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Très calme, l’agent Michel eut un geste d’incompréhension :

— Ça, je ne sais pas, dit-il : je ne peux vous affirmer qu’une chose, chef, c’est que vous et votre priso

— Moi et ma priso

De quelle priso

— Mais sans doute, reprit Michel… voyons chef, je ne rêve pas ? vous êtes venu il y a dix minutes, ici, vous m’avez dit : « Ne bougez pas, Michel ! laissez-moi passer ! je suis Juve… j’emmène cette femme au poste et je reviens… »

Juve en entendant ces mots baissa la tête, accablé.

— J’étais grimé, n’est-ce pas ? demanda-t-il enfin.

— Oui ! vous aviez pris votre costume de Vagualame…

— C’était le vrai Vagualame ! hurla-t-il ! ce n’était pas moi déguisé en Vagualame… comme vous l’avez cru, Michel, c’était Vagualame en perso

— Alors, chef ?

— Alors, mon pauvre Michel, que voulez-vous que je vous dise ? Vous n’y êtes pour rien.

Juve qui se rendait compte du chagrin de son subordo

Juve, toutefois, gardait un faible espoir :

— À propos, Michel, dites-moi, vous n’avez surpris aucune conversation suspecte ? Cette M meSophie n’a rien dit d’intéressant ?…

L’agent Michel secoua la tête :

— Rien du tout, chef !…

— Vos agents ne se doutent de rien ? Ils ne savent pas qui nous poursuivons ?

— Oh ! figurez-vous, monsieur l’inspecteur, dit Michel, qu’ils sont à cent lieues de supposer qu’ils marchaient ce soir sur les traces de Fantômas !… Cet après-midi, il y a eu une plainte déposée à la Sûreté à propos du vol d’un ours commis à la foire du Trône… ils sont persuadés que c’est à ça qu’ils doivent la perquisition de cette nuit… et cela d’autant plus que justement l’un de mes hommes qui habite Sceaux, quelques minutes avant le début de notre expédition, racontait que son frère, voiturier là-bas, a été chargé d’aller dans cinq jours, avec deux chevaux, prendre à cinq heures du matin, sur la route de Robinson, une roulotte qu’il doit conduire à vingt kilomètres de là… Ce rendez-vous lui a paru bizarre…

Juve, soudain parut fort intéressé…

30 – FANDOR N’EST PLUS FANDOR

Le journaliste trépignait sur sa chaise :

— Enfin, s’écria-t-il, vous n’allez quand même pas prétendre, mon commandant, que je ne suis pas Jérôme Fandor ?

L’entrevue durait déjà depuis une heure et ne ressemblait en rien à celle qui, six jours auparavant, avait affecté les allures d’une scène de vaudeville. Six jours en effet s’étaient écoulés depuis le moment où le commandant Dumoulin avait découvert qu’il y avait au Cherche-Midi non pas un seul, mais deux caporaux Vinson, dont un mort, assassiné d’un mystérieux coup de feu. Depuis, le reporter était resté dans la cellule vingt-sept, rigoureusement au secret.

La seule distraction de Fandor, si toutefois c’en était une, était de passer chaque après-midi de longues heures épuisantes dans le cabinet du commandant Dumoulin, faisant fonction de rapporteur, et de discuter avec l’officier de la ténébreuse intrigue dont il était la victime.

Au début des interrogatoires, le commandant Dumoulin s’efforçait généralement de rester calme, pondéré, logique, mais peu à peu son naturel reprenait le dessus, partait au galop et s’emballait.

… Fandor, pour la vingtième fois, avait crié son identité et l’officier, tapotant de la main son dossier, répondait :

— Évidemment… évidemment… ne me faites pas dire ce que je ne pense pas… Je reco

— Je vous l’ai déjà dit, mon commandant, relisez ma déposition d’avant-hier. Je vais recommencer :

« Le dimanche 13 novembre, à 5 heures du soir, à mon domicile, rue Richer, je recevais la visite d’un militaire que je ne co

« Désireux, d’une part, de permettre à ce malheureux de se réhabiliter un jour, désireux, d’autre part, d’entrer en contact avec la bande d’espions dont il dépendait, j’imaginai de prendre sa perso





— Vous prétendez donc, observa le commandant Dumoulin, n’avoir pris la perso

— Je le prétends en effet, mon commandant.

— Mais, monsieur, s’écria celui-ci, c’est là toute l’affaire et c’est ce qu’il importe de prouver.

— La chose n’est pas difficile. J’ai de nombreux alibis à l’appui de mon affirmation…

— Les alibis !.. les alibis !… s’écria-t-il, vous en venez toujours là, je vous demande un peu, qu’est-ce que cela prouve, les alibis ?…

— La vérité ! mon commandant, car il n’y a pas d’être humain au monde, que je sache, qui possède le don d’ubiquité… quand je suis à Paris, je ne suis pas à Châlons ou à Verdun et réciproquement…

— Peuh ! fit-il, avec des gaillards de votre espèce qui se déguisent perpétuellement et changent de tête comme je change de faux-col, peut-on jamais savoir ?… Fandor…

— Mon commandant ?

— Le mardi vingt-neuf novembre, vous étiez bien dans la peau de Vinson, n’est-ce pas ?

— Oui, mon commandant.

— Eh bien, poursuivit celui-ci triomphalement, ce même mardi vingt-neuf novembre, vous étiez aussi sous les traits de Jérôme Fandor au bal de l’Élysée. Ainsi vous voyez…

— Pardon, mon commandant, rétorqua le journaliste, j’avais une permission de vingt-quatre heures, une permission régulière…

— Ah ! n’en parlons pas de ces permissions. Dieu sait avec quelle facilité, vous autres espions, vous parvenez à vous les faire accorder… Au surplus, déclara-t-il, il y a quelque chose de bien plus grave dans votre cas.

— Quoi donc, grand Dieu ?

— Nous en parlerons tout à l’heure… car auparavant nous allons procéder à la confrontation que vous avez désirée… Lieutenant Servin, ajouta-t-il, voyez si les témoins sont là ?…

Jérôme Fandor tressaillit.

Cédant aux instances du journaliste, Dumoulin avait convoqué deux hommes remplissant les fonctions de plantons à la Place de Châlons : ils avaient vécu aux côtés du véritable Vinson.

Deux soldats furent introduits.

D’un ton rogue, Dumoulin interrogea :

— Hiloire ?

— Présent, mon commandant.

— Comment vous appelez-vous ?…

Le soldat écarquilla les yeux et croyant qu’il s’agissait de do

— Justinien.

— Quoi, grommela le commandant qui fronçait les sourcils, vous ne vous appelez pas Hiloire ?

Déjà l’homme perdait pied, il esquissa quelques explications confuses : il s’appelait à la fois Hiloire et Justinien. Hiloire étant son nom de famille et Justinien son nom de baptême.

— Bon, déclara le commandant qui procéda ensuite à l’interrogatoire d’identité du deuxième troupier, Tarbottin (Nicodème).

L’officier pour simplifier la procédure les questio

— Vous êtes bien soldats de 2 eclasse au 213 ede ligne et remplissez les fonctions de plantons d’état-major ?