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Strophe V.
Mais, tandis qu'elle versait sur la terre son sang couleur de safran, d'un trait de ses yeux elle saisit de pitié les sacrificateurs, belle comme dans les peintures, et voulant leur parler, ainsi qu'elle avait souvent charmé de ses douces paroles les riches festins paternels, quand, chaste et vierge, elle honorait de sa voix la vie trois fois heureuse de son cher père.
Antistrophe V.
Ce qui arriva ensuite, je ne l'ai point vu et je ne puis le dire; mais la science de Kalkhas n'était point vaine, et la justice enseigne l'avenir à ceux qui souffrent. Que celui qui prévoit ses maux s'en réjouisse! C'est se désespérer avant le temps. Ce que l'oracle a
Me voici, Klytaimnestra, soumis à ta volonté. Il convient, en effet, d'honorer la femme du chef, quand celui-ci a laissé son trône vide. Soit que tu aies reçu une heureuse nouvelle, ou que, n'en ayant pas reçu, tu ordo
Qu'une heureuse aurore, comme il est dit, naisse de la nuit maternelle! Écoute, et tu auras une joie plus grande que ton espérance: Les Argiens ont pris la ville de Priamos.
Que dis-tu? une parole t'a échappé, et j'y crois à peine.
Je dis que Troia est aux Argiens. N'ai-je point parlé clairement?
La joie me pénètre et provoque mes larmes.
Certes, tes yeux révèlent ta bonté.
Mais as-tu une preuve certaine de cette nouvelle?
Je l'ai, certes, à moins qu'un dieu ne me trompe.
N'as-tu pas cru aisément quelque vision, dans tes songes?
Je ne prendrais point pour la vérité l'illusion de mon esprit endormi.
Ou quelque rumeur flottante n'a-t-elle point causé ta joie?
Douteras-tu longtemps de ma prudence, comme si j'étais une jeune fille?
Quand la ville a-t-elle donc été emportée?
Dans cette même nuit de laquelle est sorti ce jour.
Et quel messager a pu accourir avec une telle rapidité?
Hèphaistos a fait jaillir, de l'Ida, une lumière éclatante. De torche en torche, et par la course du feu, il l'a envoyée jusqu'ici. L'Ida regarde le Hermaios, colline de Lemnos. De cette île, la grande flamme a atteint le troisième lieu, l'Athos, montagne de Zeus. La force de la lumière, joyeuse et rapide, s'est élancée de ce faîte, pardessus le dos de la mer, et, telle qu'un Hèlios, a répandu une splendeur d'or dans les cavernes du Makistos. Ici, sans retard, sans se laisser vaincre par le sommeil, on a transmis la nouvelle. La clarté, projetée au loin jusqu'à l'Euripos, a porté le message aux veilleurs du Messapios; et ceux-ci, à leur tour, ayant allumé un monceau de bruyères sèches, ont excité la flamme et fait courir la nouvelle. Et la lumière, active et sans défaillance, volant par delà les plaines de l'Asôpos, comme la brillante Sélènè, jusqu'au sommet du Kithairôn, y a fait jaillir un nouveau feu.
Les veilleurs ont accueilli cette lumière venue de si loin, et ils ont allumé un bûcher encore plus éclatant dont la lueur, par-dessus le marais de Gorgôpis, projetée jusqu'au mont Aigiplagxtos, a excité les veilleurs à ne point négliger le feu. Ils ont déployé avec violence un grand tourbillon de flammes qui embrase le rivage, par delà le détroit de Saronikos, et se répand jusqu'au mont Arakhnaios, proche de la ville. Enfin, cette lumière partie de l'Ida est arrivée dans la demeure des Atréides. Tels sont les signaux que j'avais disposés pour se transmettre la nouvelle l'un à l'autre. Le premier a vaincu, et le dernier aussi. Telle est la preuve certaine de ce que je t'ai raconté. Le roi me l'a a
Je rendrai grâces aux dieux plus tard, car je désirerais entendre et admirer encore ces paroles, si tu voulais les redire.
En ce jour les Akhaiens sont maîtres de Troia. Je crois entendre les clameurs opposées qui emplissent la ville. De même, quand le vinaigre et l'huile sont versés dans le même vase, la discorde se met entre eux et ils ne peuvent s'unir. Ainsi les vainqueurs et les vaincus poussent les cris discordants de leurs destinées dissemblables. En effet, les uns se jettent sur les cadavres des maris, des frères, des proches; et les enfants sur ceux des vieillards. Ceux qui subissent la servitude se lamentent sur le destin de ceux qui leur étaient très chers. Les autres, rompus par la fatigue du combat nocturne, et affamés, cherchent, confusément, le repas du matin, que la ville possède. Selon le sort, chacun entre dans les demeures captives des Troiens, à l'abri des pluies et des rosées, et, comme ceux qui n'ont aucun bien, va s'endormir, sans gardes, pendant toute la nuit. S'ils respectent les dieux protecteurs de la ville conquise et leurs temples, les vainqueurs ne seront point vaincus au retour. Que la cupidité n'entraîne point tout d'abord l'armée aux actions impies, dans son désir du butin. En effet, il faut qu'ils revie
Femme, tu as parlé avec prudence, et comme l'eût fait un homme sage. Je suis certain que ce que tu m'as a
Ô roi Zeus! et toi, heureuse nuit, qui nous as do
Strophe I.
Ceux qu'a frappés la vengeance de Zeus peuvent la raconter, et il leur est permis de la suivre du commencement à la fin. Si quelqu'un nie que les dieux s'inquiètent des mortels qui foulent aux pieds l'ho
Antistrophe I.
La persuasion du crime, la funeste fille d'Atè, entraîne avec violence, et tout remède est vain. La faute n'est point effacée, mais, plutôt, elle n'en brille que davantage d'une lumière horrible.
Comme une mo
Strophe II.
Cette femme, laissant à ses concitoyens les heurtements de boucliers et de lances et l'apprêt des nefs, et portant en dot la ruine à Ilios, a franchi rapidement les portes, ayant osé un crime incroyable. Et les demeures gémissaient ces prédictions: – Hélas! hélas! Maison et chefs! hélas, lit! passage de leurs amours! Le voici, muet, déshonoré, sans plainte amère, l'époux dont le visage est tranquille; mais il suit par delà les mers l'épouse regrettée, et on dirait qu'il commande comme un spectre dans la demeure. La grâce des plus belles statues lui est odieuse. Leur beauté n'est plus, car elles n'ont pas des yeux.
Antistrophe II.
Les lamentables apparitions nocturnes ne do