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Sa femme, elle, était méchante. A

«J'ai une nouvelle, mon vieux. A

II les regarda successivement l'un et l'autre, parfaitement hébété. Je me réjouissais. Sa femme était déconcertée: elle avait toujours eu un faible pour mon père.

«Mes compliments, cria Webb enfin, d'une voix de stentor... Mais c'est une idée magnifique! Ma chère madame, vous vous chargez d'un voyou pareil, vous êtes sublime!... Garçon!... Nous devons fêter ça.»

A

«Elsa! Mon Dieu, c'est Elsa Mackenbourg, elle ne m'a pas vu. Raymond, tu as vu comme cette fille est devenue belle?...

– N'est-ce pas», dit mon père comme un heureux propriétaire.

Puis il se souvint et son visage changea.

A

«A

Je l'avais dit sur un ton confidentiel, c'est-à-dire assez haut pour que mon père l'entendît. Il se retourna aussitôt vivement et aperçut l'homme en question.

«Je n'aime pas ça, dit-il, et il prit la main d'A

– Qu'ils sont gentils! s'émut ironiquement Mme Webb. Charles, vous n'auriez pas dû les déranger, ces amoureux, il aurait suffi d'inviter la petite Cécile.

– La petite Cécile ne serait pas venue, répondis-je sans ménagements.

– Et pourquoi donc? Vous avez des amoureux parmi les pêcheurs?»

Elle m'avait vue une fois en conversation avec un receveur d'autobus sur un banc et me traitait depuis comme une déclassée, comme ce qu'elle appelait «une déclassée».

«Eh oui, dis-je avec effort pour paraître gaie.

– Et vous péchez beaucoup?»

Le comble était qu'elle se croyait drôle. Peu à peu, la colère me gagnait.

«Je ne suis pas spécialisée dans le maquereau, dis-je, mais je pêche.»

II y eut un silence. La voix d'A

«Raymond, voulez-vous demander une paille au garçon? C'est indispensable avec les oranges pressées.»

Charles Webb enchaîna rapidement sur les boissons rafraîchissantes. Mon père avait le fou rire, je le vis à sa manière de s'absorber dans son verre. A

Je bus beaucoup pendant le dîner. Il me fallait oublier d'A

Après avoir dîné, nous allâmes dans une boîte de Saint-Raphaël. Peu de temps après notre arrivée, Elsa et Cyril arrivèrent. Elsa s'arrêta sur le seuil de la porte, parla très fort à la dame du vestiaire et, suivie du pauvre Cyril, s'engagea dans la salle. Je pensai qu'elle se conduisait plus comme une grue que comme une amoureuse, mais elle était assez belle pour se le permettre.

«Qui est ce godelureau? demanda Charles Webb. Il est bien jeune.

– C'est l'amour, susurra sa femme. L'amour lui réussit...



– Pensez-vous! dit mon père avec violence. C'est une toquade, oui.»

Je regardai A

«Que je suis plus belle qu'Elsa? Vous trouvez?

– Sans aucun doute!

– C'est toujours agréable. Mais vous buvez trop, une fois de plus. Do

– C'est mon amant, dis-je gaiement.

– Vous êtes complètement ivre! Il est l'heure de rentrer, heureusement!»

Nous quittâmes les Webb avec soulagement. J'appelai Mme Webb «chère madame» avec componction. Mon père prit le volant, ma tête bascula sur l'épaule d'A

Je pensais que je la préférais aux Webb et à tous ces gens que nous voyions d'habitude. Qu'elle était mieux, plus digne, plus intelligente. Mon père parlait peu. Sans doute, revoyait-il l'arrivée d'Elsa.

«Elle dort? demanda-t-il à A

– Comme une petite fille. Elle s'est relativement bien tenue. Sauf l'allusion aux maquereaux, qui était un peu directe...»

Mon père se mit à rire. Il y eut un silence.

Puis j'entendis à nouveau la voix de mon père.

«A

– Ne me le dites pas si souvent, cela me fait peur...

– Do

Je faillis me redresser et protester: «Non, pas en conduisant sur une corniche.» Mais j'étais un peu ivre, le parfum d'A

le lendemain, je me réveillai parfaitement bien, à peine fatiguée, la nuque un peu endolorie par mes excès. Comme tous les matins, le soleil baignait mon lit; je repoussai mes draps, ôtai ma veste de pyjama et offris mon dos nu au soleil. La joue sur mon bras replié, je voyais au premier plan le gros grain du drap de toile et, plus loin, sur le carrelage, les hésitations d'une mouche. Le soleil était doux et chaud, il me semblait qu'il faisait affleurer mes os sous la peau, qu'il prenait un soin spécial à me réchauffer. Je décidai de passer la matinée ainsi, sans bouger.

La soirée de la veille se précisait peu à peu dans ma mémoire. Je me souvins d'avoir dit à A