Добавить в цитаты Настройки чтения

Страница 41 из 76

— Mais, monsieur, vous avez remarqué ces traces hier soir, puisque vous paraissez si bien les co

— Je les ai remarquées hier soir en effet.

— Alors, sourit Fandor, n’avez-vous pas conclu à la présence d’une femme sur le lieu du crime ?

— Si. J’ai été du même avis que vous, mais je ne le suis plus.

— Est-il permis de vous demander pourquoi ?

— Certainement, monsieur Fandor, nous causons officieusement, sans parti pris, et avec le seul désir de faire la lumière. Je vais vous dire ce que je pense : il n’y a pas eu de femme hier, sur le lieu du crime.

— Ah bah.

— Pour cette bo

— Et mon mari, monsieur ? interrompit la marquise de Tergall, qu’allez-vous en faire ? ne le croyez-vous pas, lui aussi i

Fantômas se tourna vers la marquise. Il lui sourit en inclinant la tête :

— Je crois, madame, fit-il, qu’il a de bien grandes chances d’être remis en liberté avant la fin de la matinée. Et voici pourquoi :

Fantômas, désormais, s’adressait à Fandor :

— J’ai pris note, monsieur, déclara-t-il, de votre intéressante découverte sur les écorces des arbres. Il m’apparaît certain aussi, comme à vous, que le coup de feu a été tiré par une perso

— Non, reco

Fantômas, très maître de lui, tendit la main à Fandor :

— Serrez-la, monsieur, fit-il.

Et, Jérôme Fandor pressa dans les siens, les doigts de celui qu’il prenait pour un magistrat.

19 – JUVE, BAGNARD

— Vous avez une permission de M. le bourgmestre ? Vraiment c’est éto



Le perso

C’était un homme jeune, distingué, à l’aspect froid et correct qui adressait ces mots à Jérôme Fandor assis en face de lui dans un élégant cabinet de travail meublé avec goût, voire même avec recherche et qui aurait paru le boudoir coquet d’une jolie femme ou le cabinet de travail d’un poète, n’eussent été les fenêtres grillagées et les murs sinistres que l’on apercevait par celles-ci.

Fandor était gêné de ce début. Non sans peine il avait réussi à s’introduire dans la prison de Louvain et à se faire admettre auprès du directeur. À la vérité il possédait une lettre de recommandation pour ce perso

Mon cher monsieur Fandor, le directeur du bagne de Louvain, M. Van den Goossen est un brave homme, simple et cordial, mais très timoré et la recommandation signée du procureur que je vous joins sera insuffisante si vous n’arriviez auprès du directeur avec beaucoup d’aplomb et si, jouant sur les mots et le sens de la lettre, vous ne commencez pas par lui affirmer avec la plus parfaite audace que cette lettre de recommandation constitue une véritable autorisation de vous laisser communiquer même par-dessus la tête du directeur. M. Van den Goossen sera surpris, mais convaincu sans doute et vous réussirez.

Or, dans l’intervalle qui s’était écoulé entre l’envoi de cette recommandation à Fandor et la venue du journaliste à Louvain, M. Van den Goossen avait obtenu son changement, s’était vu remplacer par M. Huguelmans. Or, autant le premier directeur était un homme susceptible de se laisser intimider, autant M. Huguelmans avait conscience du rôle important qu’il jouait, de l’autorité absolue dont il disposait et Fandor qui ignorait non seulement la mentalité du nouveau chef, mais même qu’il ne s’adressait plus au précédent directeur, avait fort mal engagé son affaire et devant l’accueil qui lui était fait, tout en maudissant sa gaffe, il tenta prudemment de battre en retraite.

— Oh, une permission, je me suis mal expliqué, monsieur le directeur. C’est une recommandation simplement. Je sais en effet que vous êtes le maître chez vous et que nul n’a qualité pour intervenir dans votre administration sans votre assentiment préalable. Voici d’ailleurs cette recommandation.

M. Huguelmans lut la lettre :

— Je comprends, fit-il avec un sourire énigmatique, cette lettre est vieille de deux mois. Elle était adressée à mon prédécesseur, je ne sais pas si je dois la prendre en considération.

Fandor saisit l’occasion pour insister et obtenir la faveur sollicitée.

— Je n’ai pas de veine, pensait-il, il faut que juste au moment où je me présente je me trouve en présence d’un bonhomme imbu de sa perso

Et le visage du journaliste trahissait son anxiété.

Fandor, s’il avait su le fond des choses, se serait au contraire félicité de se trouver en face de M. Huguelmans. Car Fandor demandait à voir le priso

Or, si Fandor avait rencontré dans ce cabinet directorial celui qui l’occupait précédemment, c’est-à-dire M. Van den Goossen, l’ancien directeur n’aurait jamais au grand jamais, autorisé, malgré son caractère accessible aux recommandations, une communication avec un priso

Somme toute, Fandor n’était pas trop mal tombé.

M. Huguelmans, après avoir lu et relu la lettre de recommandation, questio

— Pourquoi, monsieur, demanda-t-il, désirez-vous voir le D. 33 ?

Fandor avait préparé toute une petite histoire et décidé au préalable de cacher au directeur de la prison sa qualité de journaliste :

— Mon Dieu, monsieur le directeur, voici ce qui m’amène : je suis professeur de langues vivantes et attaché à l’Université de New York, où je fais des études sur l’anglais du Moyen Âge. J’ai eu l’occasion, me trouvant à Rome, de découvrir chez un bouquiniste le manuscrit d’un auteur écossais, qu’il m’a été à peu près impossible de traduire. C’est en vain que j’ai cherché quelqu’un de capable de le faire et ce n’est qu’à Berlin que j’ai rencontré un savant. Il n’a pu le traduire non plus, mais du moins m’a appris qu’il existait à la prison de Louvain un homme, un érudit, traducteur distingué et que seul cet homme pourrait me do