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Les Slavophiles avaient sur les Européens un grand avantage, mais les avantages de ce genre sont pernicieux, ils défendaient l'orthodoxie et la nationalité, tandis que des Européens attaquaient l'une et l'autre; ils pouvaient donc dire presque tout, sauf à recevoir une décoration, une pension, une place de précepteur à la cour ou de gentilhomme de la chambre. Béli

Hâtons-nous d'ajouter que les Slavophiles n'ont cependant jamais été les partisans du gouvernement. Il y a certainement, à Pétersbourg, des panslavistes impériaux et, à Moscou, des Slavophiles ralliés, comme il y a des patriotes russes parmi les Allemands de la Baltique et des Gircassiens pacifiés au Caucase, mais on ne parle pas de telles gens. Ce sont des amateurs de la servitude qui pre

Quant aux véritables Slavophiles, leur bon rapport avec le gouvernement était plutôt un malheur qu'un fait désiré. Mais telles sont les conséquences de toute doctrine basée sur l'autorité. Elle peut être révolutio

Béli

Il leur sembla qu'une des causes les plus graves de l'esclavage où se trouvait la Russie était le manque de l'indépendance perso





Par bonheur, la Russie avait une position extraordinaire, par rapport à cette grave question de l'individualité.

Pour l'homme de l'Occident, un des plus grands malheurs qui maintie

La Russie est dans une tout autre position. Les murs de sa prison sont en bois; élevés par la force brutale, ils céderont au premier choc. Une partie du peuple, reniant tout son passé avec Pierre Ier, a montré quelle puissance de négation elle possède; l'autre, restée étrangère à l'état actuel, a fléchi, mais n'a pas accepté le régime nouveau qui paraît être un bivouac temporaire. On obéit, parce qu'on craint, mais on ne croit pas.

Il était évident que, ni l'Europe occidentale, ni la Russie actuelle ne pouvaient aller plus loin dans leurs voies sans rejeter complètement leurs manières d'être politique et morale. Mais l'Europe, comme Nicodème, était trop riche pour sacrifier son grand avoir pour une espérance; les pêcheurs de l'Evangile n'avaient rien à regretter, il leur était facile de changer leurs filets contre une besace. Ce qu'ils avaient c'était une âme vivante pouvant comprendre le Verbe.

Ce rapport à son passé et à celui de l'Europe dans lequel la Russie était placée, tout était nouveau, et paraissait très favorable au développement de l'indépendance perso

L'Europe n'avait attendu ni la poésie de M. Khomiakoff, ni la prose des rédacteurs du Moscovite pour comprendre qu'elle était à la veille d'un cataclysme, d'une palingénésie ou d'une dissolution complète. La conscience du dépérissement de la société actuelle, c'est le socialisme, et certes, ni Saint-Simon, ni Fourier, ni ce Samson moderne qui du fond de sa prison[16] fait trembler l'édifice européen, n'ont puisé leurs sentences foudroyantes contre l'Europe dans les écrits de Schaffarick, de Kolar ou de Mickiewicz. Le saint-simonisme a été co

Il n'est pas facile à l'Europe, disions-nous aux Slavophiles, de se défaire de son passé; elle le conserve contrairement à ses intérêts, parce qu'elle sait à quel prix on achète les révolutions, et parce qu'il y a beaucoup de choses, dans son état actuel, qui lui sont chères et qui sont difficiles à remplacer. Il est facile de faire la critique de la réformation et de la révolution en lisant leur histoire, mais l'Europe les a dictées et les a écrites avec son propre sang. Elle s'est élevée dans ces grandes luttes par ses protestations, au nom de la liberté de la pensée et des droits de l’homme à cette hauteur de conviction qu'elle ne sait peut-être pas réaliser. Nous autres, nous sommes plus libres du passé, c'est un grand avantage, mais il oblige à plus de modestie. C'est une vertu par trop négative pour être méritoire, et il n'y a que l'ultraroman-tisme pour élever l'absence des vices au rang des bo

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Proudhon était alors à Ste-Pélagie.