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Marie-Angéline n’avait pas attendu la fin de la phrase. Elle était déjà partie, en courant même tant elle craignait de perdre une miette de ce qu’allait raconter l’archéologue. Ce qui arracha un mince sourire à Mme de Sommières :

— Attendons qu’elle revie

— J’aurais plutôt confiance dans son jugement et aussi dans son flair. Elle nous a bien souvent do

— Et comme Aldo et vous êtes devenus ses héros préférés, elle va me faire une vie impossible, mais peut-être efficace. J’ajoute qu’elle aime aussi beaucoup Lisa et les petits…

Puis le timbre de sa voix baissa presque au murmure :

— Avez-vous de ses nouvelles ? L’information a bien dû arriver à Venise ?…

— Je n’en sais rien. Elle n’est pas chez elle en ce moment, mais à Ischl auprès de sa grand-mère…

— Eh bien, il faut espérer que les montagnes du Salzkammergut ont formé un barrage contre cette abominable nouvelle. Il y a de quoi la rendre folle…

— Ravagée d’inquiétude, oui, mais folle je ne crois pas. Lisa, en bo

— C’est bien ça qui me fait peur. Elle a su à peu près tout de sa vie sentimentale de célibataire et, surtout, l’espèce de passion funeste dont il s’était pris pour cette Polonaise qu’il avait été contraint d’épouser.

— Et vous craignez qu’il ait pris feu une fois de plus ? J’ai peine à y croire…

— Moi je n’y crois pas ! clairo

— Laissez, Cyprien ! Je vais le faire moi-même. Monsieur Vidal-Pellicorne, vous pouvez parler.

Ce qu’il fit.

Tout en parlant il regardait tour à tour ces deux femmes si différentes en dépit du fait qu’elles appartenaient au même monde, désuet en cette ère des a





Quant à Marie-Angéline, elle était, la quarantaine dépassée, le prototype de la vieille fille à l’anglaise portant souliers de te

Quand Adalbert eut fini son récit, elle ne posa qu’une seule question :

— Mais enfin, ce journaliste qui était avec vous l’autre soir, il n’y a vraiment pas moyen de savoir où il est passé ? Son rédacteur en chef devrait en avoir une petite idée.

— Pas la moindre, mais il paraît que c’est courant chez lui : quand il lui arrive une information qu’il juge intéressante, il prend sa casquette et disparaît pendant des jours sans dire où il va et ramène en général un reportage sensatio

— Attendre, attendre ! coupa la marquise. C’est très joli, mais moi je ne suis pas patiente et je voudrais bien revoir mon neveu avant de mourir !

— Grâce à Dieu, nous ne sommes pas en train de mourir ! s’écria Marie-Angéline en se signant précipitamment. Mais pourquoi ne ferions-nous pas appel à notre vieil ami le commissaire principal Langevin ?

— Il est à la retraite depuis belle lurette !

— Ce qui ne l’a jamais empêché de se tenir au courant des affaires les plus importantes. C’est le cas de la nôtre et M. Langevin sait les liens qui nous attachent au prince Morosini…

Mme de Sommières se leva et fit, dans la cage de verre peint qui abritait une collection de plantes, quelques pas rapides qui firent cliqueter les nombreux – et précieux ! – sautoirs qui ne la quittaient jamais.

— J’aurais dû y penser plus tôt. C’est une excellente idée, Plan-Crépin. Allez téléphoner !

Marie-Angéline partit en direction de la loge du concierge. En effet c’était le seul endroit de son hôtel où Mme de Sommières tolérât un ustensile qu’elle jugeait incompatible avec sa perso

Il repartit chez lui à pied. Le chemin n’était pas long entre la rue Alfred-de-Vigny, où Tante Amélie habitait une demeure de style troubadour bourrée de passementeries Second Empire héritée d’une tante par alliance, A

Un instant, il caressa l’idée de retourner rue Alfred-de-Vigny pour savoir si Mme de Sommières avait pu joindre l’ancien policier, mais il hésita à la déranger au milieu d’une nuée de malles et de valises. Si ce soir il n’avait rien trouvé il pourrait toujours téléphoner et confier l’affaire à Marie-Angéline.