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            Son excitation monta de plusieurs crans. Comme elle l’avait fait précédemment, elle garda une trace du cliché sur son téléphone avant de le remettre dans la poche du blouson et de ranger ce dernier.

            Il faut partir à présent…

            Par acquit de conscience, elle alla jeter un œil au dernier étage. Cette partie de la maison n’était pas chauffée. Elle abritait ce qui devait être une chambre d’amis, une autre salle de bains et deux grandes pièces encore en travaux.

            Elle redescendit au rez-de-chaussée et effectua un dernier tour. Sur une petite table en bois marqueté se trouvait l’ordinateur familial. Elle l’avait déjà remarqué tout à l’heure, mais elle avait pensé qu’il était protégé par un mot de passe.

            Sait-on jamais…

            Elle fit bouger la souris pour mettre l’appareil sous tension. L’écran s’ouvrit sur la session de Kate. Pas de mot de passe, pas de protection.

            Donc pas d’infos intéressantes, pensa-t-elle.

            Elle fureta tout de même dans les différents dossiers. Kate n’utilisait apparemment cet ordinateur qu’à des fins professio

            Merde…

            Cette fois, c’étaient bien Matthew et Kate qui se garaient juste devant la porte d’entrée.

            Trop tard pour faire demi-tour !

            Une seule solution : battre en retraite.

            Elle empruntait les marches qui menaient aux chambres au moment où la porte d’entrée s’ouvrit.

            De l’étage, elle entendait distinctement les voix de Matthew et de Kate. Elle prit peur et se réfugia dans la chambre du couple. En essayant de faire le moins de bruit possible, elle souleva la fenêtre à guillotine. En jetant un dernier coup d’œil à la pièce, elle aperçut au loin, dans le dressing, quelque chose qui ne l’avait pas frappée la première fois, mais qui l’éto

            Et pourquoi l’échelle est-elle en bois sombre alors que tous les meubles de l’étage sont en bois clair ?

            Emma leva les yeux au plafond et, malgré les voix du couple qui montaient du salon, déploya l’échelle et grimpa sur les premiers barreaux.

            L’échelle n’est pas là pour accéder à la penderie, mais pour accéder… au plafond.

            Arrivée sur les derniers barreaux, Emma poussa la plaque de plâtre du faux plafond. En tendant la main, elle sentit quelque chose. Une lanière, la bandoulière d’un sac, plutôt. Elle tira et un gros sac en toile tomba. Par un réflexe désespéré, elle parvint à le rattraper.

            C’était un fourre-tout en toile rouge plastifiée avec un logo blanc représentant la « virgule » d’une célèbre marque de sport. Le sac était lourd, bourré à craquer. En équilibre sur l’escabeau, elle l’ouvrit d’un geste vif, regarda à l’intérieur, et sous le coup de la surprise faillit le lâcher.

            Le rythme de son cœur s’accéléra. Elle entendait des pas qui montaient dans l’escalier.

            Elle remit le sac dans sa cachette, replaça le faux plafond, descendit l’échelle et traversa la pièce en trombe. La fenêtre de la chambre était restée ouverte. Elle enjamba le cadre, dévala l’escalier de secours en fonte et s’enfuit à toutes jambes.





            *

            Boston, 2011

            9 h 45

            Le clavier de l’ordinateur baignait dans le chocolat chaud.

            – Pardon, papa, je suis désolée ! Pardon ! Pardon ! supplia Emily en constatant l’étendue de la catastrophe.

            D’un bond, Matthew se leva de son tabouret, débrancha l’appareil et le retourna à la verticale pour faire couler le liquide gluant.

            – J’ai pas fait exprès ! s’excusa la petite fille en se réfugiant dans les bras d’April.

            – Bien sûr, chérie, essaya-t-elle de la rassurer.

            Silencieux, Matthew épongeait l’ordinateur avec un torchon.

            Que faire ?

            Son cœur palpitait avec violence. Il fallait agir. Vite.

            April sortit de son sac à main plusieurs disques à démaquiller en coton et les tendit à Matthew pour terminer le nettoyage du clavier.

            – Tu crois que les circuits sont touchés ?

            – Je le crains.

            – Mais ce n’est pas certain, tempéra-t-elle. L’a

            Matthew réfléchit. Inutile qu’il essaie de démonter l’ordinateur. Il ne co

            C’est le meilleur moyen de provoquer un court-circuit et de griller des composants…

             Je vais l’apporter chez un réparateur, décida-t-il en regardant sa montre. Tu peux garder Emily encore une heure ?

            Il appela un taxi, passa rapidement sous la douche, enfila un jean, un pull, un gros manteau et sortit dans la rue avec l’ordinateur dans une mallette en cuir.

            Débarquer dans un Apple Store à deux jours de Noël relevait de l’inconscience. Le MacBook n’était de toute façon plus sous garantie. Il demanda au chauffeur de le conduire chez un petit revendeur dans une rue derrière Harvard Square. Un magasin que fréquentaient certains de ses étudiants.

            La boutique venait à peine d’ouvrir et Matt était visiblement le premier client. Derrière le comptoir, un ancien hippie à la silhouette épaisse terminait son petit déjeuner.

            La soixantaine bien tassée, il arborait une crinière poivre et sel et portait un gilet en cuir ouvert sur un tee-shirt barré du drapeau cubain. Sa bedaine débordait d’un jean délavé orné d’un gros ceinturon.

            – J’peux vous aider, chef ? demanda-t-il en essuyant les paillettes de sucre glacé de son donut qui s’étaient collées dans les broussailles de sa barbe.

            Matthew sortit l’ordinateur de sa mallette, le posa sur le comptoir et raconta sa mésaventure.