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— Alors moi j'ai décidé qu'on pouvait pas vous laisser tomber comme ça dans la gueule du loup et j'ai do

et vous, vous avez bien fait de suivre mon conseil et de venir ici tout de suite parce que à peine il a su votre venue que messire Arnaud est monté à cheval avec ses hommes... et la femme et ils sont sortis pour vous narguer et vous chasser.

— Qui est cette femme ? fit Catherine d'une voix blanche.

Vous le savez ?

— Si on le sait ! Rien d'autre que cette putain d'Azalais, la dentellière, vous vous souvenez ! Cette ribaude sans Dieu qu'il a dû récupérer dans les ordures de Béraud d'Apchier. Dame Catherine, bon sang ! Vous allez pas vous trouver mal ?...

Elle était en effet devenue blême et se laissait aller en arrière, les narines pincées. Gauthier la reçut dans ses bras.

— Si vous trouvez que c'est agréable à entendre, votre histoire

? gronda-t-il furieux. Fouillez dans son aumônière, il doit y avoir un cordial, du vinaigre... Qui c'est d'abord cette Azalais ?

1 Voir Belle Catherine.

— Pas grand-chose ! Une grande garce avec le feu aux fesses qui couchait avec le mari de sa mère et qui s'était ensauvée d'ici avec le Béraud d'Apchier, le Loup du Gévaudan quand il est venu nous assiéger. Une saloperie qu'avait comploté avec lui la mort de messire Arnaud et que maintenant cet âne bâté nous ramène... sans doute parce qu'il a pensé que c'était avec elle qu'il ferait le plus de mal à sa pauvre sainte femme ! Ah, tenez, mon gars, on dirait qu'elle revient

!...

Vigoureusement soignée par Gauthier qui lui avait appliqué quelques claques avant de faire couler un peu de cordial entre ses lèvres blanches, Catherine en effet ouvrait les yeux cependant qu'un peu de couleur revenait à ses joues. Elle jeta autour d'elle un regard égaré qui se fixa enfin sur Gauberte dont le large visage était éclairé en plein par la petite flamme de la lanterne.

— Pardo

Mon Dieu !... Azalais !... Pourquoi Azalais ?...

— C'est ce que je viens de dire à ce garçon : probablement pour vous faire le plus de mal possible. Quand je vous dis qu'il est fou !

— Mais enfin, l'abbé Bernard ? Il l'a laissé amener cette fille à Montsalvy, après ce qu'elle a fait ? Il l'a laissé l'installer chez moi ?

Ça ne se serait sans doute pas passé comme ça s'il avait été là et c'est pour ça qu'elle est arrivée cachée comme un péché mortel. Mais quand messire Arnaud est revenu, notre abbé était parti depuis trois jours à Chirac, au chevet de sa mère qui était au mouroir et frère Anthime, le trésorier qui le remplace quand il est absent, a appris que sur la route du retour, il avait été attaqué par des brigands et laissé pour mort. Non, rassurez-vous, ajouta-t-elle très vite, il l'est pas ! Des gens l'ont trouvé et ramené au château de Saint-Laurent-d'Olt où on le soigne. Heureusement que le bon Dieu nous l'a pas repris celui-là, parce que c'est notre meilleur espoir... si toutefois il arrive à rentrer chez lui malgré les faillis chiens qui gardent messire Arnaud.

Serrant ses mains l'une contre l'autre à faire blanchir ses jointures, Catherine gémit, désespérée :

— Il est fou ! Il est complètement fou ! Et mes enfants... et Sara ?



Que leur a-t-il fait ? Oser amener une telle créature dans leur maison, les obliger à vivre avec elle...

De la plus imprévisible façon, étant do

— Ça, il n'a pas eu le temps ! La nuit même de son arrivée, messire Michel et demoiselle Isabelle, Sara, Josse et Marie ont disparu du château. Voyez- vous il s'est pas méfié de ce que Sara et Josse co

— Mais... où sont-ils ?

Gauberte parut s'épanouir encore davantage.

— On n'en sait rien du tout et on aime mieux ça ! C'est bien mieux pour éviter les fuites. Mais on fait confiance à Josse et à Sara pour avoir fait au mieux.

1 Voir Piège pour Catherine.

Tout ce qu'on sait, c'est que messire Arnaud a envoyé partout : à Cassaniouze, à Sénézergues, à Roquemau- rel, à Labesserette, à Ladinhac, au Fel, à Leucamp, à Vieillevie, à Villemur et à Montarnal... et que perso

Enfin une bo

— Une question encore, ma bo

— On vous a cherchée, mais pas longtemps. L'i

Quand on vous saura de retour, il pourrait bien avoir de gros e

— Je ne suis pas venue faire une révolution, Gauberte. Je suis venue reprendre ma place et je la reprendrai, croyez-moi !

— Ayez crainte, on vous aidera ! À présent qu'on vous sait ici, les courages vont se réveiller. Mais, en attendant où allez-vous vous installer ? Saturnin Garouste est tout prêt à vous do

— On va chez nous ! coupa sévèrement Bérenger, à Roquemaurel.

J'ai deux mots à dire à mes frères pour avoir laissé sire Arnaud se comporter de la sorte...

Gauberte Cairou extirpa non sans peine ses quelque cent quatre-vingts livres du foin odorant, secoua ses cotillons et prit à sa ceinture un sac qu'elle y avait accroché.

— J'ai pensé que vous auriez peut-être faim et je vous ai apporté des cabecous1 et du pain. À présent, je me rentre au bercail et croyez-moi, dame Catherine, je vais y dormir de bon cœur... comme j'ai pas réussi à dormir depuis le retour de messire Arnaud.

De même qu'à son arrivée, Catherine embrassa la brave femme sur ses deux joues rebondies.

— Je savais déjà que je pouvais compter sur vous, Gauberte, mais cette fois vous pouvez être sûre que je n'oublierai jamais ce que vous faites pour moi. Dites bien à tout le monde, là-haut, que je ne les ai pas oubliés, ni eux... ni mes devoirs comme le prétend mon seigneur.