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Le copilote vint vérifier l’étanchéité des joints du col, des poignets, des chevilles et de la fermeture frontale, puis il lui tapota l’épaule et lui désigna le sas. Les combinaisons de ce type n’étaient pas non plus munies d’émetteurs-récepteurs et il avait le choix entre s’égosiller ou communiquer par gestes.

Il ramassa ses bagages, eux aussi enfermés dans une enveloppe en plastique, et regarda les agents de la sécurité en se demandant s’ils allaient le laisser débarquer.

Oui. L’un d’eux s’apprêtait à emprunter le sas avec lui. Ils ne relâcheraient pas leur surveillance.

Il pénétra dans le réduit et attendit la fin du cycle d’évacuation de l’air, puis il descendit l’escalier hydraulique avec le garde sur ses talons. Au sol, les équipes en combinaisons D – quant à elles taillées sur mesure – avaient déjà commencé les opérations de maintenance de l’appareil.

La verdure était rare, à Planys. Les tours de précip tentaient de maintenir les quelques plantes en vie, mais il ne voyait que des roches rouges, des buissons bleutés et des lainebois. Sur ce continent, les ankylodermes étaient les principaux représentants de la faune, au même titre que les platythères sur l’autre hémisphère. Une des conséquences de l’isolement quasi absolu auquel Cyteen devait ses deux écosystèmes presque indépendantsc à l’exception des lainebois et des i

La flore, renforcée par l’absorption de silicates et rendue toxique par un apport de métaux et d’alcaloïdes, répandait dans l’atmosphère des nuages de fibres carcinogènes. En respirer ne fût-ce qu’une dose infime était fatal. Ici, les plantes tuaient les hommes en quelques minutes ou en quelques a

Il était facile d’oublier ce qu’était ce monde, lorsqu’on vivait comme lui loin de l’arrière-pays.

Il émanait de ce lieu une impression de désolation profonde. Il suffisait à Justin de détourner les yeux des bâtiments de l’aéroport et de la base pour découvrir la véritable Cyteen, désertique et mortelle pour l’homme.

Un lieu où son père avait été condamné à passer le reste de son existence.

Pour retirer leur combinaison ils durent attendre d’avoir pénétré dans la base et gagné un sas, où ils s’époussetèrent avec vigueur pendant que le souffle de puissants ventilateurs emportait toutes les fibres qui adhéraient au plastique. Ils étirèrent ensuite les bandes élastiques pour faire tomber les fibres restantes puis subirent un lavage au jet : de l’eau additio

Il fut angoissé jusqu’au moment où la deuxième porte se referma derrière lui et qu’il s’engagea sous bo

Le cadre était plus agréable, au niveau supérieur : toujours du béton, mais peint en vert et avec un éclairage acceptable. Pas de fenêtresc sans doute n’en trouvait-on pas une seule, dans tout Planys. Mais quelques concessions avaient été faites au confort : des plantes tombantes artificielles, des posters bon marché collés aux murs.

« Bâtiment A », a

Un garde la lui ouvrit et il entra. Il vit Paul assis à un bureau. Paul qui ressemblaitc à Paul, bien qu’il se fut teint les cheveux. L’azi se leva et vint l’étreindre.

Ce fut à cet instant que Justin obtint la confirmation qu’il ne rêvait pas.

— Allons-y, lui dit Paul à l’oreille. Il sait que tu es arrivé.

Ils gagnèrent l’autre pièce et son père le prit dans ses bras. Ils restèrent ainsi pendant un très long moment, sans dire un mot. Il pleurait. Ils pleuraient.





— C’est bon de te revoir, dit Jordan. Bon sang, qu’est-ce que tu as grandi !

— Et toi, tu sembles en pleine forme.

Ils se tenaient à une longueur de bras et Justin tentait de ne pas voir les rides du pourtour des yeux et de la bouche de son père. Si Jordan avait maigri, il était athlétiquec sans doute avait-il fait comme lui. À dater du jour où Denys l’avait convoqué dans son bureau pour lui a

— Je regrette que Grant n’ait pu venir.

— Lui aussi.

Il perdait le contrôle de ses nerfs. Il le recouvra et s’abstint de préciser qu’il avait des raisons de s’inquiéter et que Grant était terrifié à la pensée de rester seul à Reseune ; en tant qu’azi que son contrat plaçait sous la seule autorité des laboratoires.

— Une autre fois, peut-être.

Il fallait que ce voyage fût une réussite. Ils devaient faire en sorte qu’il n’y eût pas la moindre anicroche, s’ils voulaient que cette autorisation fût renouvelée. Justin savait que la sécurité de Planys était occupée à examiner le contenu de sa mallette et qu’à son retour à Reseune il subirait une fouille aussi minutieuse que lors de son embarquement. Mais il avait retrouvé son père et resterait avec lui jusqu’au lendemain midi. Tant qu’il serait avec Jordan, deux agents de la sécurité demeureraient dans la pièce. Mais il ne s’en plaignait pas plus que des caméras et des micros qui enregistraient ses moindres faits et gestes sans lui laisser ne fût-ce qu’un semblant d’intimité.

Ils allèrent s’asseoir à la table, et Paul vint se joindre à eux.

— J’ai décidé de te montrer mes projets, dit Justin. Ils devraient apporter ma mallette d’un instant à l’autre. Je suis impatient que tu y jettes un coup d’œil.

Avec sa brusquerie coutumière Ya

— Comment ça se passe, pour toi ? demanda son père.

Mais il lisait bien d’autres questions dans ses yeux, des choses qu’un fils savait interpréter mais que ne pouvaient relever des gardes et des analyseurs de voix.

Pour pouvoir venir ici, t’a-t-il fallu accepter des conditions dont j’ignore les termes ?

— Bon sang, fit-il avant de rire afin de dissiper la tension. Bien. Presque trop bien depuis un an. J’ai vécu un véritable enfer. Je suppose que tu en as été informé. Je ne faisais rien de bon. Tout ce que j’entreprenais s’effondraitc

Un tas de problèmes dont je ne peux pas te parler.

— Puis tout s’est arrangé. Ya