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Apparemment, Xaintrailles avait fait de la bo

Mentalement, Catherine avait adressé un remerciement ému à ce grand garçon roux et moqueur dont la brutalité joyeuse n'avait d'égal que le dévouement. Un regret aussi ! Dieu seul savait quand les Montsalvy reverraient leur ami !

Maintenant, la petite troupe chevauchait paisiblement sur l'antique voie romaine, encore distincte, qui, de l'ancie

1 Bourges.

— Tôt ou tard ils se battront, avait-elle chuchoté en regardant Escornebœuf qui s'essuyait le nez sur sa manche en contemplant d'un air rêveur Gauthier en train de seller Morgane.

— Si c'est une lutte courtoise, ce sera amusant de voir s'empoigner ces deux géants. Mais si c'est une vraie bagarre, je saurai bien les séparer. C'est au fouet que l'on dresse les fauves et j'en ai depuis longtemps l'habitude.

Cette réponse, bien dans la manière d'Arnaud, n'avait fait qu'augmenter les craintes de Catherine. Elle se promit de veiller au grain, mais elle ne put s'empêcher de penser que la vie serait infiniment plus simple si l'on pouvait débarrasser les hommes de ce goût immodéré qu'ils avaient de s'entretuer. Instinctivement, elle porta une main à son ventre. Celui qui, déjà, vivait là, serait-il, lui aussi, l'une de ces machines de guerre lucides et implacables ? Le sang ardent des Montsalvy étoufferait-il tout à fait celui, infiniment plus paisible, de sa mère et de son grand-père, le bon Gaucher Legoix, pendu parce qu'il aimait avant tout la paix ? Pour la première fois, Catherine eut peur de ce mystère vivant qu'elle portait au creux de sa chair.

À cette inquiétude, une autre s'enchaîna, tout naturellement : celle de l'inco

Des montagnes, c'est-à-dire un aspect inédit de la nature pour la fille des plaines qu'elle était... des visages étrangers, une demeure nouvelle, une belle-mère... Au fond, c'était cette dernière image qui était la plus angoissante : la mère d'Arnaud !

D'elle, Catherine savait peu de chose, sinon que ses fils l'adoraient. Jadis, dans la cave des Legoix, avant d'être massacré par la populace parisie

« Comment, songeait alors Catherine, la haute et fière châtelaine accueillerait-elle cette belle-fille inco





— À quoi penses-tu ? demanda Arnaud qu'elle n'avait pas vu revenir vers elle, absorbée qu'elle était dans sa songerie.

Elle sourit à son expression anxieuse et, comme il ajoutait :

— Tu n'es pas bien ? Tu es lasse peut-être ?

— Non, répondit-elle, je réfléchissais seulement.

— À quoi ?

— A ce qui nous attend... à ton pays... ta famille.

Un brusque sourire fit briller les dents d'Arnaud, il se pencha sur sa selle, entoura d'un bras les épaules de Catherine et appuya vivement ses lèvres sur sa tempe.

— À moi tu peux bien l'avouer, chuchota-t-il. Tout cela te fait peur, non ?

— Un peu... oui.

— Tu as tort. Si tu aimes l'Auvergne, elle te le rendra au centuple. Quant à ma mère, puisqu'elle est à elle seule toute la famille directe, je crois que tu lui plairas. Elle aime avant tout le courage...

Réglant le pas de son cheval sur celui de Morgane qui faisait des grâces au grand étalon noir, Arnaud, longtemps, parla de son pays à sa femme. Peu à peu, elle oublia le paysage mollement vallo

— Et tout cela maintenant est menacé, en danger, parce que l'insatiable rapacité d'un La Trémoille a décidé de s'approprier un fief au mépris de tout droit féodal ! Le temps me dure d'arriver là-bas... oui, le temps me dure !

Tant que l'on fut en terre berricho