Добавить в цитаты Настройки чтения

Страница 16 из 46



Le poète avait cru entendre chanter son propre coeur, chanter avec une voix divine comme en ont parfois des femmes. On eût dit que tout vibrait dans ce violon, les cordes, la chanterelle, la caisse, pour arriver à une plus grande intensité d'expression. Bien que le jeu du virtuose fût d'une science extrême, l'exécution semblait n'être qu'un enfantillage: à peine voyait-on parfois l'archet effleurer les cordes; c'était à do

«Combien ce serait folie à l'archet et au violon de s'enorgueillir de leurs mérites! Et cependant nous l'avons cette folie, nous autres poètes, artistes, inventeurs ou savants. Nous chantons nos louanges, nous sommes fiers de nos oeuvres, et nous oublions que nous sommes des instruments dont joue le Créateur. Ho

Sur ce thème, le poète développa une parabole, qu'il intitula l'Ouvrier et les instruments.

– À bon entendeur, salut! mon cher, dit la plume à l'encrier, après le départ du maître. Vous avez bien compris ce que j'ai écrit et ce qu'il vient de relire tout haut?

– Naturellement, puisque c'est chez moi que vous êtes venue le chercher, la belle. Je vous conseille de faire votre profit de la leçon, car vous ne péchez pas, d'ordinaire, par excès de modestie. Mais vous n'avez pas même senti qu'on s'amusait à vos dépens!

– Vieille cruche! répliqua la plume.

– Vieux balai! riposta l'encrier.

Et chacun d'eux resta convaincu d'avoir réduit son adversaire au silence par des raisons écrasantes. Avec une conviction semblable, on a la conscience tranquille et l'on dort bien; aussi s'endormirent-ils tous deux du sommeil du juste.

Cependant, le poète ne dormait pas, lui; les idées se pressaient dans sa tête comme les notes sous l'archet du violoniste, tantôt fraîches et cristallines comme les perles égrenées par les cascades, tantôt impétueuses comme les rafales de la tempête dans la forêt. Il vibrait tout entier sous la main du Maître Suprême. Ho

La princesse au petit pois

Il était une fois un prince qui voulait épouser une princesse, mais une vraie princesse. Il fit le tour de la terre pour en trouver une mais il y avait toujours quelque chose qui clochait; des princesses, il n'en manquait pas, mais étaient-elles de vraies princesses? C'était difficile à apprécier, toujours une chose ou l'autre ne lui semblait pas parfaite.

Il rentra chez lui tout triste, il aurait tant voulu avoir une véritable princesse. Un soir par un temps affreux, éclairs et to

Elle alla dans la chambre à coucher, retira toute la literie et mit un petit pois au fond du lit; elle prit ensuite vingt matelas qu'elle empila sur le petit pois et, par-dessus, elle mit encore vingt édredons en plumes d'eider. C'est là-dessus que la princesse devait coucher cette nuit-là.

Au matin, on lui demanda comment elle avait dormi.-Affreusement mal, répondit-elle, je n'ai presque pas fermé l'oeil de la nuit. Dieu sait ce qu'il y avait dans ce lit. J'étais couché sur quelque chose de si dur que j'en ai des bleus et des noirs sur tout le corps! C'est terrible!

Alors ils reco

Le prince la prit donc pour femme, sûr maintenant d'avoir une vraie princesse et le petit pois fut exposé dans le cabinet des trésors d'art, où on peut encore le voir si perso

Il y avait une fois un prince pauvre. Son royaume était tout petit mais tout de même assez grand pour s'y marier et justement il avait le plus grand désir de se marier.

Il y avait peut-être un peu de hardiesse à demander à la fille de l'empereur voisin: «Veux-tu de moi?» Il l'osa cependant car son nom était honorablement co

Sur la tombe du père du prince poussait un rosier, un rosier miraculeux. Il ne do

L'empereur les fit apporter devant lui dans le grand salon où la princesse jouait «à la visite» avec ses dames d'ho



– Si seulement c'était un petit minet, dit-elle. Mais c'est la merveilleuse rose qui parut.

– Comment elle est joliment faite! s'écrièrent toutes les dames d'ho

– Elle est plus jolie, surenchérit l'empereur, elle est la beauté même.

Cependant la princesse la toucha du doigt et fut sur le point de pleurer.

– Oh! papa, cria-t-elle, quelle horreur, elle n'est pas artificielle, c'est une vraie!

– Fi donc! s'exclamèrent toutes ces dames, c'est une vraie!

– Avant de nous fâcher, regardons ce qu'il y a dans la deuxième boîte, opina l'empereur.

Alors le rossignol apparut et il se mit à chanter si divinement que tout d'abord on ne trouva pas de critique à lui faire.

– Superbe! charmant! s'écrièrent toutes les dames de la cour, car elles parlaient toutes français, l'une plus mal que l'autre du reste.

– Comme cet oiseau me rappelle la boîte à musique de notre défunte impératrice! dit un vieux gentilhomme. Mais oui, c'est tout à fait la même manière, la même diction musicale!

– Eh oui! dit l'empereur. Et il se mit à pleurer comme un enfant.

– Mais au moins j'espère que ce n'est pas un vrai, dit la princesse.

– Mais si, c'est un véritable oiseau, affirmèrent ceux qui l'avaient apporté.

– Ah! alors qu'il s'envole, commanda la princesse. Et elle ne voulut pour rien au monde recevoir le prince.

Mais lui ne se laissa pas décourager, il se barbouilla le visage de brun et de noir, enfonça sa casquette sur sa tête et alla frapper là-bas.

– Bonjour, empereur! dit-il, ne pourrais-je pas trouver du travail au château?

– Euh! il y en a tant qui demandent, répondit l'empereur, mais, écoutez… je cherche un valet pour garder les cochons car nous en avons beaucoup.

Et voilà le prince engagé comme porcher impérial. On lui do