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– Bon. Je vous ramènerai Toby… Il est une heure du matin. Je devrais être de retour avant trois heures si je peux changer de cheval.
– Et moi, dit Holmes, je vais voir ce qu’il y a à tirer de mme Berstone et du serviteur hindou. Ce dernier dort dans la mansarde à côté, m’a dit M. Thaddeus. Puis j’étudierai les méthodes de Jones, le grand détective, en écoutant ses sarcasmes peu subtils. "Wir sind gewohnt dass die Menschen verhôhnen was sie nicht verstehen" («On se moque toujours de ce que l’on ne comprend pas.» N. D. T.) Goethe est décidément toujours plein de sève.»
Chapitre VII L’épisode du to
La police avait amené une voiture; je la pris pour ramener Mlle Morstan chez elle.
Selon la manière angélique des femmes, elle avait tout supporté aussi longtemps qu’il lui avait fallu réconforter quelqu’un de plus faible qu’elle. Je l’avais trouvée placide et souriante aux côtés de la femme de charge qui n’était pas revenue de ses frayeurs. Mais dans la voiture, elle défaillit et fondit en larmes, tant les aventures de cette nuit l’avaient ébranlée. Elle m’a dit depuis qu’elle m’avait trouvé froid et distant pendant ce voyage… Quel combat, pourtant, se livrait dans mon cœur! Et quels efforts dus-je faire pour me contenir! Mon amour et mon amitié s’élançaient vers elle, tout comme dans le jardin ma main avait cherché la sie
Il était près de deux heures quand nous arrivâmes chez Mme Forrester. Les domestiques avaient depuis longtemps quitté leur service, mais le message reçu par Mlle Morstan avait tant intrigué Mme Forrester, qu’elle avait veillé. Elle nous ouvrit la porte elle-même. C’était une femme gracieuse, d’un certain âge; elle accueillit la jeune fille d’une voix maternelle et passa tendrement son bras autour de sa taille. Je pris plaisir à constater qu’elle n’était pas une simple gouvernante salariée, mais une amie estimée. Je fus présenté, et aussitôt Mme Forrester me pria d’entrer et de lui raconter nos aventures. Mais je lui expliquai l’importance de ma mission et promis avec sincérité de venir les instruire des progrès que nous pourrions faire. Tandis que la voiture s’éloignait, je me retournai vers elles. Il me semble encore voir leur petit groupe sous le porche, les deux gracieuses silhouettes enlacées, la porte entrouverte, la lumière de l’entrée brillant à travers la vitre de couleurs, le baromètre et la rampe d’escalier luisante. Cette image, même fugitive, d’un tranquille intérieur anglais était un entracte reposant dans cette sombre affaire.
Plus j’y réfléchissais d’ailleurs, plus elle me paraissait compliquée. Je repassai en revue les événements dans leur ordre chronologique. Pour ce qui était du problème original, il était maintenant clair. La mort du capitaine Morstan, l’envoi des perles, l’a
Pinchin Lane était un alignement de douteuses maisons de brique à deux étages, dans le bas quartier de Lambeth. Il me fallut frapper assez longtemps au n° 3 pour obtenir un résultat. La lueur d’une bougie filtra enfin derrière le volet et un visage regarda par la fenêtre supérieure.
«Allons, du vent, poivrot! gronda une voix. Si tu n’arrêtes pas ton tapage, je lâche mes quarante-trois chiens à tes trousses!
– C’est exactement ce que je suis venu chercher. Si vous vouliez en laisser sortir un…
– Va te faire voir ailleurs! répondit la voix. J’ai là un bon morceau de fonte. Du diable si je ne te l’envoie pas sur la tête.
– Mais il me faut un chien! criai-je.
– Pas de discussion! hurla M. Sherman. Du balai, maintenant! Je compte jusqu’à trois et je balance ma fonte…
– M. Sherlock Holmes…» Commençai-je.
Le nom eut un effet magique. La fenêtre se referma instantanément, la porte fut déverrouillée et ouverte dans la minute qui suivit. Monsieur Sherman était un long vieillard efflanqué aux épaules tombantes, au cou noueux; il portait des lunettes teintées de bleu.
«Les amis de M. Sherlock Holmes sont toujours les bienvenus! prononça-t-il. Entrez donc, monsieur! Ne vous approchez pas du blaireau: il mord. Ah! méchante, méchante! Tu voudrais attraper le monsieur, hein?»
Cette dernière phrase s’adressait à une hermine passant sa tête avide et ses yeux rouges à travers les barreaux de sa cage.
«Ne vous occupez pas de celui-là! continua-t-il. C’est seulement un lézard. Il n’a pas de crocs; je le laisse en liberté, car il chasse les scarabées. Il ne faut pas m’en vouloir si je ne vous ai pas trop bien reçu tout à l’heure: je suis un peu la tête de turc des gamins, et ils vie
– Un de vos chiens.
– Toby, je parie?
– Oui, c’est bien Toby.
– Il habite au n° 7, ici à gauche.»
Élevant sa bougie, il avança lentement parmi la curieuse faune animale qu’il avait rassemblée autour de lui. À la lueur incertaine et dansante de la flamme, je vis, sortant de chaque fente ou recoin, des yeux vifs qui nous regardaient. Même les poutres au-dessus de nos têtes étaient parées de volailles d’allure sole
Toby était vraiment laid! Il avait les oreilles pendantes, le poil long, et il marchait avec un dandinement très disgracieux; moitié épagneul, moitié berger, il avait le poil blanc et roux. Il accepta, avec quelque hésitation, le morceau de sucre que le vieux naturaliste m’avait remis; puis, ayant ainsi conclu un pacte, il me suivit jusqu’à la voiture et ne fit pas de difficulté pour m’accompagner. L’horloge du Palais so