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Depuis longtemps d’ailleurs, ainsi qu’il convient chez les gens comme il faut et suffisamment riches pour avoir de la place dans leur appartement, M. et M me Léon Drapier faisaient chambre à part…

Sa lettre terminée, Léon Drapier parut s’éto

Il retourna à la cheminée, appuya plus longtemps encore sur le bouton.

Puis il alla entrouvrir la porte do

— Ah ça ! commença-t-il, mais c’est assommant ! La so

Par la porte qu’il venait d’entrouvrir et qui do

Soudain un bruit de pas précipités se perçut dans la galerie, et M me Drapier apparut :

— C’est toi qui so

— Eh oui, c’est moi ! J’ai besoin qu’on m’apporte mon veston d’intérieur…

M me Drapier s’apprêtait à rebrousser chemin.

— Je m’en vais le dire à Firmain ! fit-elle.

Puis, changeant d’avis, elle revint sur ses pas, pénétrant dans le bureau de son mari, fermant la porte derrière elle :

— Au fait, Léon, déclara-t-elle, j’avais oublié de te prévenir : nous avons un nouveau valet de chambre. Je l’ai définitivement arrêté ce matin, après avoir vu ses certificats : ils sont excellents. Ce garçon est resté près de trois ans chez le consul du Mexique qui ne s’en est séparé que parce qu’il retournait dans son pays…

« Il a été aussi chez une baro

— Je ne dis pas le contraire, fit M. Drapier… Je ne vois d’ailleurs pas pourquoi les baro

— C’est pourtant comme cela ! déclara péremptoirement M me Drapier. Donc Firmain est resté deux ans chez cette baro

— Eh bien, interrompit M. Drapier, qu’il m’apporte ma veste.

— Je vais le lui dire, poursuivit M me Drapier qui ne bougeait pas…

Puis elle ajoutait, considérant son mari d’un air étrange :

— Tu le regarderas bien, n’est-ce pas, quand il viendra ? Tu l’observeras sans qu’il s’en doute, et tu me diras ton opinion ?

— Mon opinion, pourquoi ?

— Eh bien, fit M me Drapier, il me semble qu’un nouveau domestique à la maison cela doit t’intéresser, moi je t’avoue que je n’aime pas introduire des inco

— Mais puisqu’il a de bons certificats ?

— En as-tu jamais do

— La baro

— Oui, soupira sa femme, et je ne puis pourtant pas m’en aller au Mexique interroger le consul !

— Bah ! fit M. Drapier, il ne faut tout de même pas s’affoler… Je t’en prie, Eugénie, envoie-moi ce… ce comment s’appelle-t-il ?…

— Firmain.

— Oui… envoie-moi Firmain, et qu’il m’apporte ma veste !





Brusquement, M me Drapier tournait les talons, elle ouvrit la porte du cabinet de son mari, qui communiquait avec l’antichambre, elle s’arrêta net sur le seuil, étouffant un cri de surprise.

— Ah ! j’ai eu peur !

— Qu’y a-t-il ? demanda M. Drapier.

Sa femme se retournait, comprimant, d’un geste machinal, son cœur qui battait un peu.

— C’est stupide, fit-elle, c’est Firmain qui passait justement au moment où j’ai ouvert la porte, je me suis presque heurtée à lui…

Se tournant vers le domestique, M me Drapier articula :

— Firmain, entrez ! Voici monsieur, vous aurez particulièrement à vous occuper de son service. Lorsque monsieur rentre, on lui do

— Bien, madame ! déclara le domestique.

Firmain venait d’entrer dans le cabinet de M. Drapier, il demeurait respectueusement immobile devant ses patrons.

C’était M me Drapier qui parlait, Léon Drapier put examiner à loisir le domestique.

Tout d’abord, il ne prêtait qu’une attention distraite à la physionomie de cet homme, vêtu d’un gilet rayé jaune et noir, avec des manches de lustrine, et portant un grand tablier blanc.

Toutefois, au fur et à mesure qu’il l’observait, M. Drapier regardait les yeux du serviteur…

Ce n’étaient pas des yeux ordinaires. Firmain n’avait pas l’air, encore qu’il en eût les manières et l’apparence, d’un véritable valet de chambre !

Il paraissait plutôt un de ces valets de comédie, à la physionomie intelligente, aptes à la soudaine repartie, ayant sans cesse le mot pour rire, la réflexion juste, perpétuellement observateurs et souvent de bon conseil !

Il avait, comme ces héros du théâtre d’ailleurs, la classique chevelure rousse et la face à l’expression comique.

Mais, malgré tout, M. Drapier s’inquiétait en le considérant, car il avait toujours ces yeux, ces yeux bizarres, ces yeux au regard indéfinissable, qui malgré lui le troublaient…

M me Drapier, cependant, se disposait à indiquer au domestique où se trouvait le veston de son nouveau maître, mais Firmain l’interrompit :

— Madame n’a pas besoin de se déranger, je sais où sont toutes les affaires de monsieur !

Il s’éclipsait prestement, revenait quelques instants après avec le vêtement en question.

M me Drapier regarda l’heure au petit cartel qui ornait la cheminée du cabinet de travail de son mari.

— Sept heures et quart ! fit-elle ; il faut aller vous habiller, Firmain, et aujourd’hui la cuisinière mettra le couvert.

Mais Firmain interrompait :

— La cuisinière n’aura pas besoin de se déranger, madame, j’ai déjà mis le couvert… Puisque madame veut bien me le permettre, je vais m’habiller. Dans dix minutes je servirai monsieur et madame !

Encore une fois Firmain s’éclipsait, les deux époux se considérèrent quelques instants, sans rien dire.

— Eh bien ? fit Drapier, il m’a l’air très bien ce domestique.

Sa femme hochait la tête.

— Il est très bien… certainement ! Au début il ne me plaisait pas beaucoup malgré ses bons certificats, or voici que maintenant je me rends compte que c’est un garçon intelligent et que je vais m’y attacher. Nous en ferons quelque chose, j’en suis sûre, c’est si rare d’avoir de bons domestiques… Enfin, je suis heureuse qu’il te plaise.

Drapier protesta :

— Je n’ai pas dit ça du tout ! Et, tiens, c’est même tout le contraire ! Loin de me plaire, il me déplaît, ce garçon-là, avec son air d’être très à son aise ici, avec sa façon de tout co

— Enfin, protesta M me Drapier, tu ne vas pas le juger avant de l’avoir vu à l’œuvre. Si c’était toi qui t’occupais des domestiques…

— C’est bien, fit Drapier, on verra ! En attendant passons à table, veux-tu ?

Le quart d’heure s’était écoulé et, ponctuel comme un chronomètre, Firmain, le valet de chambre, s’était trouvé à point nommé dans la salle à manger pour a