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Chemin faisant, il repassa dans son esprit les moments qu’il venait de vivre chez les Dostel en se livrant à un examen de conscience. Tout à l’heure, il s’était do

Arrivé à destination, il paya la course en y ajoutant comme de coutume un généreux pourboire et s’engouffra avec allégresse dans l’hôtel particulier de sa grand-tante la marquise de Sommières, qui était devenu son point de chute habituel lorsqu’il venait à Paris. C’était entre cour et parc Monceau sur lequel ouvrait une barrière privée l’une de ces vastes demeures construites sous le Second Empire. Celle-là l’avait été pour l’une de ces belles « Lio

Pour sa part, Aldo Morosini adorait en bloc – en dépit de la foiso

— Ces dames sont là ? lança-t-il à Cyprien, le vieux maître d’hôtel qui le débarrassait de son chapeau et de ses gants. Je ne suis pas en retard j’espère ?

— Non, Madame la princesse n’est pas encore rentrée…

— Ce qui veut dire qu’elle est sortie ?





— Euh… oui. Quelques achats, je crois…

Pour toute réponse, Aldo se mit à rire. Bien qu’elle ne soit pas dépensière par nature – naissance suisse oblige ! – Lisa sa femme aimait Paris presque autant que Venise, son grand amour cependant avant même qu’elle n’eût rencontré son époux… Deux fois l’an, elle y venait pour les collections des grands couturiers mais aussi pour les petites boutiques, les galeries d’art, les ateliers de peintres et les salles des ventes car elle s’y co

Sachant bien où trouver « ces dames » à cette heure de la journée, Aldo piqua droit sur le jardin d’hiver, une grosse bulle de vitraux japonisants consacrés par l’artiste à la cueillette et au parcours du thé reliant le jardin proprement dit à la maison. Y régnait un agréable fouillis de lauriers-roses, de bambous, de rhododendrons, de yuccas, de palmiers et des inévitables aspidistras au milieu desquels Madame de Sommières aimait à se tenir beaucoup plus souvent que dans les salons jugés par elle assommants… Tandis qu’Aldo les arpentait l’écho d’une voix mécontente lui parvint sans l’émouvoir : la marquise et « Plan-Crépin » adoraient ces joutes oratoires qui les opposaient sur les sujets les plus divers allant du choix d’une lecture aux divagations de la politique europée

Ce jour-là le débat semblait rouler autour d’une invitation sur laquelle on n’était pas d’accord. La parole était à Madame de Sommières :

— Vous n’êtes pas un peu malade, Plan-Crépin ? Que voulez-vous qu’à mon âge, j’aille faire chez les sauvages ?

— Toujours des exagérations ! Nous n’avions cependant pas l’air, l’été dernier à Baden-Baden, de considérer Mrs Van Buren comme échappée d’un tipi iroquois ? Il me semble me souvenir que nous la trouvions d’un commerce agréable et je ne vois pas pourquoi une invitation de sa part nous fait monter sur nos grands chevaux ? clama l’interpellée qui ne s’adressait jamais à la marquise autrement qu’à la première perso

— Commerce agréable ? Où allez-vous chercher des formules pareilles ? Nous ne sommes plus sous Louis XIV que je sache ?

— Nous sommes surtout de mauvaise humeur… et de mauvaise foi ! Il est plus facile de chipoter mon langage que d’admettre que j’ai raison.

— En quoi ?

Estimant qu’il en avait assez entendu, Morosini fit son entrée découvrant ce à quoi il s’attendait : « Tante Amélie » trônant dans son grand fauteuil de rotin blanc garni de coussins en chintz imprimé de roses devant une table légère où s’entassait le courrier du matin – infatigable épistolière elle entretenait des relations postales avec une bo