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— Rien ! Pas ça ! fit Anderson en faisant claquer l’ongle de son pouce entre ses dents. On a visité son énorme baraque, le Palazzo Ricci comme il l’appelle, depuis les caves jusqu’aux toits sans détecter la plus petite trace, le moindre indice. Les jardins aussi et le hangar à bateaux. On a fouillé chez les domestiques, on les a passés au gril et, tenez-vous bien : ceux-ci ont vu Maddalena entrer dans la chambre nuptiale, menée par Ricci mais ensuite ils n’ont pas revu la jeune femme.

— Comment cela ?

— Elle n’est jamais ressortie de cette chambre. Du moins à leur co

— Autrement dit Maddalena serait partie faire un tour dans cet appareil un peu succinct – au fait, c’était quand ?

— En juillet donc en été et il faisait chaud, une espèce de chaleur orageuse un peu étouffante.

— Qui expliquerait l’envie de faire un tour dans la fraîcheur de la nuit mais après une fête les domestiques se hâtent habituellement de remettre tout en ordre et quelqu’un aurait pu la voir si – et c’est le plus probable – elle était descendue vers la mer.

— Mais perso

— Et elle a disparu comme ça : en chemise et saut-de-lit mais avec les joyaux ? Que s’est-il passé ensuite ?

— On a prévenu le mari par télégramme et il est accouru en do

— Je veux bien le croire. Et vous dites qu’on l’a retrouvée nue les bijoux envolés bien entendu.

— Eh oui ! On a avancé alors l’hypothèse que la malheureuse était allée rejoindre un amoureux. Par quel chemin on n’en a rien su à moins qu’elle n’ait eu la possibilité d’emprunter le balai des sorcières ou de se faire pousser des ailes…

— Les sorcières ? fit Morosini avec l’ombre d’un sourire. Voilà qui est séduisant ! Savez-vous que j’ai do

— Pas vraiment surprenant avec une fille aussi belle mariée à un homme beaucoup plus âgé et plutôt quelconque. Sa passion assouvie, l’amant pour éviter les e

— Possible sans doute…

— Mais hautement improbable car le drame s’est reproduit pratiquement de la même façon deux ans après et presque jour pour jour… Il y a vingt-quatre mois donc, Ricci après avoir mené un deuil impressio

— …sans aucune famille, blonde tirant sur le roux avec des beaux yeux sombres.

— Comment le savez-vous ?

— Je ne sais pas : j’imagine. Cela me paraît couler de source.





— Une vraie Cendrillon en effet dont Ricci a fait une éblouissante créature. Et le scénario s’est renouvelé. Le mariage a été a

— En costumes d’époque, j’imagine ?

— Tout à fait. Ricci avait demandé à ses invités de faire ce petit effort en mémoire de sa première épouse si tragiquement disparue.

— Et ils ont marché ?

— Presque tous. La première fête avait été sublime, d’une rare somptuosité. Elle avait laissé de tels souvenirs – même dans un lieu aussi fabuleux que Newport ! – qu’ils ont eu envie de la renouveler. Par pure curiosité j’y suis allé, moi aussi, bien que je n’eusse pas été invité et j’avoue que le coup d’œil était féerique.

— La mariée portait-elle des bijoux ?

— Naturellement, mais ce n’étaient pas ceux de la première fois.

— Tiens donc ? J’aurais cru pourtant…

— Ne laissez pas s’envoler votre imagination : si la parure de Maddalena lui a été volée par celui qui l’a tuée, comment voulez-vous que Ricci puisse l’offrir à sa nouvelle fiancée ? Elle avait sur la gorge un énorme rubis au bout d’une chaîne d’or, des perles et des rubis plus petits, rien aux oreilles, rien aux bras mais à la main droite, il y avait un autre rubis de la même taille.

— Que s’est-il passé ensuite ?

— Pratiquement le même scénario. Ricci est entré avec sa jeune épouse dans la chambre. À dû en ressortir environ une demi-heure après, appelé par un télégramme à La Nouvelle-Orléans. Il en a montré paraît-il une vive contrariété mais l’affaire, une fois encore, était d’importance et il est parti en recommandant à ses serviteurs la plus grande vigilance…

— Il y a quelque chose que je ne comprends pas. La Floride comme la Louisiane sont des territoires plutôt agréables pourquoi donc n’y emmenait-il pas ses compagnes ? Un voyage de noces comme un autre ? Étrange qu’il n’y en ait pas eu au programme ?

— Mais c’était prévu : le couple devait partir pour l’Italie la première fois, pour Paris la seconde au matin suivant la nuit de noces. D’après ce que j’ai pu entendre des domestiques ni l’un ni l’autre ne souhaitait se lancer dans un voyage d’affaires sans grand attrait surtout après une journée si fatigante. Après le départ de l’époux la porte de la chambre s’est refermée sur A

— Elle est partie en chemise de nuit comme la première ?

— Et avec les bijoux. Quatre jours plus tard, son corps mutilé de la même façon que l’autre était découvert à la pointe de l’île. Vous imaginez l’effet sur la population. L’affaire a fait un bruit énorme et cette fois, le F. B. I. s’en est mêlé. Le coupable a été retrouvé…

— Ah bon ? Et c’était ?

— Un pêcheur des environs. Un beau type, entre parenthèses, dont on pouvait comprendre qu’une femme puisse s’éprendre, surtout si on le comparait à Ricci mais un solitaire aussi, vivant avec sa mère dans une maiso

— Bref le coupable idéal ! fit Morosini sarcastique. On a réussi à lui extorquer des aveux ?

— Mieux que ça ! On a retrouvé les joyaux enterrés près de sa bicoque. Il a été jugé… et exécuté !

— Il y a eu un tribunal pour le condamner alors que, selon moi, tout désignait Ricci ?

— Selon moi aussi mais encore une fois il était absent. On n’a pas cherché à savoir comment Peter Bascombe – c’était le nom du pêcheur ! – a pu s’y prendre pour s’emparer des jeunes femmes. On a supposé qu’elles sont allées le rejoindre de leur plein gré…