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— Cette fois, je tiens le bon bout. Me voilà enfin dans la place.

18 – AU NOM DE LA LOI

Le baron de Naarboveck et sa fille Wilhelmine, confortablement installés devant le feu de bois qui brûlait dans la cheminée de la bibliothèque, parlaient de la pluie et du beau temps.

Le diplomate éprouvait visiblement pour la jeune fille une affection un peu sole

On entra enfin dans le vif du sujet et Wilhelmine rougit en baissant les yeux, cependant que le baron de Naarboveck, avec une insistance taquine, la pressentait sur les sentiments réels qu’elle éprouvait à l’égard du lieutenant de Loubersac.

— Ma chère enfant, avait déclaré le baron, cet officier est plein d’avenir, il est charmant. C’est un parti qui te conviendra fort bien.

Soudain Wilhelmine pâlit :

— Je l’aime, dit-elle, il m’aime sans doute, mais quand il co

Le baron de Naarboveck haussa les épaules :

— Ma chère enfant, fit-il, interrompant la blonde Wilhelmine, rien dans ce secret dont tu te fais un monstre ne vient entacher ton ho

Le baron de Naarboveck s’arrêta net, la porte de la bibliothèque s’était ouverte et le valet de pied a

— C’est une femme qui vient d’arriver avec son fils et désire voir Mademoiselle ou Monsieur. Elle dit comme ça qu’elle présente le nouveau palefrenier.

— J’avais, en effet, oublié de vous en prévenir, dit Wilhelmine, j’attendais ce soir le garçon d’écurie qui doit remplacer Charles.

Et, se tournant vers le valet de pied, demeuré impassible à l’entrée de la pièce :

— Priez donc, demanda-t-elle, M lleBerthe de s’occuper de ces perso

— Mademoiselle m’excusera d’être venu la déranger, mais M lleBerthe est absente et…

— C’est bien, interrompit Wilhelmine, je viens.

***

La mère et le fils s’inclinèrent respectueusement devant la jeune fille lorsque celle-ci parut. La garçon d’écurie avait bo

M lleWilhelmine demanda, selon l’usage, à voir les certificats. La femme qui accompagnait le jeune homme les montra.

— C’est moi que je suis sa mère, avait-elle déclaré d’une voix forte et criarde…

— Oh ! la vilaine tête, pensa Wilhelmine.

***

M. de Naarboveck, resté seul dans la bibliothèque, se promena quelques instants de long en large, puis ne voyant pas revenir Wilhelmine, et sentant le sommeil le gagner, il quitta la bibliothèque et suivit à petits pas la longue galerie qui bordait les salons de réceptions et dominait, par un balcon à jour, le hall du rez-de-chaussée.

Soudain, le baron s’arrêta, prêta l’oreille ; il lui semblait entendre un bruit de voix. Le bruit s’affirma. M. de Naarboveck descendit.

Il se trouva, au rez-de-chaussée, en présence de deux perso

L’un d’eux tendit sa carte. Le baron lut :

Michel

Inspecteur de la Sûreté

— Veuillez me suivre, messieurs.

Posément, le baron de Naarboveck remonta le grand escalier, la main sur la superbe rampe de fer forgé, les deux policiers derrière lui.

M. de Naarboveck fit entrer ses visiteurs dans le fumoir :

— À quoi dois-je l’ho





L’inspecteur Michel prit la parole :

— Vous nous excuserez, monsieur, de nous présenter à pareille heure à votre domicile, mais, si nous avons enfreint les usages, c’est qu’il s’agit d’un cas exceptio

— Il faut, en effet, messieurs, que l’arrestation que vous méditez soit particulièrement importante pour que vous vous permettiez de vous introduire chez moi à pareille heure. Puis-je savoir ce dont il s’agit ?

L’inspecteur Michel acquiesça d’un signe de la tête.

— Il n’y a aucun inconvénient à cela, monsieur, tout au contraire. L’individu que nous venons arrêter chez vous est un bandit inculpé de deux assassinats dont vous n’êtes pas sans avoir entendu parler : l’assassinat du capitaine Brocq et celui d’une chanteuse de café-concert appelée Nichoune… C’est un individu co

— Vagualame… balbutia le baron de Naarboveck d’une voix toute blanche.

Et si violent était son trouble, qu’il dut s’appuyer au coin de la cheminée…

— Nous étions en surveillance sur l’esplanade des Invalides, il y a une heure environ, effectuant une filature qui n’a aucun rapport avec l’affaire en question, lorsque, tout d’un coup, nous avons aperçu l’individu nommé Vagualame qui s’approchait de votre hôtel…

Le baron de Naarboveck leur coupa la parole :

— Vous avez vu Vagualame… s’écria-t-il avec l’air abasourdi d’un homme qui se trouve soudain en présence d’une bande de fous… mais c’est… c’est…

Toutefois, le diplomate semblait s’excuser de sa surprise.

L’inspecteur Michel affirmait :

— Cela est, monsieur !

Puis il continuait :

— Après avoir hésité quelques instants et s’être assuré que perso

***

— Vous avez entendu, Bobinette ?

Elle avait entendu et elle frémit. Puis réagissant :

— Vagualame, murmura-t-elle, il faut fuir…

— Pourquoi ? interrogea le vieillard.

Bobinette eut un geste de désespoir et, s’élançant vers lui, le fixant les yeux dans les yeux :

— Mais ne comprenez-vous donc pas ce qui se passe ? On a dû vous apercevoir, on vient ici…

Vagualame haussa les épaules :

Le vieillard ne paraissait aucunement ému.

— Bah ! tu te fais des idées.

Mais il n’en était pas de même de la jeune femme.

Bobinette, en s’approchant de Vagualame, avait vu son regard, et ce regard soudain lui parut inco

Est-ce que le Vagualame qu’elle avait devant elle était bien le vrai Vagualame, son maître, celui auquel elle obéissait aveuglément depuis si longtemps ? N’était-ce pas, au contraire, un faux Vagualame, et dans ce cas… qui était-ce ? La réponse à cette question s’imposait… Un faux Vagualame ne pouvait être qu’un adversaire de la bande dont Bobinette était membre important, ce ne pouvait être qu’un agent de la police. Dès lors, tout était perdu.

Bobinette, le cœur battant à faire éclater sa poitrine, recula avec peine de quelques pas, car ses jambes se dérobaient sous elle.

Elle atteignit un petit chiffo

La jeune femme, de ses doigts tremblants, venait de rencontrer, parmi les chiffons et les dentelles, la crosse froide d’un revolver. Sa résolution était prise : si elle était tombée dans un guet-apens, si elle s’était involontairement livrée à la police, plutôt que de subir la honte d’une arrestation, l’angoisse des enquêtes et la torture du châtiment, elle se ferait justice, mais auparavant…

Auparavant, elle ferait payer cher leur victoire à ceux qui la remporteraient.

Mais elle formait à peine ce projet que Vagualame, avec une insoupço