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Hugo vit ses yeux faire rapidement le compte. Cinquante dollars. Pour cinq Coca, et un petit renseignement. Le cours de l'escudo multipliait cela en une jolie petite somme, ici, sur cette partie côtière de l'Alentejo.

– Je… Je ne sais pas où il est, senhor, mais… je crois que je co

L'homme n'était pas si à l'aise que ça avec les billets verts. C'était comme s'ils lui chauffaient les doigts. Il les tripatouillait du bout des ongles, et finit par les enfourner dans la caisse, après leur avoir lancé un regard gêné.

Hugo voulut dissiper sa honte, après tout l'époque voulait ça. C'était normal. Qu'étaient ces cinquante dollars par rapport aux millions qui transitaient en pots-de-vin divers par des sociétés d'études bidon? Et c'est d'un geste royal, qu'il espérait en concordance avec son statut fictif de riche collectio

– Gardez la mo

L'homme referma sa caisse avec un soulagement qui détendit aussitôt ses traits et toute sa structure.

– Merci infiniment, senhors, je vous suis extrêmement reco

Et il se dirigea vers l'extrémité du bar, où se trouvait un appareil à jetons.

Il y avait quelqu'un à l'autre bout du fil.

L'homme parla à voix basse, mais Hugo vit Pinto tendre l'oreille. L'homme parlait en portugais, Pinto saisirait peut-être certaines informations.

L'homme raccrocha rapidement et revint leur faire face.

– Mon ami m'a dit que ce n'était pas facile de joindre M. O'Co

Hugo fit comprendre à Pinto qu'il était inutile de rester ici plus longtemps et après les remerciements d'usage, promettant d'être de retour dans deux ou trois heures, ils attrapèrent Alice au passage et sortirent au grand air.

– Tu as déjà vu des toiles comme celles-là, Alice?

La môme ne répondit rien, elle semblait perdue dans des limbes de souvenirs.

Hugo regarda sa montre. Il était un peu plus de cinq heures. L'air était tiède, mais avec déjà un souffle de fraîcheur, en provenance de l'Océan. Les pêcheurs achevaient de remonter leur grand filet dérivant et s'apprêtaient à s'occuper d'un second, situé à une centaine de mètres à leur gauche.

Il décida de leur accorder un quart d'heure de détente. Après ils continueraient de chercher la Manta, discrètement, histoire de ne pas perdre le temps qu'ils avaient à tirer.

Ils laissèrent la voiture mais Hugo emporta le sac de sport avec lui.

Ils s'adossèrent tous trois à une dune et observèrent en silence le ballet des pêcheurs sur le sable, autour de leurs pieux de bois, comme une très ancie

Puis ils remontèrent jusqu'à l'auberge, prirent place dans la Fiat et entamèrent leur trajectoire fatale vers le nord.

Ça faisait quand même un sacré bout de temps qu'on n'avait pas co

Koesler demanda illico un avocat mais dut se contenter de la présence d'Anita et de deux inspecteurs du commissariat qui l'assaillirent de questions. Malgré la petite bande magnétique où Hugo avait enregistré ses secrets, Koesler résista assez solidement, au début.

Les premiérs à lâcher furent les deux Portugais capturés dans la maison de la serra. Ils possédaient peu d'informations mais suffisamment pour impliquer les autres dans l'attaque de l'hôtel et le meurtre du dealer grec. Vers midi, un «Belge» nommé De Vlaminck fut identifié par la police néerlandaise à qui Anita avait faxé les portraits et les fausses identités. L'homme s'appelait en réalité Vaarmenck et était recherché pour divers délits. Il fréquentait Johan Markens.

La muraille commençait à céder de toutes parts.

À treize heures, Peter Spaak arriva d'Amsterdam avec des informations intéressantes de son côté et Anita put commencer à appuyer sur les bons boutons, quand elle reprit l'interrogatoire de Koesler.

– Bon, je vais faire un petit récapitulatif de ta situation et ensuite je te poserai une question et une seule et ce sera: es-tu prêt à coopérer afin de faire tomber Mme Kristensen, ou à finir de toute façon en prison en te demandant à chaque instant d'où pourrait venir le coup?

Elle le laissa méditer ça quelques secondes puis reprit:

– Tu es le seul des hommes capturés à co



Elle plongea ses yeux le plus froidement qu'elle put dans les yeux du tueur sud-africain.

