Добавить в цитаты Настройки чтения

Страница 29 из 35



«Sécurité toute relative d’ailleurs! Le pays entier s’agitait comme un essaim d’abeilles. Chaque fois qu’ils pouvaient se rassembler, les Anglais se contentaient de tenir le terrain sous le feu de leurs armes. Partout ailleurs, c’étaient des fugitifs sans défense. Le combat était inégal: des millions contre des centaines! Le plus cruel de l’affaire était que ces hommes contre qui nous luttions: fantassins, cavaliers, artilleurs, faisaient tous partie des troupes spécialement sélectio

«Les pires nouvelles nous arrivaient de tous les côtés. Ce n’est d’ailleurs pas éto

«Agra est une grande ville bondée de fanatiques et de farouches adorateurs de toutes croyances. Parmi les ruelles étroites et tortueuses notre poignée d’hommes était inefficace. Le commandant décida donc de nous faire traverser la rivière et de prendre position dans le vieux fort d’Agra. Je ne sais si l’un de vous, messieurs, a jamais lu ou entendu quelque chose se rapportant à cette vieille citadelle. C’est un endroit très étrange, le plus étrange que j’aie co

«Le fleuve coule devant le vieux fort et le protège. Mais sur l’arrière et les côtés, il y avait de nombreuses portes, aussi bien dans la vieille citadelle que dans la nouvelle; il fallait toutes les garder bien entendu! Nous manquions d’hommes. Il y en avait à peine assez pour surveiller les angles des remparts et servir les pièces d’artillerie. Il était donc impossible d’organiser une garde conséquente à chacune des i

«Eh bien, j’étais assez fier d’être chargé de cette petite responsabilité! Dame, j’étais une toute nouvelle recrue et infirme par-dessus le marché. Pendant deux nuits, j’ai monté la garde avec mes Punjaubees: deux grands gaillards au regard farouche! Mahomet Singh et Abdullah Khan, ainsi se nommaient-ils, étaient deux vétérans de la guerre et ils s’étaient battus contre nous à Chilian Wallah. Ils parlaient assez bien l’anglais mais je ne pouvais en tirer grand-chose. Ils préféraient se tenir à l’écart et jacasser entre eux toute la nuit dans leur étrange dialecte sikh. Quant à moi, je me tenais au-dessus du portail, regardant le large serpentin du fleuve s’étalant en contrebas, ainsi que les lumières clignotantes de la grande ville. Le roulement des tambours et des tam-tams, les cris et les hurlements des rebelles ivres d’opium et de vacarme, se chargeaient de nous rappeler la nuit durant, le danger qui nous guettait de l’autre côté du fleuve. Toutes les deux heures, un officier faisait la ronde pour s’assurer que tout allait bien.





«Pour ma troisième nuit de garde, le temps était sombre: il tombait une pluie fine et pénétrante; c’était pénible! J’essayai à maintes reprises d’engager la conversation avec les sikhs, mais sans grand succès. À deux heures du matin, la ronde passa, dissipant un moment la fatigue de la nuit. Désespérant de faire parler mes deux hommes, je sortis ma pipe et posai mon mousqueton à côté de moi pour gratter une allumette. En un instant, les deux sikhs furent sur moi. L’un s’empara de mon arme et la pointa sur moi, l’autre brandit un grand couteau près de ma gorge, jurant entre ses dents qu’il m’égorgerait si je faisais un pas.

«Ma première pensée fut qu’ils étaient d’accord avec les rebelles, et que c’était le commencement d’un assaut. Si notre porte passait entre les mains des cipayes, le fort tombait; quand aux femmes et aux enfants, ils seraient traités comme à Cawnpore. Peut-être allez-vous penser, messieurs, que je veux me do

«Écoute-moi, sahib, dit Abdullah Khan, le plus grand et le plus féroce des deux. Maintenant, tu vas choisir: ou avec nous, ou la mort. La chose est trop importante pour nous; nous n’hésiterons devant rien! Ou bien tu es avec nous, cœur et âme, et tu le jures sur la croix des chrétiens; ou bien, nous jetterons ton corps dans le fossé et nous rejoindrons nos frères dans l’armée rebelle. Il n’y a pas d’autre alternative. Que décides-tu? La vie ou la mort! Nous ne pouvons pas te do

«- Comment puis-je décider! dis-je. Vous ne m’avez pas dit ce que vous voulez de moi. Mais si la sécurité de la forteresse est en jeu, alors vous pouvez m’égorger tout de suite! Je préférerais cela.

«- On n’a absolument rien contre la citadelle! répondit Khan. Nous te demandons d’œuvrer avec nous pour la même chose qui amène ici tes compatriotes. Nous te demandons d’être riche. Si tu acceptes d’être avec nous ce soir, nous te jurons sur la lame du poignard et par les trois vœux qu’aucun sikh n’a jamais transgressés, que tu auras une part équitable du butin: il te reviendra un quart du trésor. Nous ne pouvons mieux te dire.

«- De quel trésor s’agit-il donc? demandai-je. J’ai envie, autant que vous deux, d’être riche. Montre-moi ce qu’il faut faire.