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Ma voiture était attelée; je ne sais pas comment l'histoire s'est terminée. Mais on peut être sûr que l'officier a été floué. Mon postillon souriait tout le long de la route. L'histoire de l'officier lui trottait dans la tête. – «C'est une tête chaude, l'officier», lui dis-je. – «Cela ne fait rien. Il n'est pas le premier: nous avons bien vu, dès le commencement, qu'il se fatiguerait bientôt».

…Il suffit d'un trajet de deux heures pour entrer dans un autre monde. C'est comme un changement à vue au théâtre. Le terrain devient plus accidenté, même légèrement montagneux, le chemin serpente, – ce n'est plus cette ligne droite, infinie, tracée sur un océan de neige, que Mickiewicz a si bien décrit.

La première maison de poste livonie

Le maître de poste, vieillard débo

Comme le maître de poste disait que le vent faisait pressentir une nuit très orageuse et me conseillait de rester jusqu'au matin, je voulus voir ce qui en était et je sortis dans la rue. Une bise forte et glacée soufflait entre les rameaux dénudés des arbres, les secouant avec violence. De temps à autre, les nuages chassés par le vent découvraient le croissant d'une lune pâle, et on voyait alors une tour à demi ruinée, reste d'un château tombé en ruines. Sous une porte écrasée, qui menait autrefois au château, étaient assis une dizaine de Fi

En Livonie, en Courlande, il n'y a pas de villages pareils à ceux de la Russie. Ce sont des fermes disséminées autour d'un chateau. Les cabanes des paysans sont éparses; la commune russe n'existe pas ici. Un pauvre peuple, bon, mais peu doué, évidemment sans avenir, écrasé par une servitude séculaire, débris d'une population fossile qui est submergée sous les flots des autres races, habite ces fermes. La distance entre les Allemands et les Fi

Mais c'est à Riga, dans ces rues sombres et étroites, dans cette ville de privilèges, de corps de métiers, de «Zünfte», d'esprit hanséatique et luthérien, où le commerce lui-même est arriéré et statio





Des Juifs décharnés, couverts d'une calotte en velours noir, aux jambes fines, en culottes courtes, chaussés de bas de coton et de souliers découverts au plus fort d'un hiver baltique; des négociants allemands avec un air de majesté sénatoriale, qui vous engage à prendre un autre chemin, pour ne pas les rencontrer… On ne parle au casino, au club, que des monopoles concédés à la ville en 1600, des franchises octroyées en 1450, des dernières i

Les Allemands de la Baltique, fils d'une civilisation ancie

Nous ne sommes point parvenus à une stabilité déterminée, nous la cherchons, nous aspirons à un ordre social plus conforme à notre nature et nous restons dans un provisoire arbitraire, le détestant et l'acceptant, voulant nous en défaire et le subissant a contre-coeur. Eux au contraire, ils sont de véritables conser-vateurs ils ont beaucoup perdu, et ils craignent de perdre le reste. Nous n'avons qu'à gagner, nous n'avons rien à perdre. Nous obéissons par contrainte, nous prenons les lois qui nous régisent pour des prohibitions, pour des entraves et nous les enfreigne lorsque nous le pouvons ou l'osons; sous ce rapport point de scrupule. Chez eux, au contraire, une partie de la loi est prise au sérieux; l'enfreindre serait un crime à leurs propres yeux. Cette partie soutient l'autre, dont l'absurdité est évidente pour tous.

Ils ont une moralité fixe – nous, un instinct moral.

Ils ont sur nous l'avantage d'avoir des règles positives, élaborées; ils appartie

Nous les froissons profondément par notre laisser-aller, par notre conduite, par le peu de ménagement des formes, par l'étalage de nos passions demi-barbares et demi-corrompues. Ils nous e

Chez eux enfin un homme qui dépense plus de la moitié de ses revenus est taxé de fils prodigue, de dissipateur. Un homme qui se borne chez nous à ne manger que ses revenus est considéré comme un monstre d'avarice…

Cette antithèse si tranchée, presque exagérée, comme nous l'avons dit nous-mêmes, entre la Russie et les provinces Balti-ques, se retrouve, quant au fond, entre le monde slave et l'Europe.

Il y a pourtant cette différence, c'est que dans le monde slave, il y a un élément de civilisation occidentale à la surface, et dans le monde Européen un élément complètement barbare à la base, tandis que les paysans de Pskov n'ont absolument rien de civilisé et que les Allemands baltiques recouvrent, non pas une population barbare et homogène, mais une population en décadence et complètement hétérogène.

Les peuples germano-latins ont produit deux histoires, ont créé deux mondes dans le temps et deux mondes dans l'espace. Ils se sont usés deux fois. Il est très possible qu'ils aient assez de sève, assez de puissance pour une troisième métamorphose – mais elle ne pourra se faire par les formes sociales existantes, ces formes étant en contradiction flagrante avec la pensée révolutio