Добавить в цитаты Настройки чтения

Страница 43 из 133

— Jordan ? cria-t-elle. Quel est votre problème ?

Elle entendit des pas. Ceux de Florian et de Catlin. Elle avait désorienté ses azis qui accompagnaient Jordan jusqu’à la chambre froide.

— Je dois vous parler.

— J’ai des e

— Cet endroit fera l’affaire. Tout de suite. En privé.

Elle prit une inspiration profonde. Tout recommençait. Grant,pensa-t-elle, exaspérée. Merild, ou encore Corain.

— Entendu. Bon sang, Jane et son groupe ne vont pas tarder à descendrec Florian, va dire au B que cette foutue machine ne fonctio

Elle se retourna et éjecta l’échantillon.

— J’en veux une autre. Nous les testerons toutes, si nécessaire. Et j’exige qu’ils la nettoient un peu mieux que d’habitude. Seigneur, je me demande quelles sont les tolérances admises, de nos jours. Et tu l’apporteras toi-même. Ces assistants ne m’inspirent pas confiance. Et toi, Catlin, va dire à Jane d’emmener sa bande d’étudiants se promener ailleurs. Le labo restera fermé tant que je n’aurai pas terminé cette expérience.

Elle prit une seconde inspiration et utilisa le bras mécanique afin de renvoyer l’échantillon douteux dans le système de conservation cryogénique puis éjecter la chambre d’analyse dans un compartiment de sécurité et lui faire suivre le même chemin. Lorsqu’elle se retourna, seul Jordan était encore présent.

4

L’hôpital était situé loin de la Maison elle-même. Pour s’y rendre, il fallait effectuer un détour interminable si les conditions météorologiques obligeaient à emprunter les couloirs et le tu

— Si tu veux que je mange, commence par me do

On venait de leur apporter deux repas.

— Je ferai comme toi.

Il s’était forcé à avaler la nourriture, en se demandant s’il ne la rendrait pas. Il n’eût reculé devant aucun sacrifice pour voir Grant s’asseoir et rirec ils lui avaient en effet retiré ses sangles pour lui permettre de prendre seul son repas. Assis en tailleur sur le lit, l’azi mangeait son dessert avec appétit. Il semblait avoir oublié que les infirmières devraient lui remettre ses liens lorsqu’il se retrouverait seul.

Justin eût volontiers passé la nuit dans cette chambre et Ivanov ne s’y serait pas opposé, mais il devait aller à ce rendez-vous dont il ne pouvait parler à son ami. Du travail à terminer au labo, avait-il dit pour se justifier. À son départ, l’état de Grant s’était amélioré. Malgré sa profonde lassitude, une étincelle de vie faisait briller ses yeux et il riait – un peu trop pour que ce fût naturel, peut-être – mais il n’avait qu’à regarder Justin pour obtenir la confirmation de son retour dans le monde réel.

Cela avait pris fin au départ de Justin. Grant était redevenu morose. Il paraissait très malheureux.

— Je reviendrai demain matin.

— Ne prends pas cette peine. C’est une longue marche.

— J’y tiens, d’accord ?

Et Grant avait paru soulagé.

C’était l’aspect positif de cette journée. Cela justifiait tout ce qu’il devait payer en échange. Pour la première fois depuis sa rencontre avec Ari dans le bureau de cette femme, il avait à nouveau l’espoir de se tirer d’affaire.

Sic si Ari était occupée ailleurs, sic

Il pensa à son ami, à son équilibre mental ébranléc

L’azi possédait une beauté et un charme qui effaçaient tous les attraits de Justin aux yeux des filles qu’ils avaient co

Il marchait lentement, enlisé dans un bourbier d’angoisse et d’épuisement, assailli par des flashes-bandes qui se réduisaient à des souvenirs honteux. Il savait qu’il ne pourrait satisfaire Ari, dans un pareil état. Il désirait s’isoler, pour vomirc il décida de la joindre et de l’informer qu’il ne se sentait pas bien. C’était la stricte vérité, il ne mentait pas. Elle reporterait leur rendez-vous etc

Ô Seigneur ! Il lui fallait respecter à la lettre l’accord qui lui permettait de rendre visite à son ami. Elle avait promis de le faire libérer, alors qu’elle pouvait effacer son esprit, effectuer sur lui tout ce qu’elle voulait. Elle avait en outre proféré des menaces à l’encontre de Jordan. Leur avenir à tous dépendait de son comportement et il ne pouvait le dire à Grant, pas dans son état actuel.





