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— Une nouvelle banale. Un meurtre ou un suicide ? Vous n’avez pu supporter la publicité qui entourerait votre procès. Vous avez pensé que votre mort ferait clore le dossier. Vous ignoriez l’existence des bandes. Vous ne saviez pas qu’Ari enregistrait ses folles nuits. Le bon peuple en sera choqué, mais ce sera passager. Il est depuis toujours friand des scandales qui se rapportent à des gens riches et célèbres. Leurs turpitudes sont agrémentées de paillettes. Qui sait si votre fils ne se suicidera pas, lui aussi ? Ou s’il ne co

Jordan en resta paralysé un long moment.

— Et il y a aussi Paul, ajouta Giraud.

Son interlocuteur ferma les yeux.

— Battu ?

— Je sais que vous avez une proposition à me faire. Vous avez préparé tout cela avec trop de minutie. Leur sécurité contre mon silence, c’est cela ?

Nye eut un sourire, sans paraître amusé pour autant.

— Vous savez qu’ils sont à notre merci. Vous nous avez livré un grand nombre d’otages et vous ne pouvez garantir leur sécurité qu’en obéissant à nos ordres. Vous ne voulez pas que tous puissent voir la bande des ébats de Justin ou qu’il soit poursuivi en justice, pas plus que les Kruger ou votre ami Merild, d’ailleurs. Je précise que cela compromettrait aussi tous vos amis du Conseil. Une fois l’enquête ouverte, il sera impossible d’interrompre la procédure. Vous ne désirez pas que Grant et Paul subissent une interminable succession d’interrogatoires. Vous avez conscience de ce qui en résulterait. Nulne veut une enquête et jene veux pas d’un scandale qui éclabousserait Reseune. Il n’existe qu’une solution : vous nous remettez une confession détaillée. Rien ne peut vous arriver, et vous le savez. Vous verrez même se réaliser votre plus cher désir : votre transfert. Nous affirmerons que vos travaux sont d’une importance capitale et vous vivrez en un lieu paisible et confortable, sans caméras, sans microphones, sans visiteurs. N’est-ce pas préférable au reste ?

— Je refuse. J’ignore ce qui s’est passé. Je suis descendu voir Ari, et nous nous sommes effectivement querellés. Je l’ai accusée de faire chanter mon fils. Elle a ri. Je suis reparti. Sans la menacer. Sans dire un mot. Lui révéler mes intentions aurait été stupide. Mais je précise qu’elles n’incluaient pas un meurtre. Je n’avais encore rien décidé. C’est la stricte vérité. J’hésitais à m’adresser au bureau des Sciences et je doutais pouvoir la faire fléchir.

— Voilà une nouvelle version des faits. En avez-vous d’autres en réserve ?

— C’est ce qui s’est passé.

— Mais comment le prouver ? Il est impossiblede vous psychosonder. Vous ne pourrez rien démontrer. Nous voici revenus au point de départ. Entre nous soit dit, je me fiche que vous soyez ou non coupable. Vous êtes notre principal cause de soucis et vous vous retrouvez en tête de la liste des suspects. Vous aimeriezl’avoir tuée, et si vous ne lavez pas fait vous êtes encore plus dangereux que l’assassin parce que ce dernier a alors agi pour des raisons perso

— Je veux qu’ils soient transférés hors de Reseune. Justin. Grant. Paul. Voilà mon prix.

— Je vous ai demandé d’être raiso

Un long, très long silence.

— Alors, placez-les avec moi.

Giraud secoua la tête.





— Je serai généreux. Rien ne m’y oblige, comprenez-le bien, mais je vous rendrai Paul. J’ai pour vous une certaineestime. Votre azi sera soumis aux mêmes clauses que vous.

— Vous ne toucherez pas à lui.

— Que croyez-vous ? Que je compte le rééduquer afin qu’il vous espio

Un instant plus tard Jordan hocha la tête. Ses lèvres frémissaient.

— Vous resterez ici, ajouta Giraud. En attendant l’enquête officielle des Affaires Intérieures vous serez en détention, mais vous bénéficierez d’un confort acceptable. Pour voir Paulc nous nous arrangerons. En ce qui concerne votre filsc les visites seront limitées. Laissez-moi vous do

— Oui.

— Je tiens malgré tout à vous montrer cette bande.

— Non.

— Vous devriez accepter. Vraiment. Il est préférable que vous co

Il pressa un bouton. L’écran mural s’alluma. Il regarda Jordan, dont les yeux s’étaient rivés sur un angle de l’image. Son visage évoquait une sculpture aux reliefs accentués par la clarté réverbérée. Des voix murmuraient. Des corps s’enlaçaient. Il ne voyait rien mais il entendait. Et il réagissait.

Giraud n’en doutait pas.

— Jordan Warrick a-t-il en ta présence exprimé son opinion sur Ariane Emory ?

— Oui, ser, répondit Grant.

Assis devant le bureau, les mains croisées sur le plateau du meuble, il regardait clignoter le voyant du scripteur : une petite boîte noire posée entre lui et l’homme qui disait appartenir au bureau des Affaires Intérieures et qui lui posait des questions.

Justin n’était pas revenu. Après lui avoir servi un repas ils l’avaient laissé prendre une douche en l’informant que quelqu’un viendrait l’interroger dans l’après-midi. Puis ils l’avaient remis au lit et sanglé. Il supposait donc que c’était l’après-midi, ou qu’ils voulaient le lui faire croire. Il n’était pas en colère, c’eût été inutile. Cela n’eût rien changé à la situation. Il se sentait terrifié, mais c’était un autre élément négatif. Il se détendit et répondit aux questions, sans tenter d’en dégager une structure cohérente, conscient que cela eût influencé ses réactions. Il aurait alors voulu les contrôler, ce qui eût créé une situation conflictuelle. Il ne le désirait pas. Et dès qu’il commençait à comprendre il effaçait aussitôt ses pensées, comme il avait appris à le faire pendant l’enfance, la prime enfancec une tactique d’azi. C’était sans doute une autre différence entre lui et Justin, lui et un homme-né. Cela le rendait peut-être inférieur à un être humain. Ou supérieur. Il l’ignorait. Mais il savait une chose : c’était utile lorsqu’on voulait le manipuler.

Il se transférait ailleurs.Il continuait de fournir des informations. Ils les auraient obtenues en le rendant inconscient, s’il avait refusé de parler. Il s’attendait en outre à ce qu’ils vérifient ses dires par un psychosondage.