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Волшебные французские сказки /= Contes de fées français
© Геннис И. В.
© ООО «Издательство АСТ», 2018
Charles Perrault
Le Petit Poucet
Il était une fois[1] un bûcheron et une bûchero
Ils étaient fort[2] pauvres, et leurs sept enfants les incommodaient beaucoup, parce qu’aucun d’eux ne pouvait encore gagner sa vie[3]. Ce qui les chagrinait encore, c’est que le plus jeune était fort délicat et ne disait mot : prenant pour bêtise ce qui était une marque de la bonté de son esprit[4]. Il était fort petit, et, quand il vint au monde, il n’était guère plus gros que le pouce, ce qui fit qu’on l’appela le Petit Poucet.
Ce pauvre enfant était le souffre-douleurs de la maison[5], et on lui do
Il vint une a
Le Petit Poucet ouït tout ce qu’ils dirent, car, ayant entendu, de dedans son lit[9], qu’ils parlaient d’affaires, il s’était levé doucement et s’était glissé sous l’escabelle de son père, pour les écouter sans être vu. Il alla se recoucher et ne dormit point du reste de la nuit, songeant à ce qu’il avait à faire[10]. Il se leva de bon matin, et alla au bord d’un ruisseau, où il emplit ses poches de petits cailloux blancs, et ensuite revint à la maison. On partit, et le Petit Poucet ne découvrit rien de tout ce qu’il savait à ses frères.
Ils allèrent dans une forêt fort épaisse, où, à dix pas de distance, on ne se voyait pas l’un l’autre. Le bûcheron se mit à couper du bois[11], et ses enfants à ramasser des broutilles pour faire des fagots. Le père et la mère, les voyant occupés à travailler, s’éloignèrent d’eux insensiblement, et puis s’enfuirent tout à coup par un petit sentier détourné[12].
Lorsque ces enfants se virent seuls, ils se mirent à crier et à pleurer de toute leur force. Le Petit Poucet les laissait crier, sachant bien par où il reviendrait à la maison[13], car en marchant il avait laissé tomber le long du chemin les petits cailloux blancs qu’il avait dans ses poches. Il leur dit donc : « Ne craignez point, mes frères ; mon père et ma mère nous ont laissés ici, mais je vous ramènerai bien au logis : suivez-moi seulement. » Ils le suivirent, et il les mena jusqu’à leur maison, par le même chemin qu’ils étaient venus dans la forêt. Ils n’osèrent d’abord entrer, mais ils se mirent tous contre la porte, pour écouter ce que disaient leur père et leur mère.
Dans le moment que le bûcheron et la bûchero
Le bûcheron s’impatienta à la fin ; car elle redit plus de vingt fois qu’ils s’en repentiraient, et qu’elle l’avait bien dit. Il la menaça de la battre, si elle ne se taisait. Ce n’est pas que le bûcheron ne fût peut-être encore plus fâché que sa femme, mais c’est qu’elle lui rompait la tête[16], et qu’il était de l’humeur de beaucoup d’autres gens[17], qui aiment fort que les femmes disent bien, mais qui trouvent très importunes celles qui ont toujours bien dit.
La bûchero
Mais, lorsque l’argent fut dépensé, ils retombèrent dans leur premier chagrin, et résolurent de les perdre encore ; et, pour ne pas manquer leur coup, de les mener bien plus loin que la première fois.
Ils ne purent parler de cela si secrètement qu’ils ne fussent entendus par le Petit Poucet, qui fit son compte de sortir d’affaire comme il avait déjà fait ; mais, quoiqu’il se fût levé de grand matin pour aller ramasser de petits cailloux, il ne put en venir à bout, car il trouva la porte de la maison fermée à double tour. Il ne savait que faire, lorsque, la bûchero
Le père et la mère les menèrent dans l’endroit de la forêt le plus épais et le plus obscur ; et, dès qu’ils y furent, ils gagnèrent un faux-fuyant[20], et les laissèrent là. Le Petit Poucet ne s’en chagrina pas beaucoup, parce qu’il croyait retrouver aisément son chemin, par le moyen de son pain qu’il avait semé partout où il avait passé ; mais il fut bien surpris lorsqu’il ne put en retrouver une seule miette : les oiseaux étaient venus qui avaient tout mangé.
1
Il était une fois – Жили-были (так начинаются многие сказки)
2
fort – здесь: очень
3
gagner sa vie – зарабатывать на жизнь
4
prenant pour bêtise ce qui était une marque de la bonté de son esprit – они принимли за глупость то, что было признаком его доброго ума
5
le souffre-douleurs de la maison – объект насмешек и издевательств всей семьи
6
résolurent – форма Passé Simple глагола résoudre «решать»: они решили
7
je ne saurais les voir mourir de faim – мне будет невыносимо смотреть, как они умирают с голода
8
Son mari avait beau… – напрасно её муж пытался…
9
de dedans son lit – из своей постели
10
songeant à ce qu’il avait à faire – думая о том, что ему предстояло сделать
11
couper du bois – рубить лес
12
par un petit sentier détourné – неприметной дальней тропинкой
13
sachant bien par où il reviendrait à la maison – прекрасно зная, как он вернётся домой
14
Cela leur redo
15
Ils feraient bo
16
Ce n’est pas que le bûcheron ne fût peut-être encore plus fâché que sa femme, mais c’est qu’elle lui rompait la tête… – Дело было не в том, что он досадовал не так сильно, как его жена, а в том, что она слишком его донимала…
17
de l’humeur de beaucoup d’autres gens – с таким же отношением, как и у большинства других людей
18
Que je suis aise de vous revoir… – Как я рада вас снова видеть…
19
et cette joie dura tant que les dix écus durèrent – и радость продолжалась до тех пор, пока не закончились десять экю
20
ils gagnèrent un faux-fuyant – они достигли того места, где и думали совершить уловку