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— Vous redoutiez une catastrophe, ricana Lemercier en cherchant fébrilement un papier parmi ceux qui encombraient son bureau. Est-ce que ça vous paraît suffisant ? Il y a là une petite plaisanterie dont je ne suis pas certain que vous allez apprécier le sel !

Du premier coup d’œil, Aldo reco

« À mon grand regret, écrivait l’assassin, il me faut constater que vous ne vous do

Suivaient des considérations sur les déviations de l’âme humaine, singulièrement sur l’avarice cause de bien des maux, et un long dithyrambe sur la Reine que Morosini lut avec agacement : ce misérable voyait un pieux devoir dans la restitution à Marie-Antoinette du trésor perso

— Écœurant ! exhala Morosini en rendant la lettre au commissaire.

— Pour vous sans doute mais en ce qui me concerne je trouverais plutôt insultant !

— Pour qui ? Pour vous ?

— Naturellement. Ce genre de poulet aurait dû vous être adressé avec l’ordre exprès de ne pas avertir la police. Or, c’est à moi qu’on l’envoie, preuve évidente où l’on me tient… On me prend pour un imbécile.

— On peut l’interpréter différemment. Cette lettre vous fait l’arbitre de la situation. Si mon beau-père et moi-même n’obtempérons pas, nous sommes déshonorés aux yeux de la force publique vite relayée par la presse. C’est habile au contraire…

— Que comptez-vous faire ?

— Prendre le premier train pour Zurich ! Ce genre de tractation ne saurait passer par le téléphone et, par chance, nous avons cinq jours !

— Mais en ce qui concerne votre part du marché ?

Le regard dédaigneux qu’Aldo posa sur Lemercier le vengea des avanies que celui-ci lui avait fait subir :

— Entre la vie d’une jeune femme et un joyau, si cher qu’il soit à mon cœur de collectio



— Et… M. Klederma

— Je ne peux répondre pour lui. C’est un homme d’ho

De mauvaise grâce, Lemercier fouilla dans un des tiroirs de son bureau, en tira la pièce demandée :

— Vous n’en profiterez pas pour rentrer à Venise ?

Le sang d’Aldo ne fit qu’un tour. S’appuyant des deux poings sur le bureau et se penchant pour être à la hauteur de l’adversaire, il lui jeta à la figure :

— Vous êtes bien un flic ! Perdez donc cette habitude de jauger les gens à votre aune perso

CHAPITRE IX

OÙ L’ON EN APPREND UN PEU PLUS

Le lendemain matin, Aldo pénétrait dans le hall de l’hôtel Baur-au-lac à Zurich. Il co

Un coup de téléphone à la banque Klederma

Aldo en savait quelque chose. Avant la Grande Guerre, il avait rencontré Dianora à une fête de Noël dans un palais vénitien. Elle était alors âgée de vingt-trois ans et déjà veuve du comte Vendramini, un vague cousin de Morosini. Celui-ci avait été littéralement ébloui : elle ressemblait à une fée des contes nordiques. Tellement blonde et charmeuse, elle évoquait une fleur saisie par les frimas, le plus pur de ces diamants qui la faisaient scintiller, mais sous le givre de cette statue coulait un sang aussi ardent que celui d’Aldo. Le soir même elle devenait sa maîtresse. Une maîtresse passio

Pourtant il s’en était guéri plus vite qu’il ne le pensait et quand il l’avait revue, quelques a

Lorsqu’il arriva devant ce que l’on appelait le « palais Klederma