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— Je vous le jure.

— Bien. Maintenant je vais essayer de sauver votre mère, je ne vous promets rien. Je ferai mon possible. L’argent vous importe peu, je le comprends, vous me rembourserez ce que j’aurai déboursé. Voilà tout. Demain peut-être, vous serez tous libres.

Juve appuya sur le bouton de la so

***

Le lendemain matin, dans le cabinet de M. Mourier, M me Granjeard et ses deux fils écoutaient avec ravissement le magistrat instructeur :

— Je signe une ordo

Les Granjeard se regardaient. M me Granjeard pensait :

— J’ai sauvé mes fils en acceptant les propositions de Juve.

De son côté, Paul Granjeard se disait :

— J’ai sauvé ma mère en achetant ce policier.

Mais, M. Mourier poursuivait :

— Juve, en effet a fini par découvrir le testament de M. Didier Granjeard. Il est en quelque sorte la preuve de la culpabilité de Blanche Perrier. Cette femme avait intérêt au crime, de plus, elle est en fuite. Tenez, lisez ce document.

La mère et les deux fils, se saisirent avidement de ce que M. Mourier considérait de bo

Le testament n’avait pas été écrit par Didier. M me Granjeard ne reco

— C’est faire condamner ma mère, se dit Paul Granjeard.

— C’est faire condamner mon fils, pensait M me Granjeard.

Robert Granjeard, lui, ne comprenait pas, mais voyant l’émotion de ses parents, il se tut lui aussi.

Et M. Mourier, se trompant au bouleversement de ceux qu’il croyait i





— Je garde ce document au dossier, ce document que m’a confié Juve. En tout cas, vous êtes libres, voici l’ordo

13 – LE RENDEZ-VOUS

— Avec tout ça, je n’ai vraiment pas de chance. Il fait toujours nuit, un froid de tous les diables, et je vais avoir une occasion numéro un d’attraper un formidable rhume. Ça, c’est véritablement désagréable. Me faire tuer, me faire écrabouiller, je veux bien. Ça entre en quelque sorte dans les risques de mon métier, mais m’enrhumer comme un imbécile, parler du nez pendant huit jours, être contraint d’avaler des pâtes de réglisse ou des bois de guimauve, ah non, je ne marche pas, j’aimerais mieux me plaindre à l’Administration.

Dans le hall de la gare Montparnasse, Fandor venait d’arriver et flânait tout en monologuant, devant les boutiques des libraires. Le jeune homme, d’un coup d’œil, avait vérifié l’heure à la grande horloge de la gare, qui, par exception, marchait ce jour-là. Il était en avance, il n’avait pas besoin de se presser. Jérôme Fandor, tranquillement donc, arpentait cinq grandes minutes les alentours du quai de départ, et s’amusait notamment à abrutir complètement l’intelligence des employés en leur demandant, les uns après les autres, de quel quai devait partir exactement l’express de Cherbourg. Nul ne pouvait le renseigner. La gare Montparnasse, qui dépend de l’Ouest-État, a ceci en effet de particulier, qu’elle est si exiguë, si mal aménagée, si peu apte à rendre les services qu’on lui demande, qu’il est matériellement impossible aux contrôleurs de la voie d’affirmer d’une façon certaine qu’un train arrivera à tel quai plutôt qu’à tel autre, que tel express démarrera d’une voie, plutôt que de la suivante. Le service se fait au petit bonheur, au hasard de l’encombrement, il y a des coutumes vénérables sur lesquelles on se base, on sait par exemple que le train devant arriver à huit heures et demie n’est jamais là, et on en profite pour faire partir sur la voie où il doit se ranger l’express de neuf heures moins le quart, mais enfin, il est difficile d’être certain que, par hasard un train étant exact, l’express ne sera pas obligé de s’en aller d’ailleurs.

— Donc, conclut Fandor, qui, pour la dixième fois, têtu et obstiné, interviewait un employé très galo

— Monsieur, il partira de la voie 7, le voilà, vous pouvez monter en voiture.

Lentement, en effet, avec des précautions extrêmes, un train était refoulé en gare. Fandor remercia l’employé, se dirigea, lui aussi, vers le rapide.

— Très bien, ce train, murmurait-il, tout en longeant les wagons, très confortables, les sleeping, très moelleux le capito

Enfin, Fandor n’avait pas de bagages, curieusement, car ce n’était point son habitude, il était vêtu en sportman. Une veste à gros plis tombait sur un pantalon de velours, dont les jambes étaient empriso

— Dites donc, messieurs, commença-t-il, un petit renseignement s’il vous plaît ? Un pari que je viens de faire : est-ce que ça n’est pas ce train-là qui emmène le wagon pénitentiaire ?

Les facteurs se regardèrent les uns les autres, éto

— Parfaitement, monsieur, répondit-il, c’est bien cet express-là auquel on attelle le wagon pénitentiaire.

— Mais comment se fait-il alors, qu’il ne soit pas là ?

— Parce qu’on ne fait pas monter les détenus dans la gare, faisait l’homme. Ils embarquent un peu plus loin sur les voies, on attelle le wagon à la locomotive. Puis il est refoulé avec elle et comme il continue directement jusqu’à Cherbourg, il n’y a pas d’inconvénient à ce qu’il soit en tête de train.

Jérôme Fandor n’en demandait pas plus.

À la réponse du chef de train qu’il remercia de son obligeance, un sourire indéfinissable avait paru sur ses lèvres.

Parbleu, il le savait bien que c’était l’express de Cherbourg qui emmenait le wagon pénitentiaire. Depuis huit jours, il multipliait les démarches, au ministère et dans les bureaux de la gare, avec quelle habileté, pour arriver à se documenter sur la question. Non seulement il savait que l’express de Cherbourg allait emmener le wagon pénitentiaire, mais encore il co