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Alors que nous croisons un groupe d'esclaves, mon père s'adresse à un jeune homme noir d'une stature remarquable :

Alors, Bruno, votre mariage est-il prêt pour après-demain ?

Oui, mon maître, répondit-il en ôtant son chapeau de roseau et en s'appuyant sur le manche de sa bêche.

–Qui sont les parrains et marraines ?

–Je serai avec Dolores et M. Anselmo, s'il vous plaît.

–Eh bien, Remigia et toi serez bien confessés. Remigia et vous serez bien confessés. Avez-vous acheté tout ce dont vous aviez besoin pour elle et pour vous avec l'argent que j'ai envoyé pour vous ?

–C'est fait, mon maître.

–Et c'est tout ce que vous voulez ?

–Vous verrez.

–La pièce que Higinio vous a indiquée, c'est bien ?

–Oui, mon maître.

–Oh, je sais. Ce que vous voulez, c'est de la danse.

Bruno rit alors, montrant ses dents d'une blancheur éblouissante, et se tourne vers ses compagnons.

–C'est bien ; vous vous conduisez très bien. Vous savez, ajouta-t-il en se tournant vers Higinio, arrangez cela, et rendez-les heureux.

–Et ils partent en premier ? -demande Bruno.

Non, répondis-je, nous sommes invités.

Le samedi matin suivant, à l'aube, Bruno et Remigia se sont mariés. Ce soir-là, à sept heures, mon père et moi sommes montés à cheval pour aller au bal, dont nous commencions à peine à entendre la musique. Lorsque nous sommes arrivés, Julian, le capitaine esclave de la bande, est sorti pour nous mettre le pied à l'étrier et recevoir nos chevaux. Il était vêtu de son costume du dimanche et portait à la taille la longue machette plaquée d'argent qui était l'insigne de son emploi. Une pièce de notre ancie



Après cette main, qui est le nom que les paysans do

Mon père fut satisfait de mon attention pendant la visite que nous fîmes aux domaines ; mais quand je lui dis que je voulais désormais partager ses fatigues en restant à ses côtés, il me dit, presque avec regret, qu'il était obligé de me sacrifier son propre bien-être, en accomplissant la promesse qu'il m'avait faite quelque temps auparavant, de m'envoyer en Europe pour y terminer mes études médicales, et que je devais me mettre en route dans quatre mois au plus tard. Tandis qu'il me parlait ainsi, son visage prenait, sans affectation, la gravité sole

Chapitre VI

Que s'est-il passé pendant ces quatre jours dans l'âme de Marie ?

Elle allait poser une lampe sur une des tables du salon, lorsque je m'approchai pour la saluer ; et j'avais déjà été surpris de ne pas la voir au milieu du groupe familial sur les marches où nous venions de descendre. Le tremblement de sa main découvrit la lampe, et je lui prêtai main-forte, moins calme que je ne croyais l'être. Elle me parut un peu pâle, et autour de ses yeux se dessinait une ombre légère, imperceptible pour qui l'avait vue sans la regarder. Elle tourna son visage vers ma mère, qui parlait en ce moment, m'empêchant ainsi de l'examiner à la lumière qui était près de nous ; et je remarquai alors qu'à la tête d'une de ses tresses était un œillet fané ; et c'était sans doute celui que je lui avais do

Le voyage vous a-t-il fait du mal ?

Non, Maria, répondis-je, mais nous avons pris des bains de soleil et nous nous sommes tellement promenés....

J'allais lui dire encore quelque chose, mais l'accent confidentiel de sa voix, la lumière nouvelle de ses yeux dont je m'éto

J'ai fermé les portes. Il y avait les fleurs qu'elle avait cueillies pour moi : je les ai embrassées ; j'ai voulu respirer tous leurs parfums à la fois, en y cherchant ceux des vêtements de Marie ; je les ai baignées de mes larmes.... Ah, vous qui n'avez pas pleuré de bonheur comme cela, pleurez de désespoir, si votre adolescence est passée, parce que vous n'aimerez plus jamais !

Premier amour !… noble orgueil de se sentir aimé : doux sacrifice de tout ce qui nous était cher auparavant en faveur de la femme aimée : bonheur que, acheté pour un jour avec les larmes de toute une existence, nous recevrions comme un don de Dieu : parfum pour toutes les heures de l'avenir : lumière inextinguible du passé : fleur gardée dans l'âme et qu'il n'est pas do

Chapitre VII

Lorsque mon père fit son dernier voyage aux Antilles, Salomon, un de ses cousins qu'il aimait beaucoup depuis son enfance, venait de perdre sa femme. Très jeunes, ils étaient partis ensemble pour l'Amérique du Sud et, au cours d'un de leurs voyages, mon père était tombé amoureux de la fille d'un Espagnol, intrépide capitaine de vaisseau, qui, après avoir quitté le service pendant quelques a

La mère de la jeune femme que mon père aimait exigeait qu'il renonce à la religion juive pour la lui do