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Elle riait encore en pénétrant dans l’habitacle mais Morosini n’en avait plus envie. Cette curieuse femme possédait l’art de décortiquer l’âme humaine et même si l’idée ne lui serait jamais venue qu’Adalbert pût voir en lui un rival éventuel, ce qui était grotesque, il était à craindre, au cas où elle aurait raison, que leur quasi-fraternité eût du plomb dans l’aile. Et ça ce n’était pas supportable, surtout dans l’état d’esprit où il était en ce moment. Conséquence logique : il fallait une bo

En attendant, quand la baro

— Ça n’a pas l’air d’aller ? constata Morosini.

— Toi, en revanche, ça va on ne peut mieux ! grogna Vauxbrun. Tu as une mine répugnante alors que je ne suis plus qu’une larve… Et j’ai horreur qu’on me voie dans cet état !

Aldo voulait bien le croire : lui aussi avait horreur d’être vu malade.

— Je ne suis pas « on » mais un vieux copain qui comme toi a fait la guerre. Qu’est-ce que t’a do

— Une potion au chloral censée me faire dormir mais que je n’ai pas gardée deux minutes…

— Il t’a traité en jeune fille ! Pas éto

— Tais-toi malheureux !

— … du pain grillé, des brioches… et puis essaie donc le whisky soda bien glacé !

— D’où sors-tu cette trouvaille ?

— Mon vieil ami lord Killrenan avait beau être un vieux loup de mer, il n’en était pas moins sujet parfois à ce genre de malaise tout comme l’amiral Nelson. Il s’en tirait avec ce remède-là. Remarque, le whisky était pour lui la panacée universelle depuis les maux de tête jusqu’aux cors aux pieds. Cela dit il n’avait pas tort : il m’est arrivé entre Calais et Douvres d’avoir à expérimenter ce truc avec succès. Votre médecin devrait le co

— Peut-être hésite-t-il à l’employer quand il ne co

— Un peu, admit Vauxbrun mais je préfère mourir que rester ainsi ! Qu’est-ce que la baro

— Le plus grand bien, rassure-toi ! Elle se soucie de toi et c’est déjà une bo

Si vite qu’il bouscula un homme qui se trouvait de l’autre côté, qui s’excusa et fila sans attendre que Morosini en fît autant. Un peu interloqué, celui-ci regarda disparaître au bout de la coursive une gabardine mastic comme il devait en exister plusieurs sur le bateau. Le col en était relevé et la casquette enfoncée jusqu’aux sourcils ne lui avait pas permis de distinguer le visage. Ce qu’il regretta parce qu’il aurait juré que, lorsqu’il l’avait bousculé, le perso

Tandis qu’il gagnait le bar, la question le turlupinait de deviner pourquoi quelqu’un pouvait s’intéresser à ce qui se passait chez un homme malade depuis le début de la matinée et qui, à part son entretien avec le médecin et quelques paroles échangées avec le steward, n’avait guère à émettre que des borborygmes internes guère ragoûtants. À moins que le curieux ne se consacre à lui-même et non à Gilles et ne l’eût suivi ? C’était peut-être plus logique mais pas plus éclairant pour autant.

Muni d’un verre convenablement embué il retourna administrer sa potion perso

— Il faut qu’on parle !

Son reflet s’inscrivit aussitôt dans le miroir devant lequel Aldo continua d’opérer comme si de rien n’était :

— C’est aussi mon avis mais tu pourrais commencer par dire bonjour !

— Eh bien, bonjour si tu y tiens !

— Cela me paraît la moindre des choses et je te fais grâce des politesses dans le genre : « Comment vas-tu ? »





— C’est l’évidence même : tu as une mine magnifique !

— Et de deux ! C’est la seconde fois qu’on me la reproche depuis ce matin et comme chaque fois cela vient d’un ami – ou supposé tel ! – cela devient obsédant.

— Qui est l’autre « supposé tel » ?

— Gilles Vauxbrun.

— Il est là lui aussi ?

— Et pourquoi pas ? Tu y es bien ? Maintenant qu’est-ce que tu veux ?

Le nœud de cravate étant parfait, Aldo s’éloigna du miroir pour aller chercher son étui à cigarettes laissé sur la table de chevet cependant qu’Adalbert opérait le mouvement contraire en allant s’adosser à la commode que dominait la glace :

— C’est plutôt à moi de te le demander ? Pourquoi me suis-tu ?

— Où as-tu pris que je te suivais ?

— À Londres d’abord où tu es tombé chez moi comme la foudre…

— Je préférerais comme un pavé dans la mare obscure où vous barbotiez joyeusement Warren, une belle dame et toi.

— … et maintenant sur ce bateau !

— Où j’ai embarqué avant toi au Havre sans me douter un instant que l’escale de Plymouth me vaudrait le plaisir de ta compagnie ! mentit Aldo avec un aplomb convaincant. Cela dit, continua-t-il en durcissant le ton, j’aimerais savoir, moi, ce que je t’ai fait à part débarquer sans prévenir ?

— Rien, mais…

— Aurais-je déplu sans le savoir à la fille de lady Ribblesdale ?… Ça n’aurait rien d’éto

— J’avais raison de me méfier : tu t’es arrangé pour savoir qui elle est ?

— Tu me prends pour un enfant de chœur ? Certainement je me suis « arrangé ». Tu penses bien que j’ai passé Warren à la question ? Pour une fois que la curiosité était de mon côté !

Sous le hâle qui ne quittait jamais son visage – pas plus que celui de Morosini ! – Adalbert avait pâli.

— Qu’est-ce qu’il t’a raconté ?

— À l’exception du nom de la future ex-princesse Obolensky absolument rien sinon que vous auriez ensemble une affaire délicate…

Un soupir de soulagement s’échappa de la poitrine de l’archéologue :

— J’aime mieux ! Écoute je peux simplement te dire ceci : elle possède un joyau inestimable donc convoité par des gens prêts à tout pour se l’approprier. Warren a fait en sorte de la protéger à Londres mais le danger se rapproche au point qu’elle a préféré partir discrètement pour les États-Unis. C’est la raison de notre embarquement nocturne sur un bateau français. Or, la présence auprès de nous de l’expert le plus célèbre en pierres historiques ne peut nous être que néfaste alors qu’Alice se do

— Qu’est-ce que c’est ?

— Un collier trouvé dans la tombe de Tout-Ank-Amon et que lui a do

— Jamais entendu parler ? re-mentit Aldo. D’ail­leurs les joyaux égyptiens ne m’intéressent pas ! Ils sont trop mats ! Je n’aime que les étoiles étincelantes que sont les diamants et leurs sœurs de couleur. Tu devrais le savoir !