; un beau matin il monta donc à cheval et sortit par la porte de Prato, voisine de sa demeure. On ne se fut pas plutôt aperçu de sa fuite, que le bruit s'en répandit parmi ses créanciers, qui s'adressèrent soudain aux magistrats et qui, non seulement mirent les huissiers aux trousses du fugitif, mais le poursuivirent eux-mêmes en tumulte.

Roderigo, quand on apprit sa fuite, était à peine à un mille de la ville; de sorte que se voyant dans un mauvais pas, il prit le parti, pour fuir plus secrètement, de quitter le grand chemin, et de chercher fortune à travers champs: mais les nombreux fossés dont le pays est coupé retardaient infiniment sa marche. Voyant alors qu'il lui était impossible d'aller à cheval, il se mit à se sauver à pied, laissant sa monture sur la route; et après avoir longtemps marché à travers les vignes et les roseaux qui couvrent la contrée, il arriva près de Peretola, à la maison de Giov. Matteo del Bricca, l'un des laboureurs de Giova

À peine Roderigo avait-il fini de se cacher, que ceux qui le poursuivaient arrivèrent; mais quelques menaces qu'ils fissent à Giov. Matteo, ils ne purent arracher de lui l'aveu qu'il l'eût aperçu. Ils poussèrent donc plus loin, et après avoir cherché vainement toute la journée et le lendemain, ils s'en revinrent à Florence accablés de fatigue.

Cependant tout bruit ayant cessé, Giov. Matteo tira Roderigo de sa cachette, et le somma de tenir sa parole. «Frère, lui dit ce dernier, tu m'as rendu un bien grand service, et je veux à tout prix t'en témoigner ma reco

Quelques jours après le bruit se répandit dans Florence qu'une des filles de Messer Ambrogio Amadei, mariée à Buonajuto Tchalducci, était possédée du démon. Les parents ne négligèrent aucun des remèdes dont on use en pareil cas; ils mirent sur sa tête le chef de san Zanobi et le manteau de san Giova