Il prit une inspiration et repartit vers le bas du chemin, en direction de l’entrée principale. Un jet approchait. Il l’entendait. Rien d’extraordinaire. En plus d’effectuer des vols hebdomadaires, les appareils de la RESEUNAIR décollaient en fonction des besoins. Il le vit atterrir, pendant qu’il suivait le lit de gravier bordé de buissons acclimatés. Un car démarra et le croisa, pour s’éloigner vers la route. Justin supposa qu’il allait chercher les passagers de l’avion, et il se demanda quel membre de la Maiso

Il franchit les portes automatiques après avoir glissé sa carte dans la fente de la plaque de cuivre, remit le rectangle de plastique sous la pince de sa chemise et se dirigea vers les ascenseurs.

Il devrait en premier lieu téléphoner à son père, pour l’informer de l’amélioration de la santé de Grant. Il regrettait de ne pas avoir eu le temps de le joindre depuis l’hôpital, mais son ami ne voulait pas le voir s’éloigner. Il avait craint de le bouleverser.

— Justin Warrick.

Il se retourna vers les gardes et établit aussitôt un rapport entre leur présence, l’arrivée du jet et le départ du car. Il en déduisit qu’un visiteur important était attendu.

— Suivez-nous, je vous prie.

Il désigna les boutons de l’ascenseur.

— Je monte dans ma chambre. Je n’ai pas l’intention de rester là.

— Suivez-nous, ser.

— Oh, merde ! Utilisez un interphone, interrogez votre superviseurc Ne me touchez pas !

Il avait crié cela en voyant un des azis se pencher vers lui. Mais ils saisirent ses bras et le poussèrent contre la paroi.

— Bordel ! gronda-t-il, exaspéré par la fouille minutieuse à laquelle ils le soumettaient.

C’était une erreur. Ces azis avaient mal interprété leurs instructions et faisaient du zèle.

Ils lui tordirent les bras dans le dos et il sentit la froideur du métal sur ses poignets.

— Eh !

Les menottes se fermèrent en cliquetant. Les gardes le firent tourner sur ses talons et l’entraînèrent dans le couloir. Il s’arrêta, et ils le poussèrent en direction des bureaux de la sécurité.

Seigneur ! Ari venait de porter plainte. Contre lui, Jordan, Kruger, tous ceux impliqués dans la fuite de Grant. C’était la seule explication. Elle avait trouvé un nouveau moyen de pression, quelque chose qui les réduirait au silence et les ferait condamner. Et il en portait l’entière responsabilité, parce qu’il avait cru pouvoir pactiser avec cette femme.

Il cessa de résister et se laissa guider dans le couloir, jusqu’au bureau du superviseur.

— Là, fit l’homme en désignant la porte qui s’ouvrait au fond de la pièce.

— Mais qu’est-ce qui se passe, bon Dieu ?

Faute d’avoir une inspiration, il tenta de les intimider :

—  Contactez Ari Emory,bordel !

Mais ils l’entraînèrent dans un couloir puis le poussèrent dans une cellule de béton nue, avant de refermer et de verrouiller le battant.

—  Malédiction, vous devez m’informer des charges retenues contre moi !

Ils ne prirent pas la peine de lui répondre.

5

Le corps était gelé, totalement gelé, et il était tombé de guingois contre la porte de la chambre froide. Une pellicule de givre recouvrait toutes les surfaces, à l’intérieur de la salle.