– Je sais qu'elle se trouve sûrement pas très loin de la Casa Azul. Je veux savoir où.

L'homme réfléchissait à toute vitesse, visiblement.

– Je… Je l'ai déjà dit à votre collègue. Je ne sais rien sur cette Casa Azul. Je savais que Vondt se dirigeait vers la pointe de Sagrès, c'est tout… Il était le seul à co

– Bon, ça n'arrange pas ton cas. Deuxième question: Peter Spaak, ici présent, s'est occupé de la partie juridico-financière de notre affaire et nous aimerions co

L'homme resta de marbre.

– Je ne co

– Et des opérations spéciales, nous savons. Je reviendrai là-dessus dans quelques instants, en attendant nous voulons que tu nous dévoiles l'organigramme complet de l'organisation de cette chère Mme Kristensen…

Les informations que Peter Spaak avait ramenées d'Amsterdam lui permirent d'obtenir un mandat de perquisition pour la Casa Azul dès le début de l'après-midi. En revenant dans la petite pièce isolée avec les mandats, Anita fit face à Koesler:

– Je ne sais pas encore ce que nous allons trouver à la Casa Azul, mais tu as intérêt à avoir passé des aveux complets avant notre retour…

Jamais sa voix ne lui avait paru aussi dure.

Ce que Peter Spaak avait déniché tenait presque du miracle. La Casa Azul appartenait à M. Van Eidercke, citoyen néerlandais, ainsi qu'à deux compagnies, l'une portugaise, domiciliée à Lisbo

La Casa Azul fut mise sous surveillance par des forces locales alors qu'un convoi de plusieurs voitures de police se lançait sur la N125. Dans la seconde voiture de tête, Anita tentait de réfréner son impatience en lisant et relisant le dossier que lui avait ramené Peter d'Amsterdam.

La Golden Gate possédait en sous-main un autre centre de thalassothérapie à la Barbade, dirigé par un autre Néerlandais, M. Leeuwarden. Bizarrement, le bateau arraiso

Une sorte de schéma se dessinait dans son esprit. Des centres de thalassothérapie, disséminés dans le monde, par lesquels transitaient des cassettes… Ensuite sur place, les bandes étaient acheminées par le milieu local, avec les drogues, ou les armes…

Oui, oui, pensait-elle, furieusement excitée. La Casa Azul était la réplique europée

Mais le dossier de Spaak levait le voile sur d'autres parties de l'architecture occulte de la «Kristensen Incorporated».

La Holy Graal Company, société établie aux Pays-Bas et à Londres, possédait une filiale en Allemagne. Cette filiale contrôlait, avec l'appui de la Golden Gate, une petite société spécialisée dans les trucages photo-optiques pour le cinéma, la Gorgon Ltd. Cette société avait fait l'acquisition d'un vieux complexe minotier désaffecté dans l'ex-RDA afin d'en faire des studios de trucage. Mais la police allemande n'y avait rien trouvé de suspect, dans la journée d'hier. Cela dit, la Gorgon et la Holy Graal possédaient d'autres établissements, dans toute l'Europe.

On épluchait les dossiers désormais de manière conjointe en Allemagne et aux Pays-Bas, ainsi qu'en France et en Belgique, mais il faudrait encore des semaines de boulot pour tout faire remonter à la surface, lui avait dit Peter en prenant place sur le siège passager. Elle était persuadée du contraire en voyant l'immense maison se profiler à l'horizon, en contrebas de la falaise, aux limites des hautes dunes, bordée par son parc d'eucalyptus et de cèdres.

On allait certainement remonter un gros morceau ici.

La maison était cernée par une bo

La jeune femme de l'accueil leva des yeux écarquillés en voyant apparaître Anita suivie d'une cohorte de flics. Anita et le commissaire, qui s'était déplacé pour l'événement, lui firent comprendre qu'il était temps de s'agiter, de rameuter perso

Il se présenta comme Jan de Vries, assistant perso

Anita décida de l'affronter sur son terrain.

– Je suis Anita Van Dyke, de la police criminelle d'Amsterdam, j'ai ici un mandat de perquisition et les forces de police nécessaires pour fouiller et interroger l'ensemble des perso