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— Ne partez pas, je vous en prie ! Et surtout excusez-moi ! Je suis étranger et ne co

— Vous trouvez que j’en ai l’allure ? fit-elle un pli moqueur au coin des lèvres. Vous devez en effet être réellement étranger… ou i

— Je suis vénitien…

— Un Italien, hein ? Encore un de plus ! gronda-t-elle. Et Aldo pensa qu’elle ne devait pas les porter dans son cœur.

— Les gens de Venise, dit-il, et moi en particulier avons beaucoup de mal à nous reco

— Comment vous appelez-vous ?

— Morosini ! Aldo Morosini… Et… et vous-même ? osa-t-il demander en s’avouant que cette femme l’impressio

— Je ne crois pas que ça vous intéresserait, répondit-elle en haussant les épaules.

— Pourquoi pas ?

— Vous ne vous imaginez pas que nous allons entretenir des relations ? Je ne sais pas ce que vous venez faire ici ? Vous êtes quoi ? ajouta-t-elle en fixant l’attirail arrimé sur le porte-bagages, un peintre ? Il y a d’autres choses plus belles que cette bâtisse maudite…

— Je ne suis qu’un peintre du dimanche mais je suis aussi écrivain… et antiquaire !

Les sourcils gris de la femme se relevèrent de deux bons centimètres.

— Je commence à comprendre ! Pensant la maison vide, vous espériez pouvoir y entrer pour vous procurer de la camelote sans bourse délier ?

C’était le genre de discours qu’il ne fallait pas tenir à Morosini sous peine de lui ôter toute politesse :

— Vous me prenez pour un cambrioleur ?

— Voulez-vous me dire ce qui s’y oppose ? Être bien habillé, bien élevé et plutôt séduisant n’empêche pas d’avoir la main leste et un sens des affaires particulier. Bon ! Assez bavardé ! J’ai autre chose à faire et je vous do

Cette fois, elle s’écarta si vite qu’il n’eut pas le temps de la retenir. Juste celui de crier :

— Je vous jure que je n’en suis pas un ! Dites-moi au moins votre nom ?

— En quoi cela vous regarde-t-il ? Il ne vous dirait rien.

— Dites-le quand même ! Vous n’aimez pas Ricci plus que moi je le sens… nous pourrions être amis !





Il l’entendit rire :

— Alors s’il en est ainsi suivez un conseil d’amie : fichez le camp et ne revenez jamais ! C’est malsain…

Le bruit de la course se perdit dans les profondeurs des bois. En dépit de ses bottes – de son âge aussi peut-être ? – elle courait avec la rapidité d’un chevreuil. Aldo, perplexe, resta là jusqu’à ce qu’il n’entendît plus que le cri des oiseaux de mer. Alors il se retourna vers le « Palazzo » où tout semblait frappé d’immobilité. De silence aussi ! Un silence tel qu’il semblait impossible qu’il y eût là-dedans un seul être vivant. L’inco

Aldo commença par examiner l’enviro

Le pin offrait un excellent abri encore que peu confortable à cause de la rugosité du tronc et des piqûres des aiguilles mais l’occupant ne s’en rendit pas compte, passio

Ils coururent vers les limites de la propriété. L’un d’eux ouvrit la porte qui les avait alertés, examina les alentours pendant un moment, haussa les épaules et referma en grognant :

— Encore un de ces foutus gamins de pêcheurs que ça amuse de nous faire sortir !

— Faudrait peut-être aller dire à leurs parents de leur apprendre la politesse s’ils ne veulent pas prendre du petit plomb, émit un autre. Quand ils en auront pris plein les fesses on s’ra peut-être tranquilles.

— Oui mais vaut mieux pas le faire avant l’arrivée du patron ! Il aime pas les initiatives…

— Alors il faut espérer qu’il ne tardera plus ! J’en ai marre, moi !

Le calme revint bientôt. La maison se referma et le silence reprit ses droits mais Aldo attendit qu’il se fût bien installé pour commencer à bouger. Il descendit lentement de son arbre, alla chercher son vélo et le poussant à la main s’enfonça à son tour dans l’épaisseur du bois en se fiant à son sens de l’orientation afin de rejoindre la route côtière passant par Fort Williams qui le ramènerait à domicile par un autre chemin. Plutôt songeur il était car si son pavé dans la mare avait fait surgir les grenouilles démontrant ainsi que l’inco

Pour la première fois de sa vie, Aldo se sentit menacé par le découragement. À qui s’adresser ? Où trouver l’aide indispensable ? Au moins quelqu’un pour veiller au grain s’il parvenait à s’introduire dans la place, et à première vue c’était déjà une sacrée difficulté. À moins de s’y faire engager comme domestique ?

L’idée était séduisante et durant un moment il la retourna sur toutes les coutures dans son esprit. Au fond il parlait l’italien aussi purement que tous ces gens-là même si l’accent était légèrement différent et même s’il n’était plus assez jeune pour faire un valet de pied – ce qui lui répugnerait ! – il avait suffisamment d’allure pour faire un bon maître d’hôtel ou un chauffeur. Malheureusement cela ne pourrait marcher qu’en l’absence de Ricci parce que celui-ci le reco

Guetté par la migraine et tenté par le beau temps qui semblait vouloir s’installer, il retourna à Euston Beach, acheta un maillot de bain, prit une cabine pour se déshabiller puis traversa la plage en courant pour s’en aller piquer une tête dans la mer. Elle était froide ce qui expliquait qu’il n’y avait pas sur la plage beaucoup de candidats à la baignade mais elle lui parut extrêmement revigorante. En bon fils de l’Adriatique il avait su nager presque avant de savoir marcher et adorait cela. Il nageait de façon remarquable et durant une bo

Ragaillardi, il arrivait en vue de la Taverne quand il aperçut Ted Mawes bavardant sur le seuil avec l’étrange femme de tout à l’heure et en éprouva une vive satisfaction. C’était l’occasion rêvée d’apprendre qui elle était. Aussi fonça-t-il sur le couple pour le rejoindre mais au moment où il allait sauter de sa bicyclette, l’inco