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— Un quoi?

— Un champignon!

Le petit prince était maintenant tout pâle de colère.

— Il y a des millions d’a

Il rougit, puis reprit:

— Si quelqu’un aime une fleure qui n’existe qu’à un exemplaire dans les millions d’étoiles, ça suffit pour qu’il soit heureux quand il les regarde. Il se dit: «Ma fleur est là quelque part…» Mais si le mouton mange la fleur, c’est pour lui comme si, brusquement, toutes les étoiles s’éteignaient! Et ce n’est pas important ça!

Il ne put rien dire de plus. Il éclata brusquement en sanglots. la nuit était tombée. J’avais lâché mes outils. Je me moquais bien de mon marteau, de mon boulon, de la soif et de la mort. Il y avait sur une étoile, une planète, la mie

Chapitre VIII

J’appris bien vite à mieux co

Et elle, qui avait travaillé avec tant de précision, dit en bâillant:

— Ah! Je me réveille à peine… Je vous demande pardon… Je suis encore toute décoifée…

Le petit prince, alors, ne put contenir son admiration:

— Que vous êtes belle!

— N’est-ce pas, répondit doucement la fleur. Et je suis née en même temps que le soleil…

Le petit prince devina bien qu’elle n’était pas trop modeste, mais elle était si émouvante!

— C’est l’heure, je crois, du petit déjeuner, avait-elle bientôt ajouté, auriez-vous la bonté de penser à moi…

Et le petit prince, tout confus, ayant été chercher un arrosoir d’eau fraîche, avait servi la fleur.

Ainsi l’avait-elle bien vite tourmenté par sa vanité un peu ombrageuse. Un jour, par exemple, parlant de ses quatres épines, elle avait dit au petit prince:

— Ils peuvent venir, les tigres, avec leurs griffes!

— Il n’y a pas de tigres sur ma planète, avait objecté le petit prince, et puis les tigres ne mangent pas l’herbe.



— Je ne suis pas une herbe, avait doucement répondu la fleur.

— Pardo

— Je ne crains rien des tigres, mais j’ai horreur des courrants d’air. Vous n’auriez pas un paravent?

«Horreur des courrants d’air… ce n’est pas de chance, pour une plante, avait remarqué le petit prince. Cette fleur est bien compliquée…»

— Le soir vous me mettrez sous un globe. Il fait très froid chez vous. C’est mal installé. Là d’ou je viens…

Mais elle s’était interrompue. Elle était venue sous forme de graine. Elle n’avait rien pu co

— Ce paravent?…

— J’allais le chercher mais vous me parliez!

Alors elle avait forcé sa toux pour lui infliger quand même des remords.

Ainsi le petit prince, malgré la bo

«J’aurais dû ne pas l’écouter, me confia-t-il un jour, il ne faut jamais écouter les fleures. Il faut les regarder et les respirer. La mie

Il me confia encore:

«Je n’ai alors rien su comprendre! J’aurais dû la juger sur les actes et non sur les mots. Elle m’embaumait et m’éclairait. Je n’aurais jamais dû m’enfuir! J’aurais dû devinre sa tendresse derrière ses pauvres ruses. les fleurs sont si contradictoires! Mais j’étais trop jeune pour savoir l’aimer.»

Chapitre IX

Je crois qu’il profita, pour son évasion, d’une migration d’oiseaux sauvages. Au matin du départ il mit sa planète bien en ordre. Il ramona soigneusement ses volcans en activité. Il possédait deux volcans en activité. Et c’était bien commode pour faire chauffer le petit déjeuner du matin. Il possédait aussi un volcan étent. Mais, comme il disait, «On ne sais jamais!» Il ramona donc également le volcan éteint. S’ils sont bien ramonés, les volcans brûlent doucement et régulièrement, sans éruptions. les éruptions volcaniques sont comme des feux de cheminée. Evidemment sur notre terre nous sommes beaucoup trop petits pour ramoner nos volcans. C’est pourquoi ils nous causent tant d’e

Le petit prince arracha aussi, avec un peu de mélancolie, les dernières pousses de baobabs. Il croyait ne plus jamais devoir revenir. Mais tout ces travaux familiers lui parurent, ce matin-là, extrèmement doux. Et, quand il arrosa une dernière fois la fleur, et se prépara à la mettre à l’abri sous son globe, il se découvrit l’envie de pleurer.

— Adieu, dit-il à la fleur.

Mais elle ne lui répondit pas.

— Adieu, répéta-t-il.

La fleur toussa. Mais ce n’était pas à cause de son rhume.

— J’ai été sotte, lui dit-elle enfin. Je te demande pardon. Tâche d’être heureux.

Il fut surpris par l’absence de reproches. Il restait là tout déconcentré, le globe en l’air. Il ne compre

— Mais oui, je t’aime, lui dit la fleur. Tu n’en a rien su, par ma faute. Cela n’a aucune importance. Mais tu as été aussi sot que moi. Tâche d’être heureux… Laisse ce globe tranquille. Je n’en veux plus.