Добавить в цитаты Настройки чтения

Страница 2 из 4



De mémoire d'homme, les voleurs et les brigands n'existaient pas dans le royaume de Primorskoié Tsarstvo. Les habitants ne verrouillaient pas leurs maisons et les hôtes étaient toujours bienvenus.

Le tsar avait une fille unique, il n'avait pas eu d'autres enfants. Quand elle était petite, on l'appelait Alionouchka, mais en grandissant, elle était devenue d'une si prodigieuse beauté qu'on l'avait appelée désormais Elena Prékrasnaia, qui signifie Elena la très belle. Tout aurait été le mieux du monde si Elena avait été une enfant docile. Mais [au grand malheur de son père], elle n'aimait ni la couture ni la cuisine, elle adorait en revanche prendre son cheval et galoper à travers champs, ou monter en bâteau et naviguer en mer. Et le plus gros souci d'Agaphon était qu'il n'y avait rien à faire pour la marier. Elle ne voulait do

II

Ivanouchka-L'imbecile et le cheval enchanté

Il était une fois au royaume de Primorskoié Tsarstvo un paysan. Il cultivait le blé et vendait ses récoltes au marché. Sans être riche, il n'avait jamais été pauvre non plus. Il avait trois fils, deux fils intelligents et illen'avait troisième, le plus jeune, simplement imbécile. C'est d'ailleurs comme cela qu'on l'appelait: Ivanouchka-L'imbécile. Cela arrangeait tout le monde de le voir ainsi parmi les idiots. Ses frères ne voulaient pas partager l'héritage avec lui, et à un imbécile, on peut très bien même ne rien do

Un beau jour, les deux aînés s'apprêtaient à aller au marché vendre du blé. Voilà qu'lvan vient les trouver pour leur demander:

– Emmenez-moi avec vous, j'ai envie de voir du monde, il paraît qu'il y aura des bouffons".

Les frères, à la réflexion, pensèrent que cela ne leur coûtait rien. Ils interdirent très sévèrement à leur cadet de parler aux clients, et voilà tout. Sa mère lui glissa un kopek dans la poche, que son petit puisse s'acheter des bonbons.

Arrivés au marché, les frères se mirent à vendre le blé. Ivan essaya de les aider, mais ils le disputèrent:

– Va-t-en de là, imbécile, tu vas nous gâcher nos ventes!

Alors Ivan partit faire un tour sur le marché. Il regarda les bouffons, rit aux éclats de leurs chansons et de leurs grimaces. Puis il flâna dans les allées et se retrouva sur la place où l'on vend les chevaux. Il s'approche et regarde de tous ses yeux. Les chevaux sont plus vifs et plus beaux l'un que l'autre. Ivan est en extase. Il admire leurs pattes l'une après l'autre et arrive au bout de la rangée. Il n'a déjà plus la moindre envie de rentrer quand soudain il aperçoit un jeune poulain. Allongé sur une maigre couche de foin, l'animal n'a même pas la force de soulever sa tête. Il est couvert de plaies et de croûtes. Ceux qui passent devant ne peuvent s'empêcher de lui do

– Pourquoi vous l'embêtez? Pourquoi vous lui parlez comme ça? – leur demande Ivan.

– A qui cela peut-il servir, un poulain dans cet état? – répondent les palefreniers, – rien qu'à la regarder, nos merveilles de chevaux vont être contaminés. Plus vite il crèvera, mieux ce sera.

– Et à qui est-il, ce pauvre animal?

– A perso

– Peut-être que moi je peux le prendre alors?

– Prends-le, – lui disent les palefreniers.

Ivanouchka prit le poulain malade avec soi. Il le lava avec de l'eau de source et, avec le kopek que sa mère lui avait do

Ses frères crièrent sur Ivan tant qu'ils purent en disant qu'il était mauvais. Au retour, ils ne laissèrent pas le poulain passer le portail de la maison. Ils prétendaient que le bétail au contact des croûtes allait être malade à son tour.



Ivan ne trouva pas d’autre solution que d'aller où ses yeux le portaient. Il choyait et câlinait son poulain. Il lui fit boire de l'eau de source et le fit paître dans les vertes prairies. Bientôt le poulain fit sa guérison, dès qu'il fût guéri, il se mit à grandir non pas de jour en jour, mais d'heure en heure. Au bout du sixième jour, le poulain souffreteux est devenu un magnifique coursier racé. Son poil soyeux poudré d'or étincèla et sa crinière légère flotte au vent. Ivanouchka baptisa son cheval Zlatibor.

Le matin du septième jour, Ivan entend soudain le cheval lui parler d'une voix humaine:

– Merci à toi de m'avoir ainsi sauvé la vie et de m'être venu en aide.

Ivan pétrifié en tomba à la renverse. Un cheval qui parle avec une voix d'homme, cela ne se pouvait!

Mais le cheval poursuit comme si de rien n'était:

– Je suis né au pays Enchanté. Je paissais avec ma mère dans les vastes prairies. Mais j'étais désobéissant, je voulais toujours galoper plus loin. Un jour, j'ai galopé si loin que je me suis retrouvé dans vos contrées, sans même m'en rendre compte. Et sans ta bonté, j'aurais sûrement péri. Il est temps maintenant que je rentre au pays enchanté.

Ivan se sentit très triste. Il aimait énormément Zlatibor.

– Où est-il, ton pays enchanté? – demanda-t-il. – N'est-il pas possible que je t'y accompagne, pour voir comment tu vis?

– Mon pays est partout autour de toi. Mais il est invisible. Et toi, tu ne peux pas entrer au pays enchanté. Nul homme ne pourra jamais trouver le chemin pour y aller. Mais ne sois pas triste. Sitôt que tu auras besoin de moi, tu n'auras qu'à t'avancer au milieu d'un pré et émettre le sifflement des chevaliers, puis m'appeler par mon nom, alors j'apparaîtrai au même instant.

Sur ces mots, il disparut.

Ivan avait bien du chagrin, mais que faire! Il rentra chez lui, et raconta les choses comme elles s'étaient passées. Mais perso

Les jours passaient, l'un après l'autre. Ivan s'e

– Que désire Ivan? – demande le cheval.

– Eh bien, répond Ivan, je veux juste galoper avec toi à travers champs.

– Mais, Ivanouchka, as-tu une selle qui puisse m'aller?

– Comment veux-tu que j'aie une selle! Mes frères ne me laissent pas approcher de l'écurie, – répondit Ivan.

Le cheval frappa la terre de son sabot et disparut. Mais une seconde plus tard il était déjà revenu.

Sa selle et sa bride étaient cousues d'or et ornées de pierres précieuses. Les yeux ne pouvaient se détacher de tant de beauté. Et par dessus la selle un somptueux vêtement avait été posé. Ivan ôta ses vieux vêtements, se lava à la rivière, revêtit l'habit que le cheval lui apportait et devint un superbe jeune homme. Il sauta en selle et Zlatibor s'élança gracieusement. Le cheval enchanté ne semblait pas courir, mais voler dans l'air. Les ravines étaient franchies d'un bond léger, et les bouleaux dépassés en un seul élan. Ivan n'avait pas eu le temps de reprendre son souffle que la capitale fut en vue. Ivan regarde à grands yeux et aperçoit dans un vaste pré une jeune fille chevauchant sur un beau coursier bai. Oh que cette apparition lui semble belle et le ravit! Sa beauté, il est vrai, a immédiatement conquis Ivan. Il vole vers elle et lui demande: